L'industrie de la mode : Comment peut-elle faire revivre l'économie congolaise ?
Combien de métier pensez-vous qu'il y ait dans l'industrie de la mode ?
Je suis sûre que les premiers métiers qui viendront dans votre esprit sont celui de tailleur, styliste et du top model. Et bien sachez que dans la communauté congolaise, ces trois métiers sont les rôles les plus courants dans l'industrie de la mode. Cependant, cette industrie a plus de 100 métiers, qui inclus le marketing, les finances, la beauté et les opérations.
Donc si la question est : est-ce que la mode peut contribuer à faire revivre l'économie Congolaise ? La réponse est oui, elle peut devenir l'une de ses forces.
En 2015 la mode était une industrie mondiale de 1,2 milliard de dollars, incluant les marques de luxe (sacs, bijoux, montres et chaussures). Les industries de la mode et de l'habitation emploient 1,9 million de personnes aux États-Unis et l'industrie de la mode anglaise est estimé à 850 000 emplois. Le nombre de personnes qui travaille dans cette industrie mondialement m’est inconnu.
Alors comment et pourquoi les congolais sont-ils aussi limités dans leur compréhension d'une industrie que l'on dit aimé ?
Si vous ne comprenez pas ce que je veux insinuer, je vais expliquer. Je vous parle de Sapologie.
La Sape, abréviation de Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes qui fait allusion au mot d'argot français Sape qui signifie "tenue", est une sous-culture centrée dans la ville de Kinshasa et Brazzaville. Un adhérent de La Sape est connu comme un sapeur. Le mouvement incarne l'élégance dans le style et les manières des dandys coloniaux prédécesseurs.
Comme la population congolaise, nous avons créé une sous-culture qui a été fonctionnelle et respectée par d'autres personnes que ceux d'origines africaines, comme par exemple, les chanteurs afro-américains Solange et Jidenna. Cette curiosité s’est étendue à la communauté chinoise qui était fortement impliquée dans la musique congolaise à travers Papa Wemba.
Donc si notre industrie a déjà un nom, un impact et la capacité d’influencer des personnes se trouvant un peu partout dans le monde, comment ne sommes nous pas ou plutôt comment n'avons nous pas développé une industrie durable qui pourrait créer des centaines d'emplois et motiverait la passion de nombreux artistes au Congo?
La raison est que la mode n'est pas prise au sérieux, et comme n'importe quel autre art, est rejetée dans les études d'affaires, de médecine, d'éducation et d'ingénierie.
Pourquoi développer l'industrie de la mode au Congo ?
L'industrie devrait doubler de valeur au cours des 10 prochaines années pour générer jusqu'à 5 milliards de dollars par an. Cette estimation est une opportunité de croire à nos capacités en Afrique.
La combinaison de la valeur des vêtements et celle des chaussures en Afrique subsaharienne a été estimé à 31 milliards de dollars en 2016.
L'industrie de la mode a un potentiel incroyable pour motiver et apporter des changements de vies considérables pour les personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, tout en faisant progresser la transformation structurelle nécessaire dans l'industrie et dans le pays.
Le rôle de la création en industrie au Congo Kinshasa et Brazzaville
Avec 13 millions de jeunes africains qui rejoignent le marché du travail chaque année, le développement de l'industrie basée sur les compétences, où les gens peuvent apprendre et avoir une qualification professionnelle dans un secteur à forte intensité de main-d'œuvre est essentiel pour la stabilité de notre nation. La mode utilise notre culture et notre créativité comme argument de vente, qui peut être utilisé à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du continent.
Que pouvons-nous faire pour changer cela ?
Investissement, formation et industrialisation de l'industrie. Il y a beaucoup plus de rôles en dehors des couturières de la mode, créateurs textiles, acheteurs, chef de magasins, les rôles sont infinis. Élargissons l’esprit des gens de l’industrie.
L’ Afrique ne représente actuellement que 1,9% de la production mondiale. Ce chiffre ne concerne pas uniquement la mode. Grâce à la disponibilité des matières premières, le Congo devrait se concentrer sur le haut de la chaîne de valeur et produire des vêtements destinés au public domestique et international.
Le support stratégique et les investissements dans les manufactures locales pourraient permettre à l'industrie de la mode congolaise de croître et devenir une entité propre à elle même.