Ngozi Okonjo-Iweala, première femme à la tête de l’OMC

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La Nigériane est la première femme noire à la tête de cette organisation dirigée principalement par des hommes.

C’est une première mondiale depuis 1995, année à laquelle l’OMC (Organisation mondiale du commerce) a vu le jour. Depuis le 15 février 2021, cette institution est dirigée par une femme : Ngozi Okonjo-Iweala, 67 ans. D’origine Nigériane, elle est également la première africaine à la tête de cette organisation. Celle a été occupée entre autres par le Brésilien Roberto Azevêdo parti en août 2020. Depuis le 7 octobre 2020, Ngozi Okonjo-Iweala faisait partie avec la ministre du Commerce Sud-Coréenne, Yoo Myung-hee, des deux finalistes en lice pour la direction de l’OMC.

Ngozi Okonjo-Iweala, l’une des rares femmes noires “à la tête d’un groupe”

La nouvelle directrice de l’OMC possède un brillant parcours derrière elle. Diplômée de la prestigieuse université d’Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle intègre en 1982 la Banque mondiale où elle travaille pendant 25 ans. En 2003, elle est ministre des Finances du Nigéria jusqu’en 2006 avant de reprendre cette fonction de 2011 à 2015. A l’été 2006, elle est ministre des Affaires Etrangères. En 2016, elle préside le conseil d’administration du Gavi, l’alliance du vaccin. Et pourtant, Ngozi Okonjo-Iweala a été confrontée à des difficultés à s’imposer en tant que femme noire cheffe. “Pour mes interlocuteurs, il était inconcevable qu’une jeune femme noire soit à la tête d’un groupe, dit-elle dans une interview accordée au journal La Croix en octobre 2020. Finalement, j’ai eu une excellente carrière et j’en suis reconnaissante”, se réjouit-elle.

Cette reconnaissance, elle le doit en partie à son père. Née à Ogwashi-Ukwa dans le sud du Nigéria d’une mère professeure de sociologie et d’un père économiste de formation, la jeune Ngozi quitte le pays à 19 ans pour étudier aux Etats-Unis. Avant son départ, son père lui a prodigué des conseils dont elle se souvient toujours : “Avant que je monte dans l’avion, il m’a prévenue en me disant : “Tu quittes le Nigéria pour un autre pays où tu risques d’être confrontée à des discriminations en tant que femme noire africaine. Si ta couleur ou ton genre gênent les autres, ce n’est pas ton problème, c’est le leur. Ne te laisse pas impressionner. Au contraire, tires-en de la farce.” “, confie Ngozi Okonjo-Iweala dans cette même interview.

Ngozi Okonjo-Iweala, une présidente qui “fait honneur au Nigéria, à l’Afrique et aux femmes du monde entier.”

En tant que directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala a la charge de négocier les accords commerciaux à l’échelle internationale et aussi de régler les conflits qui persistent entre Washington et Pékin. La nouvelle directrice a pu compter sur de nombreux soutiens, à commencer par la patronne de la BCE, Christine Lagarde qui a côtoyée Ngozi lorsqu’elle dirigeait le FMI. “C’est une femme merveilleuse avec une approche authentique des problèmes, mais, attention les gars, sous ce gant de velours, il y a une main de fer et une forte volonté”, dit-elle au Figaro. Dans un entretien au média Reuters, l’ancien commissaire européen au commerce, Pascal Lamy a salué la venue de cette nouvelle directrice de l’OMC : “Elle apporte de la stature, de l’expérience, un réseau et un tempérament pour faire avancer les choses, ce qui à mon avis est tout à fait bienvenu.” Enfin, le président Nigérian du Sénat, Ahmed Lawan a chaleureusement félicité sa compatriote pour son nouveau poste avec le message suivant : “L’ancienne ministre nigériane des Finances et directrice générale de la Banque mondiale a de nouveau fait honneur au Nigéria, à l’Afrique et aux femmes entier.”

Avec son statut de femme à la tête de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala donne ainsi l’exemple à de nombreuses femmes africaines qui, espérons-le, auront aussi du courage et de l’audace !

Photo : Getty Images.