Belgique: Découverte d’un acte de vente congolais

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Un acte de vente stipulant la cession du Congo de Léopold II à la Belgique en échange d’une somme symbolique a échappé à une vente illégale . Il est actuellement exposé aux archives de l’État Belge ( rue du Houblon, 26 à Bruxelles) et ce, jusqu’à la fin de l’année. Un document de 5 pages et 4 articles écrits en français , avec 12 signatures officielles de ministres et sécrétaires généraux signé à la cire sur du chiffon. L’authenticité et la véracité du document en tant que source historique sont indiscutables . On parle là d’un territoire de plus de deux millions de Km2 , alors maximum d’esprit critique.

“…Et le roi Léopold II fait don du Congo à la Belgique ” une phrase mythique qui resonne encore dans nos mémoires d’étudiants ignorants occultées par les divers manuels d’histoire propagandistes à l’égard du souverain Belge, traduisant son immense générosité. Cet acte de vente montre que cela n’était pas un don du roi mais plutôt une contrainte . La traduction juridique et administrative de L’État Indépendant du Congo(EIC) était jusque-là gardée sécrète . Il n’y avait pas d’explication de texte. Le seul document rendu public était la Convention de Bruxelles signée le 2 juillet 1890 entre l’EIC de Léopold II et des États signataires comme la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis et la Belgique, dont le leitmotiv était une initiative philanthropique visant à civiliser les populations indigènes d’Afrique en mettant fin à la traite d’esclavage et de les initier aux travaux agricoles et aux arts professionnels. L’acte de vente prouve à suffisance la supercherie de la Convention bruxelloise car le Congo est cedé avec le statut d’Entreprise coloniale d’exploitation. L’EIC était donc une entreprise financière privée qui n’était pas administrée dans l’interêt des indigènes ni même dans l’interêt économique de la Belgique mais le ressort principal consistait à procurer au roi-souverain un maximum de ressources.

De la création à la faillite

Pour la petite histoire , Léopold II atteint de folie des grandeurs voulait posséder une colonie dans le but de faire exister la Belgique sur le plan international au même rang que ses voisins français, britannique et allemand. L’idée fut refusée par le parlement Belge jugeant le projet comme trop risqué , mais fut accueillie par les industriels privés capitalistes belges qui y virent un investissement rentable à long-terme au nom du profit. Ces financiers belges aidèrent Léopold II à travers ses programmes comme le Comité d’Etudes du Haut Congo (1876) , l’Association Internationale d’Afrique (1884) et l’Association Internationale du Congo (1885) où le roi Belge soutient activement les expéditions de l’explorateur H.M.Stanley dans le territoire congolais.

Léopold II partit à la conquête du Congo avec toute l’industrie belge derrière lui.

La conquête congolaise ne fut pas pacifique. Pour s’emparer des domaines d’ivoire, des matières premières et du caoutchouc, les agents de Léopold II ont fait face à des mouvements de résistance des chefs locaux. À cela s’ajoute aussi les difficultés de voies de communication surtout des voies navigables sur le bassin du Congo (présence des rapides) , qui conduirent Léopold II à demander des prêts considérables à l ‘État Belge et un apport humain c’est-à-dire l’armée Belge et la création d’une troupe coloniale appelée la Force Publique. L’Etat belge a investi encore plus d’argent que Léopold II et ses partenaires financiers et industriels réunis. Ce qui le place au rang de créancier numéro 1 . Et bientôt un autre problème scandaleux et honteux surgit

Violation des droits de l’homme: ” Avant Hitler, il y eut Léopold II ”

L’État belge en désespoir de cause , bon gré mal gré continue à prêter de l’argent au roi pour financer ses dépenses sur le Congo. Et avec l’essort de l’industrie de l’automobile utilisant du caoutchouc naturel, Léopold II vit un moyen de se faire beaucoup d’argent et ainsi honorer ses retards de paiement. Il exigea aux indigènes congolais un impôt en lianes de caoutchouc qui entrainera à de terribles brutalités et des massacres digne d’un génocide .

Une campagne photographique montrant des mains coupées cloua le roi Léopold II qui subit une pression internationale par les mouvements de droits de l’homme , ses financiers belges également qui crurent jadis à son projet congolais firent pression aussi voyant leurs investissements à l’industrie partir en fumée. Ce qui plaça la belgique en position de force pour récupérer l’ EIC de Léopold II . Un traité de cession fut signé en 1907 , qui aboutit à la création du Congo-Belge colonie de la Belgique avec comme statut juridique de “Entreprise coloniale d’exploitation”

En conclusion, par déduction logique, l’acte de vente congolais de 1907 est la résultante d’un défaut de paiement du roi des Belges Léopold II et du scandale génocidaire raciste et violant les droits humains de ses massacres à repétition sur le territoire congolais. La raison ultime fut la dette car le document ne comporte aucun article sur la population congolaise et sa gestion cataclysmique. Pour la jeunesse consciente ceci est une piste pour voir l’origine des problèmes du développement de l’Afrique rendu possible par des dettes pésant sur le continent.

Léopold II mourut en 1909 et laissa une entreprise fortement endettée à la Belgique et un massacre de plus de 20 millions de morts. Une entreprise de pillage et de sang. “Cacher la vérité ne la fera pas disparaître”