Etats-Unis: R.Kelly condamné à 30 ans de prison pour crimes sexuels

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R.Kelly lors d’une audience le 17 septembre 2019 dans l’Illinois à Chicago.

 La lourde sentence est tombée pour l’étoile déchue du R&B, reconnu coupable en septembre 2021 de tous les chefs d’accusations qui pesaient contre lui et condamné le mercredi 29 juin par le tribunal fédéral de Brooklyn à 30 ans de prison.

    Dépeint par le parquet comme <un impudent , un manipulateur dans le contrôle de la coercition ne montrant aucuns signes de remords ni de respect de la loi >, l’accusation avait requis 25 ans de réclusion criminelle pour une brochette sordide de chefs d’inculpations d’extorsion, exploitations sexuelles de mineurs, enlèvements, corruptions, trafic et travail forcé sur une période de 1991 à 2018.

   Durant le procès très médiatisé de six semaines d’août et septembre 2021, neuf femmes et deux hommes se sont présentés à la barre décrivant des faits de viols, de prises de drogue forcées, de séquestrations, d’avortements forcées mais pire encore de faits de pédopornographie. L’homme de 55 ans avait échappé à la justice en 2002, où il avait été acquitté de 21 chefs d’accusations de fabrication de matériel pédopornographique impliquant une mineure de 15 ans, en payant une caution faramineuse de 750.000 dollars (421 millions de FCFA). Il passera entre les filets de la justice en plaidant non coupable et libéré fautes de preuves.

 Les faits relatés par les victimes lors du procès ont dévoilé le système organisé telle une véritable mafia orchestrée par le chanteur en complicité avec son entourage, qui attirait de très jeunes filles,leur miroitant une carrière musicale pour ensuite les agresser sexuellement en toute impunité. Le procureur Breon PEACE a estimé que R kelly n’a eu < que du mépris pour ses crimes dévastateurs et aucun remords pour son comportement > et est considéré à ce jour comme un “danger” hors d’état de nuire.

  Le procès a été une étape majeure du mouvement Metoo après l’affaire Harvey WEINSTEIN puisque rare soit-il la majorité des plaignantes étaient des femmes noires qui accusaient un homme noir. Dans la foulée en 2017, le dièse <muteRkelly> ( taire R Kelly), initié par Kenyette Barnes avait vu le jour et avait valu l’éjection de l’artiste et ses productions musicales de la plateforme YouTube.

  Un documentaire Netflix < Surviving R.Kelly> avait dévoilé la face cachée du chanteur et révélé au grand jour ce système d’exploitation avec des faits écoeurants tel que des jeunes filles séquestrées dans des chambres d’hôtels à des fins de gratifications sexuelles et obligées d’appeler leur bourreau-idole: “daddy”.

  L’auteur de <I believe i can fly> avec ses 75 millions de disques vendus, tête baissée, se contentant de fermer les yeux, est resté stoïque à l’énoncé de son verdict ne montrant aucune émotion particulière, rapportent les journalistes présents à l’audience.

L’avocate de l’ex artiste aux 3 Grammys Awards, a affirmé faire appel de cette condamnation qui sonne comme une peine à perpétuité puisque le chanteur en détention depuis 2019 ne ressortira pas avant 3 décennies.

Ce croquis montre R.Kelly au moment où une personne témoigne contre lui.
R.Kelly lors de son procès, le 17 septembre 2019 à Chicago

En raison de sa célébrité , le repris de justice a été placé dans un secteur spécial sous haute surveillance, notamment pour éviter toute tentative de suicide. Ulcéré, l’ex-chanteur a intenté le 1er juillet un procès contre la prison de Brooklyn, sa nouvelle demeure, et demande des dommages-intérêts. Placé à tort sous surveillance pour des fins punitives a t-il affirmé.

La condamnation de Robert Kelly fait écho de ces célébrités transformées en prédateurs sexuels qui voient en leurs fans des proies faciles , à l’exemple de l’ex mondaine Ghislaine Maxwell condamné à 20 ans pour trafic de mineurs. 

Robert Kelly Sylvester, l’homme des travers, de la gloire aux enfers.