L'interview "Première fois" de Lyna Mahyem (vidéo)

La chanteuse, qui est en couverture de l’édition spéciale business, s’est prêtée au jeu de l’interview “Première fois”.

À quand remonte la première fois que Lyna Mahyem est montée sur scène ? À quand remonte sa première rencontre avec un ou une de ses fans ? Qui est la première personne à avoir cru en elle ? Voici quelques questions auxquelles la chanteuse de l’album “Femme forte” est confrontée dans sa première interview vidéo pour Esimbi Magazine ci-dessous. Interview réalisée à Paris en décembre dernier.

Lyna Mahyem, la nouvelle sensation urbaine

Elle est sans doute la révélation musicale Rn’b du moment avec son premier album “Femme forte” sorti le 23 octobre dernier. Lyna Mahyem, chanteuse originaire d’Algérie et née à Argenteuil dans le Val d’Oise est en couverture de ce numéro spécial business. Dans cet entretien accordé à ESIMBI Magazine, la jeune artiste de 25 ans très suivie sur les réseaux sociaux, nous parle de son album, de sa collaboration avec Maybelline New York, de sa vision du busines et de ses projets futurs.

Propos recueillis par Tina Lobondi et Kevin Sonsa-Kini.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Magazine ESIMBI: Commençons par une présentation de vous. Qui est Lyna Mahyem en privé?

Lyna Mahyem: Lyna en privée, c'est la Lyna de tous les jours. Je suis la même personne que je montre à mon public.

Votre premier album s'intitule Femme forte. Qu'est-ce qui définit la femme forte selon vous?

La femme forte selon moi, c'est avant tout ma mère. C'est aussi beaucoup de courage, de la rigueur et un grand cœur.

Qui sont vos influences musicales?

Mes influences musicales, c'est d'abord le R'n'b français avec Wallen, Kayna Samet, Kayliah, K-Reen. C'est aussi la variété française comme Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, Diane Tell et Stromae.

Votre album a été réalisé avec le soutien de Maybelline New York qui est à l'origine du clip «Outro», le dernier titre de l'album. Comment avez-vous été contacté par la marque?

Maybelline New York m'a contacté en 2019. Ils ont voulu innover en faisant appel à plusieurs personnes de milieux différents que ce soit le pied, la musique, le handicap ou autres. Avec la marque Maybelline New York, nous avons fait des campagnes pour le fond de teint «Fit Me». Ils m'ont suivi dans mon projet d'album qui les avait fort intéressés.

Aviez-vous anticipé une si grande collaboration pour votre premier projet d'album?

Non, du tout! Je ne m'y attendais absolument pas. Franchement, c'est quelque chose de très positif. J'en suis très contente et très fière.

Comment Maybelline New-York a-t-il réussi à changer et sublimer votre image?

Aujourd'hui, j'ai plus pris goût au make-up. Ce n'était pas le cas avant. L'équipe de Maybelline New York a mis à ma disposition des personnes pour bien apprendre à me maquiller. Aussi, il y a l'ascendance entre la jeune femme et la femme que je suis devenue aujourd'hui. C'est vrai que quand j'avais 20 ans, je prêtais beaucoup moins d'attention à mon image. Mais aujourd'hui à 25 ans, je me rends compte que c'est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n'ai pas le droit de me louper. L'équipe de Maybelline New York m'a beaucoup appris. J'ai pu sublimer mon image et j'en suis ravie.

Est-ce que c'est avec Maybelline New York que vous avez créé une sorte de «persona» pour la pochette de votre album ou vous aviez déjà une idée de commentaire vous vouliez être représenté en tant que «femme forte»?

Non, c'était bien avant Maybelline. La couverture, je l'avais déjà réalisée il y a quelque temps avec quelqu'un de mon équipe, Malou. En revanche, sur une boîte réalisée avec Maybelline. Ils sont très inspirés de la couverture de mon album.

A 25 ans, c’est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n’ai pas le droit de me louper.
— Lyna Mahyem
Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Notre édition est consacrée au business. Quelle est votre définition du «business» en tant qu'artiste?

Le business pour moi, c'est une évolution, une suite logique. En tant qu'artiste, sur un aussi d'autres passions à côté. C'est enrichissant d'apprendre de nouvelles choses, de relever des nouveaux défis.

Que pensez-vous des artistes qui allient l'entreprenariat et la musique comme créer leur propre label par exemple?

Je trouve ça top parce que ce sont des gens qui réfléchissent. Et je pense que c'est ce qu'il faut faire. Quelqu'un qui veut faire du business doit savoir placer son argent, c'est important.

À travers le coffret de maquillage «Lyna Mahyem Femme forte» faite par Maybelline New York, l'idée de créer votre propre marque de cosmétiques vous est-elle lieu à l'esprit?

Le cosmétique, ce serait très restreint au niveau des produits parce que je me maquille de façon très légère. Mais je suis aussi un adepte du crayon à lèvres et du gloss. Moi, je suis plus intéressé par les vêtements que dans le maquillage.

2020 fut, une année difficile pour tout le monde, en particulier le monde du spectacle. Comment tout ceci a impacté vos projets?

Cela a juste retardé la sortie de mon album. Mais je prends ça comme un avantage parce que ça m'a permis de prendre du recul et d'avoir plus de contenu. Au départ, j'étais partie sur un album solo et puis, grâce au confinement (mars à mai 2020), j'ai pu faire des connexions pour ensuite, après le déconfinement, rencontrer les personnes avec qui j'ai collaboré et valoriser d 'autant plus mon album. Donc en soi, je n'ai pas trop mal vécu l'année 2020.

L'industrie du cinéma vous intéresse. Vous avez déjà fait des projets cinématographiques. Pouvez-vous nous parler de cette expérience que vous avez vécu dans ce monde-là?

J’ai adoré ! C’est vraiment une chose dans laquelle j’ai envie d’accorder plus de temps. Je le fais à travers mes clips aussi. J’ai tourné dans des web séries (SERIE OSE, Vaillantes) qui ont super bien marchées sur YouTube. C’est comme ça aussi que je me constitue un CV dans ce milieu qui n’est pas facile non plus. Le cinéma, c’est que j’envisage vraiment de faire dans mes futurs projets.

Quelle est la principale leçon que vous avez apprise depuis vos débuts artistiques ?

Dans le passé, j’ai dû faire face à quelques échecs auxquels il m’est arrivé de pleurer sur mon sort. Mais cela ne m’a pas vraiment fait avancer. La leçon que j’ai apprise, c’est de toujours relativiser pour mieux partir. C’est en partie ce qui m’a inspiré pour le titre de l’album.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

C’est enrichissant d’apprendre de nouvelles choses et de relever des nouveaux défis
— Lyna Mahyem

Pensez-vous que les artistes du continent africain ont besoin de plus de soutien ou de collaborer ?

Oui. On manque beaucoup de solidarité dans le côté féminin.

Qu’est-ce qui coince selon vous ?

Je mets un gros point d’interrogation à cette question à laquelle je ne saurai répondre. Parfois, tu peux faire des petits featurings avec des personnes tellement talentueuses, mais qui ne connaissent pas le succès ou la notoriété. Moi, en ce moment, je prépare quelque chose avec des artistes du Nigeria, de l’Afrique centrale, du Maghreb… J’essaie de faire tout un tas de connexions parce que ça permet d’apprendre beaucoup de choses. Ça nous sort aussi de notre zone de confort.

Avec qui vous rêveriez de faire un duo ou un film ?

Un duo de rêve, c'est un grand mot. Mais j'apprécie beaucoup Stromae, Cardi B. J'aime beaucoup aussi Fally Ipupa que j'avais rencontré au Ghana (lors de l'AFRIMA 2018). Ce sont des artistes avec qui j'aimerais faire un duo pour avoir de nouveaux horizons et faire voyager ma musique. En film, j'aimerais collaborer avec Jamel Debbouze, Omar Sy, Leila Bekhti ou encore Marion Cotillard…

Quel (s) conseil (s) donneriez-vous-vous à vous-même si vous pouviez retourner dix ans en arrière?

La vie est trop difficile. Les gens ne sont pas forcément bienveillants en soi surtout quand tu ne t'y connais pas certaines choses. On essaie toujours d'avoir de l'emprise sur toi et quand on voit quelqu'un de supérieur à nous, par exemple un professionnel, on se laisse guider. Il faut être curieux mais pas éviter la naïveté.

Pour finir, que souhaitez-vous pour 2021?

On espère que la situation actuelle se calme, que tout rentre dans l'ordre et qu'il y ait moins de soucis sur terre. Rien que ça, ça nous fera un grand bien au moral pour qu'on puisse reprendre à bien nos activités.



Lilian Thuram dénonce les catégories dans La pensée blanche

L’ancien footballeur international a publié un essai dans lequel il analyse la construction d’une pensée blanche dominante au cours des derniers siècles.

“Qu’est-ce que c’est “être blanc””, “Avez-vous déjà vu une personne de couleur d’une feuille de papier blanc ?”, “A quel âge devient-on blanc ?” Ce sont les questions que se pose Lilian Thuram dans son nouveau livre La pensée blanche, paru aux éditions Philippe Rey le 1er octobre 2020. “La pensée blanche” est un terme qui revient à plusieurs reprises dans cet ouvrage. A travers ce livre, l’ex-footballeur international et président de la Fondation Education contre le racisme, veut “mettre en lumière des pans de l’histoire négligés, voire ignorés, qui ont pourtant construit l’identité blanche”. Mais sans pour autant “condamner le racisme en des termes généraux.”

Dès son arrivée en France au Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, Lilian Thuram est confronté au racisme. A l’âge de 9 ans, le futur footballeur international se fait insulter de “sale Noir” par ses camarades de classe de CM2. Une blessure toujours ancrée dans la mémoire de l’ancien champion du monde 1998 qui a fait partie de la génération “black, blanc, beur”. Lilian Thuram réalise alors qu’il est entré dans une catégorie, celle des “Noirs”. En y repensant, l’auteur s’aperçoit que les gens ont la conviction que les Noirs sont inférieurs aux Blancs. Autrement dit : “Etre Blanc, c’est mieux.”

L’auteur se souvient même d’une étonnante discussion avec son second fils footballeur, Khephren. Il lui demande : “Mon chéri, tu es le seul noir de ta classe ? Son fils répond : “Mais papa, je ne suis pas noir, je suis marron.” Son père reprend : “Ah bon ? Et les autres de ta classe sont de quelle couleur ?” “Ils sont roses”, conclut alors le fils.

“On ne naît pas blanc, on le devient”

Ce livre, comme aime à le dire Lilian Thuram au regard de ses interviews à ce sujet, ne renvoie pas à la “pensée des Blancs”. L’ancien footballeur veut mettre l’accent sur le fait que, le “blanc” n’est pas une couleur de peau. C’est une pensée. Autrement dit pour l’auteur : “On ne naît pas blanc, on le devient”, en emprunt à la célèbre phrase de la philosophe Simone de Beauvoir : “On ne naît pas femme, on le devient.”

Pour expliquer cette “pensée blanche”, Lilian Thuram remonte le temps en faisant un détour par l’Histoire. C’est elle qui “apporte un éclairage précieux qui permet de comprendre, par la connaissance des évènements du passé, notre présent et de construire notre futur”, explique l’auteur dans son livre. Un tableau va justement l’aider à construire son raisonnement sur la “pensée blanche”, celui du peintre français Marcel Verdier (1817-1856), Châtiment des quatre piquets dans les colonies (1843). Ce tableau, qui renvoie au XIXe siècle, dénonce la violence de l’esclavage à l’époque.

Un jour au cours de l’année 2019, Lilian Thuram, accompagné de jeunes enfants, se rend au musée d’Orsay à Paris pour voir l’exposition “Le modèle noir”. C’est là qu’il aperçoit donc cette peinture de Marcel Verdier. L’une des organisatrices de l’exposition lui déconseille cependant de montrer ce tableau aux enfants en raison de son côté violent, raconte l’auteur dans son ouvrage. Ce tableau, selon Lilian Thuram, “expose la brutalité absolue, la soumission qui étaient imposées aux Noirs et permet de rendre très concret ce qui, sinon, pourrait sembler théorique à des écoliers du XXIe siècle.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

“Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine.”

Lilian Thuram dans La pensée blanche.

Sortir des prisons identitaires

Pour Lilian Thuram, les êtres humains intériorisent très tôt le fait d’appartenir à une catégorie, en vue de leur appartenance ethnique. En évoquant ce qu’il appelle dans le livre, le “suicide de la race”, le président de la Fondation Education contre le racisme préconise de sortir des prisons identitaires pour se voir comme des hommes et des femmes souhaitant construire une solidarité. L’auteur conclut son ouvrage ainsi : “Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine. Le “Je” c’est “Nous”.”

Réédition d’un livre culte : The Poisonwood Bible

"The Poisonwood Bible" , un roman best-seller écrit par Barbara Kingsolver  a fait l’objet d’une nouvelle édition à l’occasion de son 18ème anniversaire par la maison Faber & Faber. Cette dernière a collaboré avec Tina Lobondi, une créatrice de mode congolaise talentueuse et possédant une grande expérience pour l’illustration de la première de couverture.

Ce livre vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans le monde raconte l’histoire d’une famille d’évangélistes américains composée d’un père missionnaire, d’une mère et de leurs quatres filles qui a déménagé dans un petit village du Congo belge en 1959. Le périple captivant de ces personnages nous montre la destruction puis la reconstruction de cette famille tout au long de l’indépendance du Congo et de la période post-coloniale de l’Afrique.

D’ores et déjà disponible en vente, vous pouvez vous procurer ce must-have sur le site internet de la maison d’édition Faber & Faber.

 

 

Patrice LUMUMBA, l’héros indépendant.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un Noir on disait “tu”, non certes comme à un ami, mais parce que le “vous” honorable était réservé aux seuls Blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître la loi du plus fort.
Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.
— Patrice Lumumba.

Il a inspiré de nombreux Hommes et peuples.

Patrice Lumumba l fut l’un des premiers Africain anti-colonialiste, devenu symbole de la liberté et de l’indépendance Congolaise. Aujourd’hui, nous commémorons la mort de Patrice Lumumba, exécuté le 17 Janvier 1961 à Mwadingusha (Katanga).Lumumba ou l’homme qui libéra l’Afrique des griffes colonialistes. Cet homme politique, qui aura été plusieurs fois emprisonné, aura marqué l’histoire africaine par ses discours et son implication en faveur de l’indépendance des pays du continent et plus particulièrement du Congo. C’est en 1954 que tout commence lorsqu’il reçois sa carte « d’immatriculé » de la part de l’administration Belge.  Cela lui permettra d’évoluer et d’accéder a des fonctions de directions. 

Suite à ça, il créa en 1958 son propre parti indépendantiste, le Mouvement National Congolais (MNC). C’est avec l’aide ce mouvement que Lumumba obtiendra l’indépendance du Congo le 30 Juin 1960. C’est le même jour qu’il s’exprima, avec un discours touchant, profond et pleine de vérité. « Nous avons compris que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agit d’un blanc ou d’un noir. » Par ces mots forts, il s’attira les foudres des pays occidentaux colonisateurs et des dirigeants africains corrompus. 6 mois plus tard, il sera en fin de compte exécuté, considéré comme un danger par le système colonial. En 2002, le gouvernement Belge reconnu par ailleurs sa responsabilité dans les événements qui avaient conduit à sa mort. Il s’excusa auprès du peuple Congolais et de la famille de Patrice Lumumba, qui restera le premier dirigeant politique librement élu de la RDC.

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