Ishango Lokasa Mobateli : Des emballages biodégradables, un geste Éco-responsable qui répond aux normes environnementales

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Jeune homme avec plusieurs casquettes, parmi elles, celle de chercheur et inventeur. Yedidia Mbengalikita Lisaka fait parti de cette élite congolaise qui agit pour l’émergence de son pays la République Démocratique du Congo.

Nominé parmi les 100 jeunes espoirs de la RDC et retenu pour recevoir des subventions du concours de la Banque Mondiale dénommé COPA avec sa Startup de fabrication d’emballage biodégradable Ishango Lokasa Mobateli, Yedidia Mbengalikita s’est entretenu avec ESIMBI Magazine. Il nous raconte tout sur son entreprise et ses débuts dans l’entreprenariat.

Propos recueillis par Josué Ngoyi

Ishango Lokasa Mobateli, parlez-nous de la signification de ce nom?

Lorsque j’étais à la fac, il y a une dame qui était venue donner une conférence sur l’Os d’Ishango. Elle nous a expliqué comment cet os était la toute première preuve mathématique découverte ici en République Démocratique du Congo. À la base, personnellement j’avais une opinion aberrante de mon pays. Je me disais que nous n’étions à l’origine de rien, et lorsque j’ai su cette histoire, j’ai vite compris que mon pays la RDC avait participé à quelque chose d’important tel que l’invention des mathématiques. De ce fait, je m’étais dit que lorsque je monterais une entreprise dans n’importe quel secteur, je la nommerais toujours Ishango avant d’y ajouter la spécificité du domaine.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’entreprenariat?

Quand j’étais gamin, je ne me voyais pas salarié dans le futur (Rires …) Je me disais toujours que je vais mettre en place des trucs ou des projets qui vont résoudre des problèmes que j’aurais à identifier socialement. Mais je ne savais pas que c’était ça être entrepreneur, c’est bien après que j’ai compris cela.

En fait, je suis un entrepreneur né même si avant c’était plus tourné vers l’invention, mise en place des technologies, des idées nouvelles mais après je me suis dit qu’il fallait y imprégner la partie économique.

Quels sont les objectifs de votre entreprise?

Il est d’ordre écologique. Nous mettons en place des emballages qui répondent aux normes environnementales. Il fallait industrialiser ou participer à l’industrialisation du pays, ce qui implique cette participation économique ainsi que la création d’emploi.

Combien d’emploi avez-vous créés ?

Concrètement, l’entreprise Ishango lokasa mobateli, étant une Startup, a créée 19 emplois. Nous avons des employés que nous  payons chaque fin de mois.

Que pensez-vous de l’industrialisation en RDC?

Elle est inexistante. Nous avons une économie basée majoritairement sur l’importation. Une situation principalement due au manque de production locale. Sans industrie, aucun pays ne peut se développer. Des industries certes, mais qui respectent les normes écologiques.

Quelle est votre apport particulier dans ce domaine de l’emballage biodégradable?

Ce que nous apportons de nouveau dans le secteur de l’emballage biodégradable, c’est l’innovation en mettant en place des papiers hydrophobe qui peuvent supporter tout ce qui est humide et mouillé ainsi que des emballages très résistants qui peuvent supporter des poids énormes allant jusqu’à 30 kg et des emballages qui peuvent conserver la chaleur des nourritures que vous mettez dedans.

Selon vous, quelle est l’importance d’utiliser ces emballages biodégradable?

Nous nous devons de permettre à protéger notre environnement car les sacs en plastiques détruisent la planète. Voyez-vous, nous vivons dans un environnement, dépendons de cet environnement et si nous ne le protégeons pas, nous nous détruisons d’une manière ou d’une autre. Nous devons utiliser des emballages biodégradable car cela signifie protéger notre environnement ou notre planète en posant des actes écoresponsables.

Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez fait face lors de vos débuts?

Pour la petite histoire, j’ai débuté dans ma chambre. J’étais obligé d’enlever mon lit pour travailler (couper le papier et autres), ce n’était pas facile. Je travaillais parfois de 6h à 6h voir 6h à 18h. Je crois que c’est ce challenge qui m’a formé, m’a permis d’avoir l’expérience que j’ai aujourd’hui. Mes difficultés étaient d’ordre matériel et financier. Nous avons débuté avec les moyens du bord, ce qui ne nous a pas empêché de réaliser des travaux de qualité.

Nous avons toujours les mêmes challenges, surtout qu’il y a une volonté politique qui s’applique parce que tout récemment Ishango Lokasa Mobateli a été retenu pour recevoir des subventions du concours de la Banque Mondiale dénommé COPA. Une volonté politique, certes timide mais qui commence à prendre forme.

Comment voyez-vous l’entreprise Ishango Lokasa Mobateli dans 5 ans?

Dans 5 ans, nous nous voyons devenir une entreprise à caractère industriel et conquérir le marché de l’emballage biodégradable Africain.

En Octobre dernier, il s’est tenu à Glasgow en Ecosse la COP 26. Quels sont les enjeux climatiques actuels du monde?

Comme nous le savons tous, il y a le changement climatique brusque qui est dû à la pollution et cela change les métabolismes environnementaux qui ne suivent plus le cours normal. De ce fait, le monde est contraint de mettre en place des stratégies, de poser des gestes Éco responsable afin de faire comprendre la question du climat au public.

En dehors d’Ishango, que faites-vous?

Je suis un chercheur et un inventeur. J’ai déposé un brevet pour l’invention du papier imperméable, celui-ci conserve aussi la chaleur. Je fais également de la recherche dans l’Agro-Industrie, nous allons lancer notre deuxième structure qui va se focaliser sur la production de Farine à base de patates douces, d’ignames, et de plantains. Nous menons des recherches afin de savoir comment produire de la fibre de carbone à l’aide des déchets agricoles, et des briques écologiques pour les boulangeries qui œuvrent dans l’artisanat.

Qui est derrière Yedidia Mbengalikita?

Je dirais l’entreprise avec des associés et partenaires. Nous avons non seulement été incubé mais avons aussi participé à plusieurs concours entrepreneuriaux tel que: Kin startup, Kin-innovation, Orange corners, TFE, COPA.

Et le prix de ce dernier concours, la COPA nous a permis d’agrandir notre entreprise.

Racontez- nous une anecdote sur vos débuts?

Lors de mes débuts, pour faire mon marketing je déambulais avec 3 briques de 6 kilos chacun dans mon sac pour prouver aux potentiels clients que j’avais mis au point une invention. Pour démontrer que mon produit était bon et innovant, je faisais ce test de résistance sous leurs yeux. Ce n’importe où l’on se trouvait. Des boutiques d’habillement, aux plateaux de télévision en passant par les alimentations et autres entreprises