DR DENIS MUKWEGE
Un docteur salvateur pour les femmes
PORTRAIT OF DR. MUKWEGE FOR RIGHT LIVELIHOOD AWARDS BY WOLFGANG SCHMIDT
Dr Denis Mukwege est un docteur Congolais spécialisé en gynécologie né en 1955 à Bukavu, petite ville situé au abord de la rive du Sud-Ouest du lac Kivu en République Démocratique du Congo.
Troisième enfant d’une fratrie qui en comptera onze au total, il découvre assez rapidement qu’il désire travailler dans le domaine médicale, notamment à cause des expériences marquantes qu’il vécut dans sa jeunesse. En effet, son père étant un pasteur pentecôtiste, il l’accompagnait souvent au chevet de ses malades afin de les aider à prier et les soutenir dans leurs épreuves. Il prend alors par la suite la décision de devenir médecin afin de soigner ceux qui seront dans le besoin.
Avide de connaissance, il commence à faire ses études au Burundi, le pays voisin, puis part en France, plus précisément dans la ville d’Angers en 1984 afin de poursuivre une spécialisation en gynécologie. A la fin de sa formation, Dr Denis Mukwege, alors très doué se voit offrir une multitude d’opportunité en France mais décide néanmoins de retourner dans son pays natale avec sa femme et ses trois enfants pour y pratiquer son métier dans un hôpital de Lemera situé dans les plateaux du Sud-Kivu.
En proie à de nombreux conflits en raison de la situation économique, le Congo voit une première guerre éclaté en 1996 et l’hôpital est alors totalement dévasté. La zone géographique étant instable et échappant de peu à la mort, le docteur part se réfugier au Kenya, mais revient très vite plus déterminé que jamais pour y construire un autre hôpital sous le nom de “Panzi” à Bukavu avec l’aide du PMU qui est un organisme caritatif suédois. Là-bas, il dédie la majorité de son temps et se dévoue corps et âme afin de pouvoir soigner les femmes victimes de barbaries sexuelles et de mutilations génitales. Dans cette région de l’Est du Congo qui subit des conflits civiles continuels, le viol est considéré comme un outil de guerre et l’horreur se poursuit encore aujourd’hui.
Dr Denis Mukwege sait que c’est un combat très difficile et surtout dangereux mais persiste néanmoins en apportant un soutien aussi bien d’un point de vue médicale, psychologique, économique et juridique à toutes ces femmes victimes. Ce militant des droits de l’homme et de la femme procède à un long suivi psychologique de ses patientes et s’assurent que celles-ci reprennent goût à la vie en fondant “la cité la joie” qui est un centre où elles sont nombreuses à se soutenir et à se redonner espoir mutuellement. Plus de 50 000 victimes ont été soignées bénévolement à ce jour.
Le 25 octobre 2012, il est victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il rentrait chez lui et le gardien de sa maison succombe à la suite d’un tir à bout portant. Choqué et dévasté par cet évènement, il se réfugie en Belgique pendant quelques temps. Ne se laissant pas abattre, il reviendra quelques mois plus tard dans son pays afin de continuer le combat qu’il mène désormais jour et nuit dans cette hôpital encerclée et protégée par les Casques Bleus.
Toutes ces activités qu’il mène dans l’espoir d’améliorer la situation des femmes victimes de violences lui vaut une reconnaissance internationale. Ayant déjà reçu de multiples récompenses à travers le monde, comme le prix des droits de l’homme des Nations Unies en 2008, la légion d’honneur en 2009 en France, le Prix du Roi Baudouin pour le développement en Afrique en 2011 ainsi que le Prix Sakharov pour la liberté du Parlement Européen en 2014, ce médecin engagé fonde le mouvement féministe masculin, V-Men Congo qui lutte pour les droits de la femme en République Démocratique du Congo. De plus, il crée dans le reste du Kivu, de nombreux centres de santés mobiles avec l’argent reçu de ses récompenses, ce qui lui permet de se déplacer régulièrement et de soigner de plus en plus de femmes dans le besoin.
Le 5 octobre 2018, alors qu’il est dans son bloc opératoire en train de soigner une patiente, l’homme qui répare les femmes apprend, surpris, qu’il a reçu le prix Nobel de la Paix pour le combat qu’il continue toujours de mener jusqu’à aujourd’hui contre les violences sexuelles.
Cet homme est un exemple pour nous tous. Grâce, à son courage et à son immense sagesse, ce féministe convaincu, malgré tout ce qu’il a vécu, continue de vouloir lutter pacifiquement contre ses oppresseurs. Avec le soutien de sa famille, et la foi qui l’anime constamment, il ne cessera jamais de persévérer pour un avenir meilleur pas uniquement pour les femmes mais aussi pour toute la population en République Démocratique du Congo.
