Pro Training Models, La diversité au cœur de Paris
Parlez-nous de votre expérience en tant que mannequin ?
Je m’appelle Armelle Ndjee, maman, entrepreneuse, mannequin, coach, artiste, maker,… J’ai commencé le mannequinat en Afrique, ensuite en France pour plus d’expériences afin de mieux vivre et réaliser mes passions. Les réalités sur les critères et le niveau une fois en France m’ont permis de travailler davantage afin de trouver des moyens pour montrer ce que j’étais capable de faire, d’être, de créer, de construire. De collaborations en évènements, c’est ainsi que j’ai pu signer afin de faire des défilés (simples, couture, haute couture), des publicités, des affiches et bien d’autres.
Comment décririez-vous le métier de mannequin professionnel en agence ?
C’est un métier très complexe. Entre ce que l’on pense du métier et la réalité, il y a un tunnel. C’est un travail très physique et mental, qui demande beaucoup de professionnalisme, de motivation, de volonté, d’acceptation, d’amour, et surtout de préparation. En gros, être mannequin en agence c’est jouer au haut niveau. C’est-à-dire apprendre et se développer, rester performant au quotidien.
Les opportunités sont-elles les mêmes quand on est belle selon les standards de l’industrie ?
Les opportunités sont comme partout, plus nous nous rapprochons des critères, plus nous avons des opportunités dans le milieu.
Cependant de nos jours, la personnalité et l’éducation sont aussi des critères incontournables à côté de la diversité qui se fait ressentir. Une agence de mannequin est avant tout une entreprise, plus les mannequins sont formés, professionnels, connaissant leur métier, mieux c’est pour avoir des opportunités à côté du réseautage.
Quel a été la motivation derrière la création de votre agence ?
En 2019, j’ai officialisé ma société qui est un centre de formation de mannequins, coaching de talents et d’accompagnement en tout genre : PRO TRAINING MODELS. J’ai monté la partie mother agency fin 2022 en plein développement. Aujourd’hui, je souhaite davantage mettre en avant le centre de formation car j’ai des mannequins venant de différentes agences et ceci du monde entier à la recherche de toutes ces choses que je mets à disposition. Le fait que le Centre de Formation Pro Training Models reçoive des mannequins d’ici et d’ailleurs, lui donne donc cet aspect d’agence. Parfois, on le confond à une agence. C’est comme une maison pour les mannequins du monde entier. La diversité qui s’y trouve est un peu à l’image des valeurs mises en avant, une forme de richesse que je cultive dans mes entreprises afin que les concernés s’y sentent bien d’où mon slogan « because we are all models ». C’est ouvert à tous, soit pour les trainings, coachings, accompagnements, diagnostics/orientation ou tout simplement faire partie de la mother agency.
« Nous sommes responsable de l’éducation de nos semblables surtout quand ils croisent notre chemin. »
Comment recrutez-vous les mannequins ?
Cela se fait de différentes manières car je suis avant tout un centre de formation, j’ai de tout. Cela peut être le bouche à oreilles, dans la rue, une recommandation, ils me contactent directement ou les autres agences peuvent nous les envoyer.
La diversité dans les défilés et publicités, le combat est-il terminé ?
Le combat c’est pour moi un bien grand mot car la mode est variée et chaque type de profil a son secteur d’activité bien précis. Lorsqu’on se connaît, généralement on sait où se diriger. Cependant, moins il y aura de professionnels plus une forme de difficulté (combat) se fera ressentir. Se montrer capable est quelque part obligatoire.
Un scandale a éclaté par rapport à l’agence parisienne Sélect models qui aurait selon les allégations fait travailler des mannequins dans un camp de réfugiés pour au final ne pas les payer ou les laisser avec des dettes, cela est il une pratique courante dans le milieu ?
Une désinformation, une sous information, une mal information peut créer tout un tas de dégâts. Les réalités sont parfois très méconnues du grand public et des mannequins. Ce qui peut facilement conduire à des conflits plus ou moins marquants. Les dettes, comme je l’appelle "avancement de frais" (pour aider le/la concerné(e)) sont plus ou moins courantes car avant que le mannequin ne soit actif par exemple, il faut engager certains frais de préparations (dossiers, visa, passeport, billets, formation, etc..). Parfois, ce sont les parents qui payent. Comme vous avez des cas où ces mêmes frais engagés peuvent aussi ne pas être payés par le mannequin qui décide par exemple de disparaître pour aller travailler avec d’autres personnes. C’est comme dans toutes relations commerciales, il peut y avoir des dommages de ce genre. À côté de ça, selon le scandale, l’agence a peut-être fait ou pas je ne saurais dire car je découvre ce cas au même moment que tous. Ceci dit, tout n’est pas toujours rose dans le milieu.
Et la vie de maman, est-ce facile de combiner toutes vos activités ?
Ce n’est pas toujours évident cependant avec beaucoup de discipline, d’amour et de volonté, je réussis à combiner tout ça. J’emmène ma fille aujourd’hui âgée de 2 ans 4 mois presque partout et ceci depuis la naissance. Cela facilite mon travail et renforce notre relation mère-fille (amour, éducation, etc…). C’est une grâce et je lui dis merci tous les jours. La vie m’a également fait le cadeau de la présence du mannequin Nibintou Ballo qui a marqué son passage avec de belles énergies, une belle loyauté et travail. Pour une jeune maman, selfmade, entrepreneuse, loin de sa famille, c’est une réelle grâce d’avoir ce type de personne autour de moi. Mannequin en exercice, elle incarne bien le mannequin new génération avec des valeurs et le mental qui va avec.
À ce jour, quel est votre plus grand challenge ?
Mon plus grand challenge est d’avoir les moyens et la bonne gestion de mes ambitions de manière globale.
Votre plus grande fierté ?
Ce qui me vient à l’esprit c’est d’abord d’avoir pu ou su travailler sur moi avant toute chose. Ce qu’on appelle couramment beauté intérieure car pour moi c’est incontournable et la base de toute chose extérieure. C’est un travail continue au quotidien « regardons en nous-mêmes et nous y trouverons toutes réponses à nos questions ». Être maman tout en menant à bien mes activités en plus de la gestion de ma famille.
Le plus grand mensonge de l’industrie de la mode ?
Je dirais notre ignorance face au milieu. Ignorance = Limitation donc le milieu en soi fait en fonction des limitations de tout un chacun. En fonction de chacun les « mensonges » sont différents et ou éphémères. Ceci dit, avec plus d’expériences, je verrais bien.
Mes plans pour 2024 ?
Continuer de plus belle, imaginer, matérialiser davantage, faciliter les échanges et le travail entre mannequins, agences et clients. J’aimerais apporter plus de choses aux jeunes et aux personnes nécessiteuses. Tout cela en apprenant et en m’améliorant au quotidien. La jeunesse qui découvre la vie active n’est pas forcément bien encadrée, entourée pour éviter certains désagréments ou exceller aisément dans l’exercice de leur travail, métier, passion. Ils ont besoin d’accompagnement.