“ Obayana repoussa sa couette avec paresse, découvrant son corps bien conservé, à moité nu, et se leva du canapé pour se traîner lentement vers la douche. Il avait pris un sacré coup de vieux depuis le jour où il avait quitté Abuja, la capitale fédérale, dans un camion déglingué. ‘’ Page 12
’’ A cet instant, il lui fit encore une nouvelle promesse, celle de revenir un jour pour elle, mais ses mots n’avaient plus la même valeur. Le ton de sa voix avait perdu la fraîcheur d’antan et la pureté de l’air glacé de Gatineau.’’ Page 116-117.”
Extraits de textes « Trait d’Union, du Nord au Sud »
Publié le 15 novembre 2018 aux éditions Lettres Mouchetées, « Trait d’union, du Nord au Sud » recueil de nouvelles, transporte son lecteur de Copenhague (Danemark) à Gatineau (Canada), via une escale à Yaoundé (Cameroun).
Peu importe les lieux, les questions autour de l’exil ou la recherche identitaire demeurent les mêmes. Chaque personnage de ces nouvelles enseigne que vivre chez soi ou loin de chez soi n’est pas toujours commode. Parfois égarés, mais toujours captivants, ces personnages remuent ciel et terre pour exister. Il est donc question d’hommes et femmes, essentiellement jeunes, qui se cherchent et cherchent leurs histoires et leurs racines avec des personnages qui évoluent d’un espace à un autre, d’un pays à un autre, d’un continent à un autre, en s’alliant aux autres.
Ces nouvelles évoquent l’hiver et le soleil, et donc des personnages qui sont ou qui tendent à vivre « l’entre-deux », c’est-à-dire qui naviguent entre deux mondes, deux cultures, deux réalités, deux avions et deux vies. La première nouvelle raconte les tourments d’un nigérian qui s’est forgé une vie dans un pays froid. La seconde celle d’une jeune femme qui se bat pour s’en sortir au cours de la journée de la femme. Quant à la dernière, elle relate la rencontre amoureuse entre deux adolescents, ainsi que les conséquences qui vont en découler.
La problématique du cosmopolitisme se découvre avec force sur la page de couverture avec la conjonction des mondes et la mise en place de réalités diverses, entre modernisme et tradition.
Le titre porte un message d’alliance, de complémentarité et d’union entre l’Afrique et le monde occidental, en réponse aux dilemmes identitaires qui plombent la jeunesse afropéenne que l’auteur considère d’abord noire et donc africaine, mais aussi occidentale par adoption ou intégration. Cette jeunesse n’a alors pas besoin de choisir une identité, de renoncer à une autre ou de l’ignorer. Elle peut simplement voguer entre deux identités sans se trahir.
Enfin, « Trait d’union, du Nord au Sud » apporte une fraction de conclusion sur les réflexions de l’auteur à propos des questions identitaires actuelles et en induit une trilogie, suite à ses deux premiers livres ” J’ai rêvé d’une entreprise 4 étoiles” et “Sur la photo, c’était presque parfait”. En effet, il s’agit de son troisième livre et il est constitué de trois nouvelles. Ce livre représente donc un triptyque sur ces questions.
