Amanda Scott

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Miss météo sur M6, présentatrice du Téléthon, de La nuit off d’Avignon ou encore Du côté de chez Dave, son talk-show “Amanda”, Miss Scott s’est fait un nom dans la télévision française. Métisse Franco-camerounaise, la jeune femme débuta ses accomplissements au conservatoire à l’âge de 11 ans pour une carrière de danseuse étoile à l’Opera. Cependant, Amanda n’a jamais délaissé pour autant ses études de droit et, après un bac littéraire, elle a atteint le niveau master en droit des affaires en prenant des cours à distance. Elle se confie dans cette édition spéciale. 

Propos recueillis par Léa Papata.

Parlez-nous de vous. Comment avez-vous débuté votre carrière à la télévision ?

J’ai commencé la télévision en France et à l’international simultanément d’un côté, pour M6. On m’a convoquée à un casting, c’était assez drôle parce que le plateau se trouvait dans un parking dans les locaux d’M6. Je me suis d’abord dit que je m’étais trompée mais non c’était bien là! On m’a demandé de faire un essai sur ce qu’on appelle un fond vert. C’est pas évident de se repérer dans l’espace, c’est un vrai exercice en fait! Il fallait lire un prompteur en même temps et à l’issue de cela, on m’a annoncé que je commençais le lendemain. J’étais très contente ! Cela n’a duré que quelques mois car peu de temps après, on m’a proposé de travailler en temps que coach scénique et Jury sur un programme autour de la mode “Mission Fashion”, une adaptation de project Runaway pour la LBC International au Liban. 

Quel est le souvenir le plus mémorable de ces dernières années ?

Il n’y a pas un seul souvenir mémorable, mais plusieurs et franchement, c’est très difficile de choisir. Mais, je vais vous en donner quelques uns: co-animer une émission avec Monsieur Dave, la co-animation de la fête de la musique avec Garou, en direct devant plus de 20000 personnes, c’était impressionnant! La première de mon émission éponyme “Amanda”, la pression et en même temps l’adrénaline du moment, la satisfaction d’avoit décroché une quotidienne sur la plus grande chaine de tv du service public, France2 , en tant que jeune femme et de surcroit femme noire. Une interview avec Fanny Ardant, qui est une femme très impressionnante et à la fois très touchante puis pour finir le live show “Combo” où je mettais en exergue les talents musicaux afro-carribéens, de très beaux moments humains et artistiques.

Vos journées sont souvent très chargées, comment, managez-vous vos différents projets ? 

J’ai une to do liste. Je compartimente en donnant la priorité par ordre de dates. Je me donne des créneaux horaires pour chacunes de mes tâches et j’essaie de m’y tenir pour ne rien négliger. Certaines fois, c’est complexe avec les déplacements mais on fait tout pour respecter ses engagements.

La compétition est elle moins rude si on compare votre industrie 20 ans plus tard ?

À mon sens oui, étant donné qu’avec les supports que propose le web aujourd’hui il y a plus de possibilités, mais en même temps il y a de plus en plus de monde qui se penchent vers ces métiers des médias.

Les réseaux sociaux ont-ils réellement changer les procédures des chaînes de télévision 

Oui, puisqu’aujourd’hui on s’attache davantage au nombre de followers qu’une personne peut avoir, qui la suivent, à sa communauté pour miser sur elle. Les chaînes pensent Audimat, plutôt qu’à ce qu’elle a à dire. Globalement, pour une personne connue, on s’attache plus à sa vie privée qu’à ses qualités professionnelles. 

Vous êtes actrice, animatrice télé et chorégraphe, qu’est-ce qui vous passionne le plus ? 

Pour moi c’est la danse classique mais je n’ai pas de préférence, tout est complémentaire. Ces trois spécificités m’intéressent, me passionnent, m’animent et me poussent à explorer encore et encore. 

Les mentalités changent et l’entrepreneuriat intéresse de plus en plus. Que manque-t-il à la diaspora africaine pour mieux avancer en 2022 

C’est très simple, la solidarité et l’entraide. Je crois que d’aussi loin que je me souvienne, c’est la seule communauté qui ne s’aide pas, voir même le contraire, qui n’est pas soudée à mon grand désarrois. 

Selon vous, comment devrions-nous célébrer les femmes africaines cette année ? 

En leur dédiant, une cérémonie avec un prix, une distinction, par exemple les “Women’s ESIMBI”,  pour mettre en avant tous leurs savoir-faire et ce qu’elles ont accomplies, puisqu’il n’y a aucune communication ou très peu de communication à ce sujet, or il y a beaucoup de femmes africaines brillantes, qui accomplissent des choses extraordinaires et qui font avancer notre monde.

Ambition moderne, ça vous dit quoi ?

À métier égal et compétences égales, il ne soit plus question d’hommes ou de femmes, mais juste d’individus compétents et rémunérés en tant que tels.

Qui sont les 3 femmes qui vous ont inspiré en 2021?  

Voici des femmes inspirantes pour moi parce qu’elles ont ouvertes une voie ou elles ont donné de la voix:

Rosa Bonheur, dont j’ai découvert le parcours l’année dernière, qui a été une des premières à porter le pantalon. Elle a toujours refusé de se marier et d’avoir des enfants pour garder son autonomie financière puisqu’une fois mariée à son époque, rien n’appartenait plus à une femme. Dans son combat, il était surtout question de liberté de vivre et d’agir. C’est une femme qui a fait bouger les lignes et les mentalités, une femme qui en a libéré d’autres.

Simone Biles, gymnaste américaine, qui a dénoncé les violences sexuelles qu’elle a subit par son entraineur qui agissait impunément pendant des décennies sur des athlètes mineurs. Ainsi, elle a libéré la parole d’autres femmes, un acte courageux dont je suis admirative.

Chloé Zhao, deuxième femme a avoir reçu l’oscar de la meilleure réalisatrice pour son super “Nomadland”alors que les oscars existent depuis 93 ans.