Dj Wendy Rose : « Ton avenir ne dépend que de toi, il y a des sacrifices que tu es obligé de faire. Mais ces sacrifices donnent l’impression que tu te détaches des gens. » 

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 C’est une pro des platines, amoureuse du bon son. À la fois douce et très timide, Dj Wendy-Rose, de son vrai nom Wendy Tshibasu, est une des rares femmes Dj de son pays la République Démocratique du Congo. Ambitieuse, polyvalente mais surtout très talentueuse, Dj Wendy est Prix Lokumu 2020 dans la catégorie Meilleur Dj RD-Congolais de l’année. C’est ce qui a attiré l’attention du Magazine ESIMBI à s’entretenir avec elle afin d’en savoir un peu plus sur son parcours et sa carrière de Dj qui est sans nul doute très prometteuse.

Propos recueillis par par Josué Ngoyi

Wendy-Rose, d’où vous est venue l’idée de cette dénomination? 

Wendy-Rose est mon nom de scène. À la base, Rose était le prénom de ma grand-mère paternelle. C’est venue comme une évidence juste comme ça lorsque je cherchais un nom de scène et que Wendy était bien mais manquait la profondeur que je recherchais. Après j’ai fait une introspection et me suis dit, j’aime bien la couleur et puis je trouvais que le terme en fait me ressemblait beaucoup.

Qui est Wendy Rose? 

Wendy Rose est une fille très timide toujours dans son coin, c’est peut être négatif mais je trouve que des fois les interactions sociales sont très difficiles pour moi ( Rires… ). Il m’arrive souvent de penser que lorsque je discute avec quelqu’un, bah peut être que je l’ennuis ou que la personne en face de moi a envie de faire autre chose que rester là et discuter avec moi. C’est pour ça que j’aime beaucoup rester dans mon coin et observer. Je suis quelqu’un qui observe beaucoup.

Qu’est- ce qui vous a poussé à devenir DJ et vous retrouver derrière des platines? 

Au début, c’était un challenge personnel qui est arrivé pendant une période où je ne faisais pas grand-chose. Alors pour ne pas déprimer, je me suis dit que j’allais embrasser tout ce qui vient vers moi pour pouvoir multiplier les expériences. Pour la petite histoire, je trainais souvent dans un lounge qui appartenait au grand frère d’un ami qui m’a proposé de devenir Dj, vue qu’il n’y en avait pas en femme. Alors j’ai appris les bases et au bout d’un mois, nous avons fait ma première soirée qui s’est très bien passée. Avec 220 personnes, j’ai tenu les platines pendant plus de 6 heures. C’était stressant parce qu’au début mes mains tremblaient car je n’avais pas l’habitude mais après ça s’est bien passé.

Quel est votre style de musique de prédilection? 

Je suis polyvalente. Mais les types de musique avec lesquels je suis à l’aise sont le hip-hop, le Rap, l’Urbain et tout ce qui est Afro. Mais dans ma logique, tout peut se faire dans le sens où tu t’entraines et que tu prennes le temps de maitriser la chose.

« La musique congolaise est entrain d’évoluer vers une identité propre à elle et je trouve ça intéressant parce que ce n’est que bénéfice pour nous.» Que pensez- vous de la musique congolaise, est- elle cotée à sa juste valeur? 

Déjà, Il faut qu’on l’insère dans le système actuel de « cotation », parce que le problème est qu’on ne retrouve pas la musique congolaise dans toutes les plateformes musicales. Bien-sûr celle actuelle oui, mais la musique congolaise du passé, c’est-à-dire produite avant la numérisation du secteur, ne s’y trouve pas totalement, Il y en a certaines mais pas toute. Par rapport au style, la musique congolaise est entrain d’évoluer vers une identité propre à elle et ça je trouve intéressant parce que ce n’est que bénéfice pour nous.

Quelle est votre touche particulière dans cet univers de DJ? 

Je pense que c’est le style de mixage. Ma touche réside dans mes transitions parce que chaque DJ n’écoute pas la musique de la même manière. Je ne saurais l’expliquer avec des mots vraiment mais ça se ressent dans la manière dont je fais mes transitions, la manière dont je mix mes scrashes, même la manière dont j’organise les Playlists. J’ai une manière à moi très différente d’exposer les sonorités.

Quel est votre meilleur souvenir entant que DJ?  

Wouaw, ça c’est dure sniff… Il y en a trop, mais je pense que c’est ma première soirée. Parce que j’ai vraiment eu la sensation de vouloir continuer dans ça.

Quels sont vos objectifs en tant que Dj? 

Je veux être la référence dans l’univers des Dj, je me bats afin que lorsqu’on voit RDC et qu’on pense Dj, c’est Wendy-Rose qu’on voit.

Avez-vous des modèles DJ femme en Afrique? 

Oui, il y’a beaucoup des modèles de femmes Dj que je suis sur les réseaux et m’inspirent. Je peux citer DJ Kpi au nigeria. J’aime beaucoup son style que je trouve raffiné. Le TXC qui est un groupe de deux DJ femmes en Afrique du sud. DJ Zinhle, elle fait de la House sud-africaine, elle a un style un peu bureaucrate (Rires…) et ça se ressent dans sa musique. Pendant, mon séjour en Ethiopie, j’ai aussi rencontré Dj Hanse, qui fait  de la House. Il y en a plusieurs. 

Quel est votre rêve de carrière? 

Aujourd’hui, je pense que ce serait faire mon propre concert où je suis la tête d’affiche du style David Guetta, Daft Punk, etc… Je pense que c’est possible, il faut juste structurer les choses. Franchement, j’y crois.

Que fait Wendy-Rose hors des platines? 

Hors des platines, elle étudie. Wendy Tshibasu est étudiante en deuxième année de Licence en Leadership, option Gestion financière. En dehors de ça, elle est dans l’évènementielle, elle compose de la musique et fait des arrangements, elle coiffe les cheveux (Rires…), elle fait les ongles. Bref, quoi qu’il arrive, je ne manquerais jamais à faire. Comme dans la musique, je suis aussi polyvalente dans la vie de tous les jours. Je m’adapte très facilement.

Dj Wendy-Rose a-t-elle des perspectives de toucher le micro? 

La chanson? Oui, c’est prévu. Je suis même entrain de voir comment l’intégrer à ce que je fais déjà sans pour autant que cela tue mon travail. J’ai de très bons contacts et je pense que ça va aller. À titre d’information, j’ai écrit une chanson que j’ai enregistrée et filmée.

Qui est derrière Wendy Rose? 

Gail, ma manager. C’est elle qui a été là depuis le début, elle n’a jamais lâchée. Mais surtout ma famille et le peu d’ami que j’ai.