Lyna Mahyem, la nouvelle sensation urbaine
Elle est sans doute la révélation musicale Rn’b du moment avec son premier album “Femme forte” sorti le 23 octobre dernier. Lyna Mahyem, chanteuse originaire d’Algérie et née à Argenteuil dans le Val d’Oise est en couverture de ce numéro spécial business. Dans cet entretien accordé à ESIMBI Magazine, la jeune artiste de 25 ans très suivie sur les réseaux sociaux, nous parle de son album, de sa collaboration avec Maybelline New York, de sa vision du busines et de ses projets futurs.
Propos recueillis par Tina Lobondi et Kevin Sonsa-Kini.
Magazine ESIMBI: Commençons par une présentation de vous. Qui est Lyna Mahyem en privé?
Lyna Mahyem: Lyna en privée, c'est la Lyna de tous les jours. Je suis la même personne que je montre à mon public.
Votre premier album s'intitule Femme forte. Qu'est-ce qui définit la femme forte selon vous?
La femme forte selon moi, c'est avant tout ma mère. C'est aussi beaucoup de courage, de la rigueur et un grand cœur.
Qui sont vos influences musicales?
Mes influences musicales, c'est d'abord le R'n'b français avec Wallen, Kayna Samet, Kayliah, K-Reen. C'est aussi la variété française comme Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, Diane Tell et Stromae.
Votre album a été réalisé avec le soutien de Maybelline New York qui est à l'origine du clip «Outro», le dernier titre de l'album. Comment avez-vous été contacté par la marque?
Maybelline New York m'a contacté en 2019. Ils ont voulu innover en faisant appel à plusieurs personnes de milieux différents que ce soit le pied, la musique, le handicap ou autres. Avec la marque Maybelline New York, nous avons fait des campagnes pour le fond de teint «Fit Me». Ils m'ont suivi dans mon projet d'album qui les avait fort intéressés.
Aviez-vous anticipé une si grande collaboration pour votre premier projet d'album?
Non, du tout! Je ne m'y attendais absolument pas. Franchement, c'est quelque chose de très positif. J'en suis très contente et très fière.
Comment Maybelline New-York a-t-il réussi à changer et sublimer votre image?
Aujourd'hui, j'ai plus pris goût au make-up. Ce n'était pas le cas avant. L'équipe de Maybelline New York a mis à ma disposition des personnes pour bien apprendre à me maquiller. Aussi, il y a l'ascendance entre la jeune femme et la femme que je suis devenue aujourd'hui. C'est vrai que quand j'avais 20 ans, je prêtais beaucoup moins d'attention à mon image. Mais aujourd'hui à 25 ans, je me rends compte que c'est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n'ai pas le droit de me louper. L'équipe de Maybelline New York m'a beaucoup appris. J'ai pu sublimer mon image et j'en suis ravie.
Est-ce que c'est avec Maybelline New York que vous avez créé une sorte de «persona» pour la pochette de votre album ou vous aviez déjà une idée de commentaire vous vouliez être représenté en tant que «femme forte»?
Non, c'était bien avant Maybelline. La couverture, je l'avais déjà réalisée il y a quelque temps avec quelqu'un de mon équipe, Malou. En revanche, sur une boîte réalisée avec Maybelline. Ils sont très inspirés de la couverture de mon album.
Notre édition est consacrée au business. Quelle est votre définition du «business» en tant qu'artiste?
Le business pour moi, c'est une évolution, une suite logique. En tant qu'artiste, sur un aussi d'autres passions à côté. C'est enrichissant d'apprendre de nouvelles choses, de relever des nouveaux défis.
Que pensez-vous des artistes qui allient l'entreprenariat et la musique comme créer leur propre label par exemple?
Je trouve ça top parce que ce sont des gens qui réfléchissent. Et je pense que c'est ce qu'il faut faire. Quelqu'un qui veut faire du business doit savoir placer son argent, c'est important.
À travers le coffret de maquillage «Lyna Mahyem Femme forte» faite par Maybelline New York, l'idée de créer votre propre marque de cosmétiques vous est-elle lieu à l'esprit?
Le cosmétique, ce serait très restreint au niveau des produits parce que je me maquille de façon très légère. Mais je suis aussi un adepte du crayon à lèvres et du gloss. Moi, je suis plus intéressé par les vêtements que dans le maquillage.
2020 fut, une année difficile pour tout le monde, en particulier le monde du spectacle. Comment tout ceci a impacté vos projets?
Cela a juste retardé la sortie de mon album. Mais je prends ça comme un avantage parce que ça m'a permis de prendre du recul et d'avoir plus de contenu. Au départ, j'étais partie sur un album solo et puis, grâce au confinement (mars à mai 2020), j'ai pu faire des connexions pour ensuite, après le déconfinement, rencontrer les personnes avec qui j'ai collaboré et valoriser d 'autant plus mon album. Donc en soi, je n'ai pas trop mal vécu l'année 2020.
L'industrie du cinéma vous intéresse. Vous avez déjà fait des projets cinématographiques. Pouvez-vous nous parler de cette expérience que vous avez vécu dans ce monde-là?
J’ai adoré ! C’est vraiment une chose dans laquelle j’ai envie d’accorder plus de temps. Je le fais à travers mes clips aussi. J’ai tourné dans des web séries (SERIE OSE, Vaillantes) qui ont super bien marchées sur YouTube. C’est comme ça aussi que je me constitue un CV dans ce milieu qui n’est pas facile non plus. Le cinéma, c’est que j’envisage vraiment de faire dans mes futurs projets.
Quelle est la principale leçon que vous avez apprise depuis vos débuts artistiques ?
Dans le passé, j’ai dû faire face à quelques échecs auxquels il m’est arrivé de pleurer sur mon sort. Mais cela ne m’a pas vraiment fait avancer. La leçon que j’ai apprise, c’est de toujours relativiser pour mieux partir. C’est en partie ce qui m’a inspiré pour le titre de l’album.
Pensez-vous que les artistes du continent africain ont besoin de plus de soutien ou de collaborer ?
Oui. On manque beaucoup de solidarité dans le côté féminin.
Qu’est-ce qui coince selon vous ?
Je mets un gros point d’interrogation à cette question à laquelle je ne saurai répondre. Parfois, tu peux faire des petits featurings avec des personnes tellement talentueuses, mais qui ne connaissent pas le succès ou la notoriété. Moi, en ce moment, je prépare quelque chose avec des artistes du Nigeria, de l’Afrique centrale, du Maghreb… J’essaie de faire tout un tas de connexions parce que ça permet d’apprendre beaucoup de choses. Ça nous sort aussi de notre zone de confort.
Avec qui vous rêveriez de faire un duo ou un film ?
Un duo de rêve, c'est un grand mot. Mais j'apprécie beaucoup Stromae, Cardi B. J'aime beaucoup aussi Fally Ipupa que j'avais rencontré au Ghana (lors de l'AFRIMA 2018). Ce sont des artistes avec qui j'aimerais faire un duo pour avoir de nouveaux horizons et faire voyager ma musique. En film, j'aimerais collaborer avec Jamel Debbouze, Omar Sy, Leila Bekhti ou encore Marion Cotillard…
Quel (s) conseil (s) donneriez-vous-vous à vous-même si vous pouviez retourner dix ans en arrière?
La vie est trop difficile. Les gens ne sont pas forcément bienveillants en soi surtout quand tu ne t'y connais pas certaines choses. On essaie toujours d'avoir de l'emprise sur toi et quand on voit quelqu'un de supérieur à nous, par exemple un professionnel, on se laisse guider. Il faut être curieux mais pas éviter la naïveté.
Pour finir, que souhaitez-vous pour 2021?
On espère que la situation actuelle se calme, que tout rentre dans l'ordre et qu'il y ait moins de soucis sur terre. Rien que ça, ça nous fera un grand bien au moral pour qu'on puisse reprendre à bien nos activités.