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JmaX, la sensation urbaine antillaise

Auteur, compositeur et interprète d’origine antillaise, JmaX est le jeune prodige de la scène musicale martiniquaise. En promo pour son dernier titre “Doudou”, le chanteur se confie à ESIMBI Magazine.

JmaX. Photo : Zikom Agency.

JmaX. Photo : Zikom Agency.

Si JmaX a la musique dans le sang, il le doit en partie à son oncle, le bluesman martiniquais Kolo Barst. Cependant étant tout petit, JmaX ne songe pas encore à percer dans la musique. “J’aimais juste chanter sur des fêtes de quartier”, exprime le chanteur. Bercé par les sonorités variées que ses proches écoutent, son grand frère lui fait découvrir le Reggae et le Dancehall Jamaïcain et Francophone.

A 16 ans, JmaX se lance dans l’écriture de ses premiers textes. “C’est plus tard que je me suis rendu compte que je pouvais en faire mon métier”, confie-t-il. Poussé par la considération de ses premiers fans, il passe derrière le micro et enregistre alors ses premiers sons. C’est ainsi qu’en 2013 il se fait connaître avec le titre “Fanatique Girl” qui a atteint le million de vues sur YouTube. Un succès d’estime pour le chanteur qui n’était “même pas encore inscrit à la SACEM". “Ma carrière a pris un tournant à ce moment-là”, confesse-t-il. Peu à peu, il enchaîne les singles comme “Laisse-moi t’aimer” avec la chanteuse Stacy, “An pa tou sel”… qui lui permettent de conquérir un grand public et de remonter plusieurs fois sur scène.

Après les titres “Man a Gyalis”, “Love” ou encore “Maman”, une chanson dédiée à sa mère pour laquelle il a une grande admiration, JmaX revient aujourd’hui avec « Doudou ». Un zouk love langoureux dans lequel le chanteur fait une vraie déclaration à sa dulcinée. Une manière de capter l’auditeur selon JmaX.

Fan d’Admiral T, JmaX espère un jour collaborer avec des artistes comme Stone Boy, Naza ou encore Aya Nakamura. De quoi conquérir un public encore plus large…

Eddie Murphy devient roi dans "Un prince à New-York 2" (Coming 2 America)

Eddie Murphy et son complice Arsenio Hall se retrouvent dans le royaume de Zamunda trente ans après avec autour d’eux, des quelques petits nouveaux.

L’affiche d’Un prince à New-York 2. Crédit photo : Amazon Prime Video.

L’affiche d’Un prince à New-York 2. Crédit photo : Amazon Prime Video.

Petit retour en arrière. Nous sommes en 1988. Le jeune Akeem Joffer, prince de Zamunda (Eddie Murphy) tout juste âgé de 21 ans, décide de s’envoler à New-York. Accompagné de son ami Semmi (Arsenio Hall), il part à la conquête de sa future femme. Alors qu’il est amené à se marier dans le Royaume de Zamunda, il renonce à épouser la jeune Imani Izzi (Vanessa Bell Calloway) que ses parents lui ont choisie.

Une fois arrivé dans le quartier du Queens à New-York avec Semmi, Akeem est employé en tant que gardien au McDowell, une sorte de McDonald. Il fait la connaissance d’une jeune femme, Lisa (Shari Headley), la fille de Cleo McDowell (John Amos). C’est finalement elle qu’il épousera.

Arsenio Hall et Eddie Murphy. Crédit : Amazon Studios.

Arsenio Hall et Eddie Murphy. Crédit : Amazon Studios.

Nous voici trente ans après. Akeem est toujours marié à Lisa devenue la reine Joffer. Le couple Joffer a trois filles : Meeka (Kiki Layne), Omma (Bella Murphy) et Tinasha (Akiley Love). Akeem est désormais le roi de Zamunda. Il prend la succession de son père Jaffe Joffer (James Earl Jones) qui décédé au début du film. Un jour, Akeem découvre avec stupéfaction qu’il a un fils, Lavelle (Jermaine Fowler). Ce dernier est issu d’une relation qu’Akeem aurait entretenu avec une jeune Mary Junson (Leslie Jones) lors de sa dernière venue à New-York. Contrairement à dans le premier volet, Akeem, toujours accompagné de Semmi se rend à New-York dans le Queens pour retrouver son fils qu’il amènera à Zamunda. Finalement, comme son père trente ans auparavant, le jeune Lavelle épouse la femme qu’il aime, Mirembe (Nomzamo Mbatha) au Royaume de Zamunda.

Dans le luxuriant et pays royal du Zamunda, le nouveau roi Akeem et son fidèle confident Semmi se lancent dans une toute nouvelle aventure comique à travers ...

Une suite avec une pléiade de nouveaux personnages et de guests

Dans le second volet, on remarque que la complicité entre Eddie Murphy et Arsenio Hall est la même que dans le premier volet. Nous les retrouverons d’ailleurs à travers plusieurs personnages : Randy Watson (le chanteur soul), Clarence et Saul pour incarnés par Eddie Murphy, le révérend Brown, Morris et Baba incarnés par Arsenio Hall. L’interprète de Lisa, Shari Headley, certes un peu discrète que dans le premier volet, incarne une épouse dévouée aux côtés d’Eddie Murphy.

Eddie Murphy et Shari Headley. Crédit : Amazon Studios.

Eddie Murphy et Shari Headley. Crédit : Amazon Studios.

Hormis la présence des désormais acteurs phares de la trilogie Un prince à New-York, on peut saluer la présence de quelques nouveaux venus dont Leslie Jones, Wesley Snipes dans le rôle du général Izzi ou encore Teyana Taylor qui incarne Bopoto Izzi. On peut aussi saluer la présence des guests, notamment l’acteur Morgan Freeman et le basketteur congolais, Dikembe Mutombo dans leurs propres rôles.

Un conseil pour celles et ceux qui n’auraient pas connu le premier volet d’Un prince à New-York : regardez-le et vous comprendrez mieux la suite au second volet !

Kemay : "J'assume vraiment ce que je vis et ce que je chante"

ESIMBI Magazine vous présente Kemay, un jeune artiste originaire de la Guadeloupe, issu d’une famille très portée sur la culture et la musique. Son arrivée au sein de la société De Nada Publishing fin 2019, marquait le début d’une page blanche artistique pour cet artiste qui compte désormais trois titres sous ce label : “J’suis piqué”, “Aya” et “Boum Bam Bam”.

Mais au-delà d’être un jeune artiste talentueux et charismatique, Kemay est aussi un séducteur et amoureux des femmes. Ses chansons en témoignent. D’ailleurs, qui est la femme idéale selon lui ? Il y répond dans cette interview.

La pochette du single de Kemay “Boum Bam Bam”. Photo : Chabine Prod.

La pochette du single de Kemay “Boum Bam Bam”. Photo : Chabine Prod.

Esimbi Magazine : Vous avez ensoleillé l’année 2020 avec le titre “Aya”. Qui est cette Aya ?

Kemay : Aya, c’est ma meuf imaginaire. Mais c’est aussi un prénom quelconque, comme ça pourrait être par exemple : Angela, Christina… Mais moi, je kiffe ce prénom Aya. Dans la chanson, je dis : “Tu me rends Aya”. En fait, je veux dire : “Tu me rends Ay “ (en créole). C’est un jeu de mots.

Vous avez sorti votre dernier titre “Boum Bam Bam” en janvier dernier. De quoi parle cette chanson ?

C’est un titre qui parle de la relation entre l’homme et la femme. C’est-à-dire une relation fluide où se comprend que ce soit dans le business, dans le sexe… Il n’y a pas vraiment de signification dans le terme “Boum Bam Bam”. C’est juste un cri du cœur que j’ai lâché comme ça.

Vous aimez beaucoup parler de la femme dans vos chansons. A quoi ressemble la femme de vos rêves ?

La femme de mes rêves n’a pas grand chose de particulier. C’est juste une femme avec laquelle je m’entends, avec qui je partage beaucoup de choses. C’est aussi quelqu’un avec qui je partage une vision commune de la vie. J’aime aussi que cette femme me plaise mentalement. Après, je n’ai pas forcément de critères spécifiques en termes de physique, d’origine ou autre.

Le titre “J’suis piqué” que vous avez sorti au début de l’année 2020 marquait le début d’une nouvelle direction artistique. En êtes-vous satisfait ?

Oui, parce qu’avant, j’étais plus dans l’autodérision. Mais maintenant, je me livre plus. J’assume vraiment ce que je vis et ce que je chante.

Y’a-t-il des nouvelles chansons qui arrivent ?

Je n’ai pas encore de nouveaux titres à vous annoncer quand ce sera le cas, je vous tiendrai au courant sur mes réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram).

Le chanteur Kemay. Photo : Air studio Paris.

Le chanteur Kemay. Photo : Air studio Paris.

Ca me manque beaucoup de chanter devant le public.
— Kemay

Si la situation sanitaire le permet, espérez-vous faire des concerts en France cette année ?

Bien sûr ! Ca me manque beaucoup de chanter devant le public. Même sans concerts, je suis content quand-même de voir que ma musique passionne beaucoup de gens. Et ça, ça fait vraiment plaisir.

Un dernier mot pour les personnes qui vous soutiennent et aiment votre musique ?

Je remercie déjà toute mon équipe de Chabine Prod et aussi Jo Boy qui m’accompagne tous les jours. Mais je remercie surtout tous ceux qui me suivent, qui me donnent de la force et qui m’envoient des messages sur les réseaux sociaux. Je veux leur dire que, le meilleur est à venir. Restons connectés, on ne lâche rien. On est ensemble et on se donne rendez-vous très bientôt pour une nouvelle aventure !

Limo : "La femme idéale, c'est celle qui défend tous les défauts de son partenaire"

Il est l’étoile montante de la scène musicale afro-urbaine. Révélé par le titre “Before you wake-up” en 2019, Limo vient de sortir son premier EP intitulé “Genesis” chez Jaiye Music Group. Un premier bébé qui marque le début de son ascension musicale.

Dans ce tout premier projet de 14 titres sorti le 29 janvier 2021, Limo se met à nu et ouvre davantage son intimité au public avec des mots emplis de sincérité et de sensualité. “Genesis” est un EP dans lequel Limo signe des collaborations de prestige notamment aux côtés de Scridge, Wilson et Sensey. ESIMBI Magazine a rencontré le chanteur dans le 11e arrondissement de Paris.

La pochette de l’EP “Genesis” de Limo sorti le 29 janvier 2021. Photo : Jaiye Music Group.

La pochette de l’EP “Genesis” de Limo sorti le 29 janvier 2021. Photo : Jaiye Music Group.

Propos recueillis par Kevin Sonsa-Kini.

ESIMBI Magazine : Qu’évoque pour vous ce titre “Genesis” ?

Limo : Le mot “Genesis” vient du mot genèse qui veut dire la source, la base, la naissance, le début. Ce projet, c’est mon tout premier. C’est pour ça que je l’ai appelé “Genesis”.

Cet EP a-t-il un peu l’allure d’un premier album pour vous ?

Oui, on peut dire ça. Certains disent que c’est un album dans le sens où il y a 14 titres. C’est vrai que ça fait beaucoup pour un EP.

La femme est au centre de l’EP. Qu’est-ce qu’elle incarne à vos yeux ?

Pour moi la femme, c’est le pilier dans une relation. Elle est là pour adoucir et apaiser. Elle incarne une grande part de tout ce que je fais. C’est pour ça que j’ai vraiment voulu parler de la femme dans ce projet.

Comment vous définiriez la femme idéale ?

La femme idéale, c’est celle qui est loyale, fidèle et qui soutient son partenaire parce que c’est très important. La femme idéale, c’est aussi celle qui comprend et soutient tous les défauts de son partenaire.

A travers cet EP, aviez-vous envie de dévoiler vos chagrins d’amour ?

Bien sûr ! Dans ce projet, il y a des sons dans lesquels je parle de moi, mais pas 100%. Je parle quand-même un peu de ce que j’ai vécu et aussi de ce que mes proches ont vécu, c’est-à-dire mes amis, ma famille, les gens qui m’entourent.

Dans “Genesis”, il y a également des collaborations avec Scridge dans “Meuf carrée”, avec Wilson dans “On y go”, et avec Sensey dans “Rien à prouver”. Comment les avez-vous approchés pour ce projet ?

Je connaissais Sensey personnellement. Je l’avais rencontré lors d’un concert à Laval (Mayenne). Nos musiques se ressemblaient un peu. C’est ce qui a crée un contact et c’est tout naturellement que la collaboration s’est faite. C’est lui qui m’a présenté Scridge et Wilson. C’est pratiquement le même délire et je me suis dit que j’allais les inviter sur mon projet. Ils ont accepté et c’est ainsi qu’on a travaillé ensemble.

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Quels sont les retours que vous avez reçus sur l’EP ?

Grâce à Dieu, je n’ai que des bons retours. Les gens aiment beaucoup mes chansons et ça fait plaisir. Ça me donne de la force et ça m’encourage pour le prochain projet.

LIMO. Photo : Jaiye Music Group.

LIMO. Photo : Jaiye Music Group.

Les gens aiment beaucoup mes chansons et ça fait plaisir.
— Limo

D’autres clips arrivent ?

Bien sûr ! Le projet comporte 14 titres et on en a clippé qu’un seul. Il y a d’autres chansons qu’on va clipper pour faire parler du projet qu’on continue à défendre.

Un mot pour les personnes qui vous soutiennent et aiment votre musique ?

Attendez-vous à la suite parce que ça va être très très lourd ! On va monter la barre encore plus haut. On ne va pas s’arrêter là, on va continuer de travailler !

WeRe-VaNa : "Je vais essayer de plaire à un plus large public" (Interview)

WeRe-VaNa, de son vrai nom Evariste-Pierre Geoffroy est un artiste incontournable de la scène musicale antillaise et aux 22 millions d’abonnés sur YouTube.

Après des titres comme “Komprann sé Jé”, “Voleur de coeur” ou encore “Misié Cancer”, le chanteur a sorti son dernier single “Casanova”. Ce titre est le fruit de la collaboration avec les labels Play Two et Just Winner que WeRe-VaNa a rejoint en 2020. Le chanteur espère désormais un public plus large et porter sa musique à l’international.

were-vana. photo : ZIKOM AGENCY.

were-vana. photo : ZIKOM AGENCY.

Propos recueillis par Kevin Sonsa-Kini.

ESIMBI Magazine : Vous avez intégré les labels Play Two et Just Winner en septembre 2020. Comment avez-vous été approché ?

WeRe-VaNa : Ça s’est fait par étape. Ils sont passés dans nos studios. Ils ont entendu ce qu’on faisait et ils nous ont dit qu’ils aimaient bien. On dit qu’on allait essayer de frapper aux portes et voir ce que ça allait donner. Et puis ça a fonctionné.

C’est le début d’un nouveau chemin artistique

Peut-être pas un nouveau chemin artistique mais en tous cas c’est sûrement une nouvelle aventure. Après, je vais quand-même rester moi-même. Je vais essayer de plaire à un plus large public. Je veux trouver une nouvelle alchimie et faire en sorte que cette aventure soit la plus belle possible.

C’est auprès de ces deux labels que vous avez sorti votre dernier single “Casanova” qui est un succès (près de 4 millions de vues sur YouTube). Que vouliez-vous raconter à travers cette chanson ?

En réalité, c’est le côté « Casanova » qu’on met en avant. On fréquente des filles. On en a vu et on en voit. Parmi celles-ci, il y en a une qu’on a envie de garder et qu’on n’a pas envie de perdre. De toute façon, on a tous un petit côté « Casanova » en nous.

Vous vous considérez comme un chanteur romantique ?

Oui, j’aime bien parler d’amour. Après je peux parler de tout. Mais c’est vrai que je parle beaucoup d’amour dans mes chansons parce que c’est quelque chose qui me touche et je trouve qu’on en a besoin dans cette vie.

Je parle beaucoup d’amour dans mes chansons parce que c’est quelque chose qui me trouve et je trouve qu’on en a besoin dans cette vie.
— WeRe-VaNa
WERE-VANA. PHOTO : ZIKOM AGENCY

WERE-VANA. PHOTO : ZIKOM AGENCY

Vous vous attendiez à un tel succès pour cette chanson notamment sur TikTok et Spotify

Ah non ! Après c’est vrai que, lorsqu’on fait un morceau, on a toujours envie que cela fonctionne. On met tout en œuvre, mon équipe et moi pour que le morceau connaisse le plus grand succès possible. Et avec « Casanova », on est agréablement surpris. On espère que ça va continuer et que les choses iront de mieux en mieux.

Ce single fera partie de l’album que vous préparez actuellement. A quoi peut-on s’attendre ?

Ca va être la fumée ! En réalité, on travaille énormément pour faire en sorte que l’album soit le meilleur possible, le meilleur que j’ai fait.

Est-ce qu’il y a des artistes que vous avez invité pour participer à cet album ?

Oui. Mais je ne dirai rien parce que je garde la surprise pour la sortie de l’album. Mais on a déjà des collaborations et d’autres qui arrivent.

L'interview "Première fois" de Lyna Mahyem (vidéo)

La chanteuse, qui est en couverture de l’édition spéciale business, s’est prêtée au jeu de l’interview “Première fois”.

À quand remonte la première fois que Lyna Mahyem est montée sur scène ? À quand remonte sa première rencontre avec un ou une de ses fans ? Qui est la première personne à avoir cru en elle ? Voici quelques questions auxquelles la chanteuse de l’album “Femme forte” est confrontée dans sa première interview vidéo pour Esimbi Magazine ci-dessous. Interview réalisée à Paris en décembre dernier.

Lyna Mahyem, la nouvelle sensation urbaine

Elle est sans doute la révélation musicale Rn’b du moment avec son premier album “Femme forte” sorti le 23 octobre dernier. Lyna Mahyem, chanteuse originaire d’Algérie et née à Argenteuil dans le Val d’Oise est en couverture de ce numéro spécial business. Dans cet entretien accordé à ESIMBI Magazine, la jeune artiste de 25 ans très suivie sur les réseaux sociaux, nous parle de son album, de sa collaboration avec Maybelline New York, de sa vision du busines et de ses projets futurs.

Propos recueillis par Tina Lobondi et Kevin Sonsa-Kini.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Magazine ESIMBI: Commençons par une présentation de vous. Qui est Lyna Mahyem en privé?

Lyna Mahyem: Lyna en privée, c'est la Lyna de tous les jours. Je suis la même personne que je montre à mon public.

Votre premier album s'intitule Femme forte. Qu'est-ce qui définit la femme forte selon vous?

La femme forte selon moi, c'est avant tout ma mère. C'est aussi beaucoup de courage, de la rigueur et un grand cœur.

Qui sont vos influences musicales?

Mes influences musicales, c'est d'abord le R'n'b français avec Wallen, Kayna Samet, Kayliah, K-Reen. C'est aussi la variété française comme Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, Diane Tell et Stromae.

Votre album a été réalisé avec le soutien de Maybelline New York qui est à l'origine du clip «Outro», le dernier titre de l'album. Comment avez-vous été contacté par la marque?

Maybelline New York m'a contacté en 2019. Ils ont voulu innover en faisant appel à plusieurs personnes de milieux différents que ce soit le pied, la musique, le handicap ou autres. Avec la marque Maybelline New York, nous avons fait des campagnes pour le fond de teint «Fit Me». Ils m'ont suivi dans mon projet d'album qui les avait fort intéressés.

Aviez-vous anticipé une si grande collaboration pour votre premier projet d'album?

Non, du tout! Je ne m'y attendais absolument pas. Franchement, c'est quelque chose de très positif. J'en suis très contente et très fière.

Comment Maybelline New-York a-t-il réussi à changer et sublimer votre image?

Aujourd'hui, j'ai plus pris goût au make-up. Ce n'était pas le cas avant. L'équipe de Maybelline New York a mis à ma disposition des personnes pour bien apprendre à me maquiller. Aussi, il y a l'ascendance entre la jeune femme et la femme que je suis devenue aujourd'hui. C'est vrai que quand j'avais 20 ans, je prêtais beaucoup moins d'attention à mon image. Mais aujourd'hui à 25 ans, je me rends compte que c'est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n'ai pas le droit de me louper. L'équipe de Maybelline New York m'a beaucoup appris. J'ai pu sublimer mon image et j'en suis ravie.

Est-ce que c'est avec Maybelline New York que vous avez créé une sorte de «persona» pour la pochette de votre album ou vous aviez déjà une idée de commentaire vous vouliez être représenté en tant que «femme forte»?

Non, c'était bien avant Maybelline. La couverture, je l'avais déjà réalisée il y a quelque temps avec quelqu'un de mon équipe, Malou. En revanche, sur une boîte réalisée avec Maybelline. Ils sont très inspirés de la couverture de mon album.

A 25 ans, c’est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n’ai pas le droit de me louper.
— Lyna Mahyem
Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Notre édition est consacrée au business. Quelle est votre définition du «business» en tant qu'artiste?

Le business pour moi, c'est une évolution, une suite logique. En tant qu'artiste, sur un aussi d'autres passions à côté. C'est enrichissant d'apprendre de nouvelles choses, de relever des nouveaux défis.

Que pensez-vous des artistes qui allient l'entreprenariat et la musique comme créer leur propre label par exemple?

Je trouve ça top parce que ce sont des gens qui réfléchissent. Et je pense que c'est ce qu'il faut faire. Quelqu'un qui veut faire du business doit savoir placer son argent, c'est important.

À travers le coffret de maquillage «Lyna Mahyem Femme forte» faite par Maybelline New York, l'idée de créer votre propre marque de cosmétiques vous est-elle lieu à l'esprit?

Le cosmétique, ce serait très restreint au niveau des produits parce que je me maquille de façon très légère. Mais je suis aussi un adepte du crayon à lèvres et du gloss. Moi, je suis plus intéressé par les vêtements que dans le maquillage.

2020 fut, une année difficile pour tout le monde, en particulier le monde du spectacle. Comment tout ceci a impacté vos projets?

Cela a juste retardé la sortie de mon album. Mais je prends ça comme un avantage parce que ça m'a permis de prendre du recul et d'avoir plus de contenu. Au départ, j'étais partie sur un album solo et puis, grâce au confinement (mars à mai 2020), j'ai pu faire des connexions pour ensuite, après le déconfinement, rencontrer les personnes avec qui j'ai collaboré et valoriser d 'autant plus mon album. Donc en soi, je n'ai pas trop mal vécu l'année 2020.

L'industrie du cinéma vous intéresse. Vous avez déjà fait des projets cinématographiques. Pouvez-vous nous parler de cette expérience que vous avez vécu dans ce monde-là?

J’ai adoré ! C’est vraiment une chose dans laquelle j’ai envie d’accorder plus de temps. Je le fais à travers mes clips aussi. J’ai tourné dans des web séries (SERIE OSE, Vaillantes) qui ont super bien marchées sur YouTube. C’est comme ça aussi que je me constitue un CV dans ce milieu qui n’est pas facile non plus. Le cinéma, c’est que j’envisage vraiment de faire dans mes futurs projets.

Quelle est la principale leçon que vous avez apprise depuis vos débuts artistiques ?

Dans le passé, j’ai dû faire face à quelques échecs auxquels il m’est arrivé de pleurer sur mon sort. Mais cela ne m’a pas vraiment fait avancer. La leçon que j’ai apprise, c’est de toujours relativiser pour mieux partir. C’est en partie ce qui m’a inspiré pour le titre de l’album.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

C’est enrichissant d’apprendre de nouvelles choses et de relever des nouveaux défis
— Lyna Mahyem

Pensez-vous que les artistes du continent africain ont besoin de plus de soutien ou de collaborer ?

Oui. On manque beaucoup de solidarité dans le côté féminin.

Qu’est-ce qui coince selon vous ?

Je mets un gros point d’interrogation à cette question à laquelle je ne saurai répondre. Parfois, tu peux faire des petits featurings avec des personnes tellement talentueuses, mais qui ne connaissent pas le succès ou la notoriété. Moi, en ce moment, je prépare quelque chose avec des artistes du Nigeria, de l’Afrique centrale, du Maghreb… J’essaie de faire tout un tas de connexions parce que ça permet d’apprendre beaucoup de choses. Ça nous sort aussi de notre zone de confort.

Avec qui vous rêveriez de faire un duo ou un film ?

Un duo de rêve, c'est un grand mot. Mais j'apprécie beaucoup Stromae, Cardi B. J'aime beaucoup aussi Fally Ipupa que j'avais rencontré au Ghana (lors de l'AFRIMA 2018). Ce sont des artistes avec qui j'aimerais faire un duo pour avoir de nouveaux horizons et faire voyager ma musique. En film, j'aimerais collaborer avec Jamel Debbouze, Omar Sy, Leila Bekhti ou encore Marion Cotillard…

Quel (s) conseil (s) donneriez-vous-vous à vous-même si vous pouviez retourner dix ans en arrière?

La vie est trop difficile. Les gens ne sont pas forcément bienveillants en soi surtout quand tu ne t'y connais pas certaines choses. On essaie toujours d'avoir de l'emprise sur toi et quand on voit quelqu'un de supérieur à nous, par exemple un professionnel, on se laisse guider. Il faut être curieux mais pas éviter la naïveté.

Pour finir, que souhaitez-vous pour 2021?

On espère que la situation actuelle se calme, que tout rentre dans l'ordre et qu'il y ait moins de soucis sur terre. Rien que ça, ça nous fera un grand bien au moral pour qu'on puisse reprendre à bien nos activités.



Lilian Thuram dénonce les catégories dans La pensée blanche

L’ancien footballeur international a publié un essai dans lequel il analyse la construction d’une pensée blanche dominante au cours des derniers siècles.

“Qu’est-ce que c’est “être blanc””, “Avez-vous déjà vu une personne de couleur d’une feuille de papier blanc ?”, “A quel âge devient-on blanc ?” Ce sont les questions que se pose Lilian Thuram dans son nouveau livre La pensée blanche, paru aux éditions Philippe Rey le 1er octobre 2020. “La pensée blanche” est un terme qui revient à plusieurs reprises dans cet ouvrage. A travers ce livre, l’ex-footballeur international et président de la Fondation Education contre le racisme, veut “mettre en lumière des pans de l’histoire négligés, voire ignorés, qui ont pourtant construit l’identité blanche”. Mais sans pour autant “condamner le racisme en des termes généraux.”

Dès son arrivée en France au Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, Lilian Thuram est confronté au racisme. A l’âge de 9 ans, le futur footballeur international se fait insulter de “sale Noir” par ses camarades de classe de CM2. Une blessure toujours ancrée dans la mémoire de l’ancien champion du monde 1998 qui a fait partie de la génération “black, blanc, beur”. Lilian Thuram réalise alors qu’il est entré dans une catégorie, celle des “Noirs”. En y repensant, l’auteur s’aperçoit que les gens ont la conviction que les Noirs sont inférieurs aux Blancs. Autrement dit : “Etre Blanc, c’est mieux.”

L’auteur se souvient même d’une étonnante discussion avec son second fils footballeur, Khephren. Il lui demande : “Mon chéri, tu es le seul noir de ta classe ? Son fils répond : “Mais papa, je ne suis pas noir, je suis marron.” Son père reprend : “Ah bon ? Et les autres de ta classe sont de quelle couleur ?” “Ils sont roses”, conclut alors le fils.

“On ne naît pas blanc, on le devient”

Ce livre, comme aime à le dire Lilian Thuram au regard de ses interviews à ce sujet, ne renvoie pas à la “pensée des Blancs”. L’ancien footballeur veut mettre l’accent sur le fait que, le “blanc” n’est pas une couleur de peau. C’est une pensée. Autrement dit pour l’auteur : “On ne naît pas blanc, on le devient”, en emprunt à la célèbre phrase de la philosophe Simone de Beauvoir : “On ne naît pas femme, on le devient.”

Pour expliquer cette “pensée blanche”, Lilian Thuram remonte le temps en faisant un détour par l’Histoire. C’est elle qui “apporte un éclairage précieux qui permet de comprendre, par la connaissance des évènements du passé, notre présent et de construire notre futur”, explique l’auteur dans son livre. Un tableau va justement l’aider à construire son raisonnement sur la “pensée blanche”, celui du peintre français Marcel Verdier (1817-1856), Châtiment des quatre piquets dans les colonies (1843). Ce tableau, qui renvoie au XIXe siècle, dénonce la violence de l’esclavage à l’époque.

Un jour au cours de l’année 2019, Lilian Thuram, accompagné de jeunes enfants, se rend au musée d’Orsay à Paris pour voir l’exposition “Le modèle noir”. C’est là qu’il aperçoit donc cette peinture de Marcel Verdier. L’une des organisatrices de l’exposition lui déconseille cependant de montrer ce tableau aux enfants en raison de son côté violent, raconte l’auteur dans son ouvrage. Ce tableau, selon Lilian Thuram, “expose la brutalité absolue, la soumission qui étaient imposées aux Noirs et permet de rendre très concret ce qui, sinon, pourrait sembler théorique à des écoliers du XXIe siècle.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

“Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine.”

Lilian Thuram dans La pensée blanche.

Sortir des prisons identitaires

Pour Lilian Thuram, les êtres humains intériorisent très tôt le fait d’appartenir à une catégorie, en vue de leur appartenance ethnique. En évoquant ce qu’il appelle dans le livre, le “suicide de la race”, le président de la Fondation Education contre le racisme préconise de sortir des prisons identitaires pour se voir comme des hommes et des femmes souhaitant construire une solidarité. L’auteur conclut son ouvrage ainsi : “Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine. Le “Je” c’est “Nous”.”

Chadwick Boseman tire sa révérence dans Le blues de Ma Rainey (Ma Rainey's Black Bottom)

L'acteur américain décédé le 28 août dernier interprète Levee dans le nouveau long-métrage de George C. Wolfe diffusé sur Netflix le 18 décembre 2020. Il s'agit du dernier rôle de Chadwick Boseman au cinéma.

Il restera pour beaucoup, l'inoubliable Panthère Noire de Black Panther. Chadwick Boseman aurait eu 44 ans le 29 novembre 2020. Il est décédé des suites d'un cancer du côlon le 28 août 2020. Sa disparition a suscité une vague d'émotions chez les fans de la star hollywoodienne.

La maladie n'a cependant pas empêché l'acteur de tourner partager l'affiche du nouveau film de George C. Wolfe intitulé Le blues de Ma Rainey ( Ma Rainey's Black Bottom ) qui sort sur Netflix le 18 décembre 2020. Produit par Denzel Washington et inspiré d'une histoire vraie, ce biopic est adapté de la pièce de théâtre Ma Rainey Black Bottom écrite en 1982 par August Wilson, écrivain américain décédé en 2005.

Chadwick Boseman dans le rôle de Levee. Crédit photo : David Lee - Netflix

Chadwick Boseman dans le rôle de Levee. Crédit photo : David Lee - Netflix

Aux côtés de Viola Davis qui incarne le personnage de Ma Rainey, Chadwick Boseman s'illustre en trompettiste talentueux, ambitieux et déterminé à percer dans le monde musical. Il rêve même de fonder son propre groupe.

Chadwick Boseman (Levee) et Viola David (Ma Rainey). Crédit photo : David Lee - Netflix

Chadwick Boseman (Levee) et Viola David (Ma Rainey). Crédit photo : David Lee - Netflix

«Il a réalisé un travail exceptionnel»

Avant la diffusion du film sur Netflix, Chadwick Boseman a déjà reçu quelques éloges, notamment de Ted Sarandos. Le co-directeur général de Netflix a salué la performance de l’acteur au média américain Entertainment Weekly : “Chadwick était un super-héros à l’écran et dans la vie, c’est impensable de l’imaginer atteindre un tel niveau de travail alors qu’il combattait vaillamment sa maladie. Son héritage en tant que personne et artiste va inspirer des millions de gens.” Denzel Washington s’est également exprimé au New York Times : “Il a réalisé un travail exceptionnel, et maintenant, il est parti. Je n’arrive toujours pas à y croire.”

Une nomination à titre posthume aux Oscars 2021

Crédit photo : David Lee - Netflix

Crédit photo : David Lee - Netflix

Grâce à sa prestation dans le film de George C. Wolfe, Chadwick Boseman est nominé par Netflix à titre posthume aux Oscars 2021 dans la catégorie “Oscar du meilleur rôle”. Il est également en lice pour l’Oscar ‘du meilleur acteur dans un second rôle” pour son rôle dans Da 5 Bloods de Spike Lee. L’acteur américain Kyle Buchanan est même convaincu que Chadwick Boseman sera récompensé coûte que coûte à la 93e cérémonie des Oscars en 2021. “Chadwick Boseman remportera presque certainement l’Oscar du meilleur acteur, maintenant que Netflix a officiellement décidé de faire campagne pour lui en tant qu’interprète principal dans Ma Rainey’s Black Bottom. Il est si bon dans sa dernière performance cinématographique que cela semble indéniable”, a-t-il exprimé sur Twitter le 21 octobre 2020.

“Chadwick Boseman est si bon dans sa dernière performance cinématographique que cela semble indéniable” (Kyle Buchanan sur Twitter le 21 octobre 2020)

Malgré sa courte carrière, Chadwick Boseman laissera sans doute une marque indélébile dans le cinéma américain et international.

La bande annonce du film Le blues de Ma Rainey (Netflix)

Chicago, 1927. Un studio d'enregistrement. La tension monte entre Ma Rainey (Viola Davis), un ambitieux musicien (Chadwick Boseman) et les producteurs blancs...

Mory Kanté, "une légende s'en est allée"

Le chanteur s’est éteint des suites de maladies chroniques à l’âge de 70 ans. Sa chanson “Yéké Yéké” restera l’un de ses plus grands succès internationaux.

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Après Manu Dibango, Aurlus Mabele, Idir ou encore Tony Allen, l'Afrique perd une autre pointe de la musique internationale. Mory Kanté est mort le vendredi 22 mai à l'âge de 70 ans à Conakry (Guinée). Selon son fils Bella Kanté à l'AFP, le chanteur «souffrait de maladies chroniques et voyageait souvent en France pour des soins». Ce qui «n'était plus possible» avec le coronavirus. Mory Kanté laisse derrière lui une carrière riche de près de 50 ans et une dizaine d'albums studio.

Né le 29 mars 1950 à Albadaria dans le sud de Guinée. Mory Kanté grandit dans une fratrie de 38 enfants où il est le plus jeune. Sa famille est constituée de poètes, chanteurs, journalistes et griots dont ses parents et son grand-père maternel. A 7 ans, le jeune Mory Kanté poursuit ses racines maliennes en s'installant à Bamako chez sa tante, Maman Ba ​​Kamissoko. C'est d'ailleurs dans cette même ville qu'il intègre en 1968, l'Institut des Arts de Bamako. Il y reste jusqu'en 1969. L'aventure musicale de Mory Kanté commence en 1971 quand rejoint à 21 ans le groupe Super Rail Band de Bamako après avoir été repéré par le saxophoniste Tidiani Koné (décédé en 2001). C'est au sein de ce groupe qu'il rencontre un certain Salif Keita, grande figure de la musique malienne. Après le départ de Salif Keita en 1973,

Début de carrière solo et premier triomphe européen

La carrière solo de Mory Kanté a commencé en 1981 avec la sortie de son premier album Courougnègnè. Sa notoriété sur le continent africain grandit. Cependant, son désir de conquérir un oublic européen se fait sentir. C'est ainsi qu'il arrive en France en 1984, à une époque où la musique du monde se développe. La même année, il enregistre l'album éponyme Mory Kanté. Cet opus connaît un bel accueil public et critique et le chanteur devient ainsi une grande vedette en Italie. C'est dans ce même pays qu'il fait en 1986 la rencontre du producteur américain David Sancious. Ensemble, ils enregistrent l'album Ten Cola Nutsqui sort sous le label Barclay. Devenu une révélation sur le continent européen, Mory Kanté se produit alors sur de nombreuses scènes européennes dont la Mutualité, le New Morning, le Printemps de Bourges. Il est également convié par Jacques Higelin à Bercy en 1985.

«Yéké Yéké», son tube planétaire

L'un de ses titres les plus phares de son répertoire restera «Yéké yéké», album chanson extraite de son Akwaba Beach sorti en 1987 et qui devient disque d'or en octobre 1988. Ce titre aux sonorités afro-beat et dance music propulse Mory Kanté au rang des artistes les plus populaires d'Afrique où sur le surnomme «le griot électrique». Grâce à cette chanson, il remporte en 1988 une Victoire de la musique en 1988 dans la catégorie «Album de la communauté francophone». Après une pause de quelques années, le chanteur guinéen revient sur le devant de la scène en 2001 avec l'album Tamala - Le Voyageur. En 2012, il sort son dernier album La Guinéenne.Mory Kanté aura tout de même clôturé sa carrière sur une récompense, celle du Grand Prix des musiques du monde décernée par la Sacem en 2017.

«Un parcours exceptionnel»

Les hommages ne se sont pas faits attendre dès l'annonce de la mort de ce géant de la musique africaine. Dans le milieu politique, sur Twitter, le président guinéen Alpha Condé a salué «un parcours exceptionnel» et «exemplaire» de Mory Kanté. Cekou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques et ancien premier ministre guinéen (2004-2006) a publié sur son compte Facebook: «Une légende s'en est allée se rend derrière elle toute une nation orpheline. L'héritage musical que nous lègue Mory Kanté constitue un patrimoine culturel dont tous les guinéens sont fiers. (...) J'adresse mes condoléances les plus émues à la famille et au peuple de Guinée ».Autre hommage émouvant, celui de son ancien partenaire du Super Rail Band de Bamako, Salif Keita, pour qui Mory Kanté était «la famille». «C'est une perte énorme. Repose en paix mon frère » , une page de l'artiste malien sur Facebook le vendredi 22 mai.