Mr Loverman
Récemment, nous avons eu l'occasion d'être en contact avec le célèbre chanteur Mohombi. Malgré le fait qu'il était en jour de repos, ce dernier s'est montré agréable et très joviale répondant avec une grande joie et humour à nos questions.
Léa: Comment cette passion pour la musique s’est-elle développer ?
Mohombi : C'est une chose que j'ai eu très jeune et que je considère plus comme étant plus une vocation qu'un métier. La passion est une chose qui se manifeste assez différemment surtout chez un jeune garçon comme j'étais il y a longtemps.
Le chanteur prit une pause avant de reprendre avec une pointe d'humour, " je suis toujours jeune!"
Chose que nous ne pouvons pas contredire si nous regardons toutes les photos qui nous sont disponibles via son compte Instagram ou même lorsque nous avons l'occa- sion de le voir en live pendant l'un de ses concerts!
Mohombi : Ça a commencé très tôt. Quand j’avais 5 ans, je sentais que c'était quelque chose que je pouvais et que j'aimais faire plus que d'autres activités. Chanter, Danser.
Mon premier public a été ma famille, les “pauvres”, qui ont du subir des années d'expérimentations.
Léa: Est-ce que vous les faisiez payer comme Beyoncé semblait le faire avec sa famille?
Mohombi : *rire* Oui, moi c'était la version congolaise. Je demandais à ce que l'on me paye! Je pense que le soutien de ma famille dès le départ a été comme un élément déclencheur parce que ça devient compliqué si nous ne ressentons pas ce feedback de nos proches. J'étais vraiment très jeune et je savais aussi rapidement que c'était ce que je voulais faire dans ma vie.
Léa: Mais vous n'aviez pas fait une école de musique ?
Mohombi : Si si. C'était plus tard pour le secondaire où j'ai fait le conservatoire de musique à Stockholm. La voix est un instrument que l’on doit fortifier. Il faut de temps en temps la développer, accorder. C'est quelque chose qui prend du temps donc j'ai fais cette formation musicale afin de construire une carrière professionnelle.
Léa: Vous avez fait vos début à 17 ans, de ce que nous avons vu dans nos recherches, dans la production Suédoise West Side Story. Est-ce que vous pourriez nous parler un petit peu de cette expérience ?
Mohombi : *rire* C'était un projet assez particulier parce que c'était une comédie musicale. Donc c'était une super expérience mais j'avais déjà des projets de scène et des spectacles avec mon frère mais aussi le groupe Avalon. On préparait pas mal d'activités et donc disons que West Side story était plus un début de théâtre et comédie.
Léa: Mais c'était une expérience enrichissante ? Elle vous a apporté quelque chose?
Mohombi : Tout a fait ! C'était top comme expérience et j'ai eu l'occasion de faire un peu de acting donc c'était vraiment sympa. Mais c'est en Suède que tout a réellement commencé. C'est là bas que j'ai eu l'opportunité de faire beaucoup de concerts et de me trouver en tant qu’artiste.
Léa: Vous avez mentionné le groupe Avalon justement. Alors de 1998 à 2008, est-ce que vous pouvez nous parler de cette période et donc de la signification du nom Avalon. Qu'est-ce que ça signifie pour vous, pour votre groupe ?
Mohombi : Avalon c'était un debut, une place bénie puisque c'est ce que ça signifie. Une place spirituelle, spéciale. Pour moi, c'était vraiment une plateforme qui m'a formé. En dix ans, on a fait plus de mille concerts. C’était vraiment ce que nous voulions faire. Chaque fois qu'il y avait une scène qui nous attendait, on voulait y être absolument.
On voulait être sur scène, on voulait faire le show ! On était pas du tout intéressé par le côté business des labels... on avait juste un sentiment et une volonté de s'exprimer et c'est ce que nous faisions.
Léa: D'accord... et à l'époque j’imagine que vous aviez déjà un manager qui était en charge du groupe ou il en était autrement ? Comment ça c'est passé ?
Mohombi : on a été autonome jusqu'à aujourd'hui d'ailleurs. Pour nous c'est important. Donc on a appris un peu toutes les différentes phases du business durant toutes ces années, ce qui fait que nous avons été formés et cela nous permet, aujourd'hui de prendre la responsabilité de signer, développer d'autre artistes et de former des projets intéressants.
Léa: Super ! Et avec Avalon vous avez aussi participer à l'EuroVision, non ? Comment était cette expérience ? Car c'est tout de même une très grande plateforme mondiale qui est regardée dans différents pays donc allant au-de- là de la Suède !
Mohombi : C’était vraiment super, parce que comme vous dîtes c'est un grand événement! C’était comme surnaturel et on y est allé à fond pour en sortir avec plus d'expérience.
Léa: Et donc, c'est en 2008 que vous avez décidé de suivre une carrière solo.
Mohombi : oui
Léa: Qu'est-ce qui vous a donné cette inspiration ? Quand est-ce que vous vous êtes dit qu'il était peut-être temps d'écrire votre propre musique et de suivre une carrière solo ?
Mohombi : C’était quelque chose qui s’est passé de manière assez naturelle on va dire. Mon frère commençait à s'intéresser beaucoup plus au business de la musique tant dis que moi j'étais beaucoup plus dans la création, je commençais à composer doucement et j'avais d'autre projets aussi avec d'autres artistes. Du jour au lendemain, je me suis décidé de quitter la Suède et d'aller m'installer à Los Angeles parce que je sentais que c'était là-bas qu'il
y avait les meilleurs et je voulais faire parti des meilleurs. Il fallait bosser avec les grands et moi j'ai pris le risque. J'ai vendu tout ce que j'avais, j'ai quitté mon boulot. Je me suis dis que j'étais un peu trop jeune pour commencer à m'enfermer et mettre une cravate autour du cou *rire* et qu'il fallait que je tente ma chance ailleurs.
Léa: Et votre premier succès en tant qu'artiste solo était avec votre premier single "Do It" en collaboration avec le rappeur Lazy. Vous étiez à la neuvième place des chartes suédois... Comment s’est passé cette collaboration ? Et comment avez-vous vécu de rencontrer un tel succès ?
Mohombi : Lazy est un bon ami à moi et on a donc travaillé sur pas mal de choses ensemble et après on s'est dit que c'était peut-être le moment de sortir un titre ensemble qui pouvait préparer le public pour ce que j'allais sortir seul un peu plus tard. Ça s'est super bien passé !
Léa: Donc ça s'est fait assez naturellement ?
Mohombi : Oui voilà, on est des potes, on se connait et puis on travaille ensemble. Lui avait pas mal de contacts puis il m'a passé la balle.
Léa: Et donc le single Bumpy ride qui, il nous semble, était votre premier est sorti en 2016 aux États-Unis. Est-ce que vous considérez ça comme le premier succès planétaire qui a vrai- ment placé votre nom au même niveau que ceux de ces artistes de grande renommé à Los Angeles ?
Mohombi : Absolument ! Bumpy ride a complètement changé ma vie et ma carrière. C'était le début d'une histoire magnifique et, comment dire... C'est en effet ça qui m'a donné un succès planétaire m'offrant la possibilité de voyager dans différents pays et continuant où je n'avais encore jamais mis les pieds et tout le monde me connaissait ! *Rire* Moi je ne connaissais personne !
C’est là que l'on se dit que “Wow, ma musique a vraiment voyagée et elle a fait en sorte que tout le monde avait un peu envie que je vienne voyagé dans leurs pays, dans leurs club, dans leurs écoles. Ça a démarré après plusieurs années de tourner et de voyages et donc j'en garde des souvenirs inoubliables.
Léa: Vous avez remporté plusieurs prix prestigieux dont 1 Grammy Awards (Meilleur Album Urban Latin) et 1 Latin Billboard Music Awards (Meilleur Album rythmique) en 2016 pour votre participation dans l'album "Dalé" de Pitbull, 1 BMI Awards en 2015 (I need your love avec Shaggy et en 2018, 1 BMI Awards ainsi qu' 1 Billboard Music Award pour la chanson "Mi Gente" de J Balvin dans la catégorie meilleur rythme latin de l'année 2017. Est-ce que vous vous y attendiez ? C'était comment ? Parce que un Grammy, ou encore un billboard C'est un très grand prix c'est... un but à atteindre d'une certaine façon par un artiste ou auteur-compositeur.
Mohombi : Au fait moi comme ça, je me dis que, s'il n'y a aucun Congolais qui est passé par-là, ça veut dire que quelque part j’ouvre une porte pour tous mes confrères qui sont dans le monde du showbiz. Si j'arrive à le faire, ça veut dire que il y a quelqu'un d'autre qui peut le faire aussi et extraordinaire de pouvoir avoir cet honneur d'ouvrir des portes pour d'autres qui vont venir après moi. Comme Akon a fait ! Il a ouvert des portes à de nombreux Africains.
Léa: Est-ce que vous pensez que le support était là parmi la communauté Congolaise justement ? Est-ce que votre héritage Congolais était mis en avant lorsque la presse parlait de vous?
Mohombi : Non justement, cela a été un tout autre combat. Revendiquer mes origines Congolaise, c'est quelque chose que j'avais toujours eu en moi parce que personne ne savait que je l'étais. Ils me donnaient une toute autre nationalité et je me suis battu pour revendiquer mes racines congolaise.
Léa: Et vous le faites très bien, nous ne pouvons pas le contredire.
Après toutes ces années, est-ce qu'il y a une chose que vous pensez que vous auriez fait différemment ?
Mohombi : Je crois au good timing et aujourd'hui je suis le résultat des déci- sions que j'ai prise dans le passé. Je ne regrette rien car je préfère me tourner sur ce que je me prépare à faire.
Lea: Vous avez beaucoup de projets et comme vous l'avez dis vous avez écrit pour les plus grands artistes de la musique en ce moment. Quels sont les pro- jets à venir ?
Mohombi : Pour l'instant j'ai décidé de revenir sur la scène avec de la nouvelle musique parce que ça m'avait un peu manqué.
Léa: Quelle a été votre plus grand chalenge et votre plus grande réussite ?
Mohombi : Le plus difficile a été pour moi ma plus grande réussite. Mener une vie de famille, ça a été compliqué. Le fait d'être un bon papa et un bon mari. A un moment, il fallait faire un choix car j'avais trois bébés à la maison et c'était soit continuer à conquérir le monde soit le cœur de mes fils et aider à leur éducation. Le choix a été facile. Et en même temps, justement par ce que ça a été la meilleure chose qui me soit arrivé. Devenir papa et fonder ma propre famille. J'ai passé beaucoup plus de temps dans la famille d'où le fait qu'il y a un relais. J'ai commencé à com- poser pour de grands artistes comme Jennifer Lopez ou DJ Khaled mais à partir de Kinshasa. Donc c'est quand même pas mal je trouve. Le plus dure a été d'être présent chez moi mais le plus grand bonheur à été d'être chez moi avec mes petits.
Léa: Tel que Le son "Mr LoverMan" ?
Mohombi : Oui et c'est le début d'une tournée où je suis en ce moment. Mis à part ma propre carrière qui est comme un Come back, je dois aussi consacrer mon temps dans ce projet de médias que j'ai commencé en RDC. Ce que je peux faire en ce moment, c'est de créer une plate-forme sur laquelle les jeunes peuvent s'exprimer et qu'ils aient un endroit où il peuvent se faire ente
Léa: Vous venez de gagner deux nouveaux prix aux MTV Awards pour Dinero (Jennifer Lopez/Cardi B) & Mi Gente (J Balvin/ Beyoncé) so... how are you feeling ?
Mohombi : *rire* I'm exciting ! It's very good for us ! Ça montre quelque chose de magique en quelque sorte.
Léa: Et notre dernière question, par rap- port à cette jeunesse Congolaise, quel conseil donneriez vous à quelqu'un qui a cet espoir de peut-être se mettre à la musique ?
Mohombi : Mon conseil serait de ne pas se limiter car on a tendance à croire et a ce dire que “ Oh moi je viens du Congo com- ment je vais réussir? ” et être persuadé que le monde est injuste alors qu'il l'est avec tout le monde si on le voit ainsi. Je leur conseillerais d'être fière d'être Congo- lais tout d'abord car on a la possibilité de transmettre cet héritage musicale qui est très riche et qui nous appartient. Dans le temps, nous étions les meilleurs en Afrique mais ça ne veut pas dire que nous ne le sommes plus aujourd'hui. C'est juste que nous manquons d'organisation. Alors je leur conseillerais simplement de bien s'organiser et de rester authentiques en même temps en essayant de développer notre musique car il nous faut une industrie.
On a besoin de faire quelque chose d'assez structurer car la musique doit être une source de tirer importante dans un pays et la perception de l'artiste chez nous n'est pas la réalité. Au Congo, on voit les artistes comme des mendiants. Personne ne connaissait Davido il y a 10 ans par exemple et aujourd'hui ce n'est pas la même chose. Je pense que nous en tant que Congolais nous devrions nous inspirer de cela. Un autre conseil que je donne aussi, c'est de travailler. Il faut travailler dur pour réussir.
Léa: Par rapport à la mode Congolaise, comment vous parle-t-elle ? Nous avons l'impression que vous soutenez cela justement en vu de tout ce que vous portez sur scène, qu'en pensez-vous ?
Mohombi : Je crois que le monde entier est en train de regarder et c'est à nous de le mettre en avant et de nous imposer. On va vivre des choses extraordinaires dans le futur, je le sens. Cela devient très intéressant. Je pense que nous avons des richesses extraordinaires et c'est pour cela que je soutiens tant d'artistes Congolais. Ils ont de l'or dans les mains ces gens là.