Reine Nzinga, Ana De Sousa Nzinga Mbande, Mbande Nzinga, plusieurs noms qui ont fait l’histoire d’une seule et même personne. Mbande Nzinga est une reine Angolaise qui est aujourd’hui une des figures emblématiques de l’Afrique tout entière. A la fois dirigeante, diplomate et chef de guerre, elle est considérée par beaucoup comme la plus grande femme de l’histoire africaine par son combat contre l’esclavage.
Sa région, Ngondo, prise dans les griffes des colonialistes portugais, elle fut envoyée par son frère pour parler avec les colons. Fille du roi Ndongo, elle était connu pour son caractère fort et sa fierté de femme de haute lignée. Lors de son arrivée à Luanda, elle aurait impressionnée le peuple et l’armée portugaise par sa prestance et sa détermination. Durant les négociations, elle a tenue tête au gouverneur Dom Joao Correia De Sousa. Elle refusa également de se laisser impressionner par le dirigeant portugais et demanda a une servante de s’agenouiller pour qu’elle puisse s’assoir sur elle, lui permettant d’être à la même hauteur que son interlocuteur. Par la même occasion, elle faisait naturellement passer un message de force.
Un an après ces événements, elle pris place sur le trône et succèdera à son frère, décédé. C’est ici que commencèrent 40 ans de guerre contre les colonialistes portugais. Une campagne militaire et diplomatique qui a forgé sa légende.
Elle commença dans un premier temps par se convertir au christianisme pour se rapprocher des autres nations européennes, entre autre les Néerlandais, également présent sur le territoire. Elle conclut avec ses derniers une alliance qui lui sera indispensable dans l’avenir et pour son désir de reconquête des terres.
Pour libérer la région de l’esclavage, elle ira également jusqu’à se marier avec le chef du peuple Jaga, pour forger là une nouvelle entente et faire entendre ses convictions dans les autres tribus voisines.
La résistance débuta et les combats commencèrent de toutes parts. Elle créa une armée puissante et surtout presque infaillible stratégiquement parlant. Disciplinée et surentraînée, son armée se composait de militaires Africains qu’elle avait enrôlée de l’armée portugaise en leur offrant terres et richesses. Elle développa également des services d’espionnage pour organiser ses attaques. A 60 ans, elle dirigeait elle même ses hommes sur les champs de batailles. Incroyable stratégiste, elle utilisait l’environnement et des techniques de guérilla pour combattre l’armée portugaise, bien plus avancée technologiquement.
Elle tiendra tête aux colonialistes portugais pendant près de 40 ans. En 1657, elle imposera finalement à ces derniers un traité de paix. Totalement dépassé et déconcerté par la résistance que cette femme leur offrait, les européens étaient contraints d’accepter.
Devenue symbole de la lutte contre l’esclavage, elle décéda naturellement en 1963, en laissant l’espoir d’une paix durable pour le peuple Angolais. Seulement, sa mort ne fera qu’accroitre la domination des portugais et des autres nations colonialistes en Afrique.
Héroïne et libératrice d’un peuple opprimé, mythe de la femme forte et indépendante, elle est aujourd’hui une légende pour le peuple Angolais et toutes les femmes africaines. Elle est la source d’une lignée de femmes qui dirigeront par la suite ces régions. A Luanda, une statue est par ailleurs à son effigie tant le personnage fut mythifié et honoré.
Par Benoît Duret