Comment une mauvaise utilisation des réseaux sociaux dégrade l’estime de soi ?

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les jeunes et les réseaux sociaux
Source : Unsplash
Source : Selfie harm de John Rankin Waddell

Quelles sont les caractéristiques d’une bonne estime de soi ?


L’estime de soi est le jugement de sa propre valeur. Lorsqu’une personne a une estime d’elle-même positive, elle sait faire preuve d’autocritique sans tomber dans l’auto-dénigrement. Elle s’accepte telle qu’elle est et s’aime de manière inconditionnelle. Peu importe la perception que les autres peuvent avoir à son égard, son jugement ne se dégrade pas. Alors que nous vivons dans une société où les standards de beauté se limitent à certains profils, il devient de plus en plus difficile d’apprécier son unicité, et de s’estimer à sa juste valeur. 


Comment les réseaux sociaux altèrent l’estime de soi ?


L’être humain est le reflet de ses pensées. Ses pensées sont généralement façonnées par l’opinion des proches et des médias. À force d’être bombardé par des images « parfaites » de personnalités adulées par le monde, la comparaison et le désir de validation naissent en chacun de nous. Nous commençons dès lors à publier des stories, des images nous montrons sous notre meilleur jour dans l’espoir de récolter des likes. Et malheureusement, nombreux sont ceux qui s’évaluent au travers du regard d’autrui pour valider son estime personnelle. 

Et lorsque nous considérons que notre image n’est pas conforme à ce que la société met en avant, les filtres nous « aident » à rentrer dans le moule. Cet outil anodin en apparence, est une arme d’autodestruction pour les utilisateurs des réseaux sociaux, notamment les personnes issues de la « génération selfie ».


En 2019, le photographe John Rankin Waddell mit en place un projet nommé « Selfie harm ». En français, nous pourrons traduire ce terme par « se faire du mal à soi-même. »
Son objectif était de sensibiliser les jeunes sur les effets néfastes des filtres.
Au cours de ce projet, il photographie une dizaine d’adolescentes âgées entre 14 et 18 ans, et leur a donné les images pour qu’elles puissent les retoucher ou mettre des filtres. Au final, le constat est le même pour chacune des participantes. Leurs visages sont amincis, les imperfections gommées, les yeux plus grands, le teint plus lisse et le nez plus fin. 

Source : Selfie harm de John Rankin Waddell

D’après une étude partagée par le magazine « Le Parisien », les 18-34 ans font désormais plus de chirurgie esthétique que les 50-60 ans. Dès 18 ans, elles se font injecter du botox au niveau du visage, et se tournent vers la chirurgie plastique pour avoir une silhouette plus affinée, des fesses rebondies et des lèvres repulpées. 


L’emphase est souvent mise sur les célébrités, mais force est de constater qu’il est fréquent pour les utilisateurs de se comparer à des personnes ordinaires. On évalue leur succès aux biens matériels qu’ils exposent ou à leurs accomplissements, alors que bien souvent, on oublie que ce qui est posté, n’est pas toujours le reflet de la réalité. 

Quelles solutions pour éviter la comparaison ? 


La comparaison cessera que dès lors que l’utilisateur prendra la décision de prendre du recul par rapport aux images diffusées, et d’accepter que chacun soit unique. La société nous pousse souvent à chercher ce que nous n’avons pas, plutôt qu’à valoriser ce que nous possédons déjà. 

Remplir des critères virtuels ne comblera jamais le manque d’estime de soi. Accepter son unicité et célébrer les victoires et la beauté d’autrui permettent d’éradiquer les complexes d’infériorité.