JmaX, la sensation urbaine antillaise

Auteur, compositeur et interprète d’origine antillaise, JmaX est le jeune prodige de la scène musicale martiniquaise. En promo pour son dernier titre “Doudou”, le chanteur se confie à ESIMBI Magazine.

JmaX. Photo : Zikom Agency.

JmaX. Photo : Zikom Agency.

Si JmaX a la musique dans le sang, il le doit en partie à son oncle, le bluesman martiniquais Kolo Barst. Cependant étant tout petit, JmaX ne songe pas encore à percer dans la musique. “J’aimais juste chanter sur des fêtes de quartier”, exprime le chanteur. Bercé par les sonorités variées que ses proches écoutent, son grand frère lui fait découvrir le Reggae et le Dancehall Jamaïcain et Francophone.

A 16 ans, JmaX se lance dans l’écriture de ses premiers textes. “C’est plus tard que je me suis rendu compte que je pouvais en faire mon métier”, confie-t-il. Poussé par la considération de ses premiers fans, il passe derrière le micro et enregistre alors ses premiers sons. C’est ainsi qu’en 2013 il se fait connaître avec le titre “Fanatique Girl” qui a atteint le million de vues sur YouTube. Un succès d’estime pour le chanteur qui n’était “même pas encore inscrit à la SACEM". “Ma carrière a pris un tournant à ce moment-là”, confesse-t-il. Peu à peu, il enchaîne les singles comme “Laisse-moi t’aimer” avec la chanteuse Stacy, “An pa tou sel”… qui lui permettent de conquérir un grand public et de remonter plusieurs fois sur scène.

Après les titres “Man a Gyalis”, “Love” ou encore “Maman”, une chanson dédiée à sa mère pour laquelle il a une grande admiration, JmaX revient aujourd’hui avec « Doudou ». Un zouk love langoureux dans lequel le chanteur fait une vraie déclaration à sa dulcinée. Une manière de capter l’auditeur selon JmaX.

Fan d’Admiral T, JmaX espère un jour collaborer avec des artistes comme Stone Boy, Naza ou encore Aya Nakamura. De quoi conquérir un public encore plus large…

Eddie Murphy devient roi dans "Un prince à New-York 2" (Coming 2 America)

Eddie Murphy et son complice Arsenio Hall se retrouvent dans le royaume de Zamunda trente ans après avec autour d’eux, des quelques petits nouveaux.

L’affiche d’Un prince à New-York 2. Crédit photo : Amazon Prime Video.

L’affiche d’Un prince à New-York 2. Crédit photo : Amazon Prime Video.

Petit retour en arrière. Nous sommes en 1988. Le jeune Akeem Joffer, prince de Zamunda (Eddie Murphy) tout juste âgé de 21 ans, décide de s’envoler à New-York. Accompagné de son ami Semmi (Arsenio Hall), il part à la conquête de sa future femme. Alors qu’il est amené à se marier dans le Royaume de Zamunda, il renonce à épouser la jeune Imani Izzi (Vanessa Bell Calloway) que ses parents lui ont choisie.

Une fois arrivé dans le quartier du Queens à New-York avec Semmi, Akeem est employé en tant que gardien au McDowell, une sorte de McDonald. Il fait la connaissance d’une jeune femme, Lisa (Shari Headley), la fille de Cleo McDowell (John Amos). C’est finalement elle qu’il épousera.

Arsenio Hall et Eddie Murphy. Crédit : Amazon Studios.

Arsenio Hall et Eddie Murphy. Crédit : Amazon Studios.

Nous voici trente ans après. Akeem est toujours marié à Lisa devenue la reine Joffer. Le couple Joffer a trois filles : Meeka (Kiki Layne), Omma (Bella Murphy) et Tinasha (Akiley Love). Akeem est désormais le roi de Zamunda. Il prend la succession de son père Jaffe Joffer (James Earl Jones) qui décédé au début du film. Un jour, Akeem découvre avec stupéfaction qu’il a un fils, Lavelle (Jermaine Fowler). Ce dernier est issu d’une relation qu’Akeem aurait entretenu avec une jeune Mary Junson (Leslie Jones) lors de sa dernière venue à New-York. Contrairement à dans le premier volet, Akeem, toujours accompagné de Semmi se rend à New-York dans le Queens pour retrouver son fils qu’il amènera à Zamunda. Finalement, comme son père trente ans auparavant, le jeune Lavelle épouse la femme qu’il aime, Mirembe (Nomzamo Mbatha) au Royaume de Zamunda.

Dans le luxuriant et pays royal du Zamunda, le nouveau roi Akeem et son fidèle confident Semmi se lancent dans une toute nouvelle aventure comique à travers ...

Une suite avec une pléiade de nouveaux personnages et de guests

Dans le second volet, on remarque que la complicité entre Eddie Murphy et Arsenio Hall est la même que dans le premier volet. Nous les retrouverons d’ailleurs à travers plusieurs personnages : Randy Watson (le chanteur soul), Clarence et Saul pour incarnés par Eddie Murphy, le révérend Brown, Morris et Baba incarnés par Arsenio Hall. L’interprète de Lisa, Shari Headley, certes un peu discrète que dans le premier volet, incarne une épouse dévouée aux côtés d’Eddie Murphy.

Eddie Murphy et Shari Headley. Crédit : Amazon Studios.

Eddie Murphy et Shari Headley. Crédit : Amazon Studios.

Hormis la présence des désormais acteurs phares de la trilogie Un prince à New-York, on peut saluer la présence de quelques nouveaux venus dont Leslie Jones, Wesley Snipes dans le rôle du général Izzi ou encore Teyana Taylor qui incarne Bopoto Izzi. On peut aussi saluer la présence des guests, notamment l’acteur Morgan Freeman et le basketteur congolais, Dikembe Mutombo dans leurs propres rôles.

Un conseil pour celles et ceux qui n’auraient pas connu le premier volet d’Un prince à New-York : regardez-le et vous comprendrez mieux la suite au second volet !

Kemay : "J'assume vraiment ce que je vis et ce que je chante"

ESIMBI Magazine vous présente Kemay, un jeune artiste originaire de la Guadeloupe, issu d’une famille très portée sur la culture et la musique. Son arrivée au sein de la société De Nada Publishing fin 2019, marquait le début d’une page blanche artistique pour cet artiste qui compte désormais trois titres sous ce label : “J’suis piqué”, “Aya” et “Boum Bam Bam”.

Mais au-delà d’être un jeune artiste talentueux et charismatique, Kemay est aussi un séducteur et amoureux des femmes. Ses chansons en témoignent. D’ailleurs, qui est la femme idéale selon lui ? Il y répond dans cette interview.

La pochette du single de Kemay “Boum Bam Bam”. Photo : Chabine Prod.

La pochette du single de Kemay “Boum Bam Bam”. Photo : Chabine Prod.

Esimbi Magazine : Vous avez ensoleillé l’année 2020 avec le titre “Aya”. Qui est cette Aya ?

Kemay : Aya, c’est ma meuf imaginaire. Mais c’est aussi un prénom quelconque, comme ça pourrait être par exemple : Angela, Christina… Mais moi, je kiffe ce prénom Aya. Dans la chanson, je dis : “Tu me rends Aya”. En fait, je veux dire : “Tu me rends Ay “ (en créole). C’est un jeu de mots.

Vous avez sorti votre dernier titre “Boum Bam Bam” en janvier dernier. De quoi parle cette chanson ?

C’est un titre qui parle de la relation entre l’homme et la femme. C’est-à-dire une relation fluide où se comprend que ce soit dans le business, dans le sexe… Il n’y a pas vraiment de signification dans le terme “Boum Bam Bam”. C’est juste un cri du cœur que j’ai lâché comme ça.

Vous aimez beaucoup parler de la femme dans vos chansons. A quoi ressemble la femme de vos rêves ?

La femme de mes rêves n’a pas grand chose de particulier. C’est juste une femme avec laquelle je m’entends, avec qui je partage beaucoup de choses. C’est aussi quelqu’un avec qui je partage une vision commune de la vie. J’aime aussi que cette femme me plaise mentalement. Après, je n’ai pas forcément de critères spécifiques en termes de physique, d’origine ou autre.

Le titre “J’suis piqué” que vous avez sorti au début de l’année 2020 marquait le début d’une nouvelle direction artistique. En êtes-vous satisfait ?

Oui, parce qu’avant, j’étais plus dans l’autodérision. Mais maintenant, je me livre plus. J’assume vraiment ce que je vis et ce que je chante.

Y’a-t-il des nouvelles chansons qui arrivent ?

Je n’ai pas encore de nouveaux titres à vous annoncer quand ce sera le cas, je vous tiendrai au courant sur mes réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram).

Le chanteur Kemay. Photo : Air studio Paris.

Le chanteur Kemay. Photo : Air studio Paris.

Ca me manque beaucoup de chanter devant le public.
— Kemay

Si la situation sanitaire le permet, espérez-vous faire des concerts en France cette année ?

Bien sûr ! Ca me manque beaucoup de chanter devant le public. Même sans concerts, je suis content quand-même de voir que ma musique passionne beaucoup de gens. Et ça, ça fait vraiment plaisir.

Un dernier mot pour les personnes qui vous soutiennent et aiment votre musique ?

Je remercie déjà toute mon équipe de Chabine Prod et aussi Jo Boy qui m’accompagne tous les jours. Mais je remercie surtout tous ceux qui me suivent, qui me donnent de la force et qui m’envoient des messages sur les réseaux sociaux. Je veux leur dire que, le meilleur est à venir. Restons connectés, on ne lâche rien. On est ensemble et on se donne rendez-vous très bientôt pour une nouvelle aventure !

Limo : "La femme idéale, c'est celle qui défend tous les défauts de son partenaire"

Il est l’étoile montante de la scène musicale afro-urbaine. Révélé par le titre “Before you wake-up” en 2019, Limo vient de sortir son premier EP intitulé “Genesis” chez Jaiye Music Group. Un premier bébé qui marque le début de son ascension musicale.

Dans ce tout premier projet de 14 titres sorti le 29 janvier 2021, Limo se met à nu et ouvre davantage son intimité au public avec des mots emplis de sincérité et de sensualité. “Genesis” est un EP dans lequel Limo signe des collaborations de prestige notamment aux côtés de Scridge, Wilson et Sensey. ESIMBI Magazine a rencontré le chanteur dans le 11e arrondissement de Paris.

La pochette de l’EP “Genesis” de Limo sorti le 29 janvier 2021. Photo : Jaiye Music Group.

La pochette de l’EP “Genesis” de Limo sorti le 29 janvier 2021. Photo : Jaiye Music Group.

Propos recueillis par Kevin Sonsa-Kini.

ESIMBI Magazine : Qu’évoque pour vous ce titre “Genesis” ?

Limo : Le mot “Genesis” vient du mot genèse qui veut dire la source, la base, la naissance, le début. Ce projet, c’est mon tout premier. C’est pour ça que je l’ai appelé “Genesis”.

Cet EP a-t-il un peu l’allure d’un premier album pour vous ?

Oui, on peut dire ça. Certains disent que c’est un album dans le sens où il y a 14 titres. C’est vrai que ça fait beaucoup pour un EP.

La femme est au centre de l’EP. Qu’est-ce qu’elle incarne à vos yeux ?

Pour moi la femme, c’est le pilier dans une relation. Elle est là pour adoucir et apaiser. Elle incarne une grande part de tout ce que je fais. C’est pour ça que j’ai vraiment voulu parler de la femme dans ce projet.

Comment vous définiriez la femme idéale ?

La femme idéale, c’est celle qui est loyale, fidèle et qui soutient son partenaire parce que c’est très important. La femme idéale, c’est aussi celle qui comprend et soutient tous les défauts de son partenaire.

A travers cet EP, aviez-vous envie de dévoiler vos chagrins d’amour ?

Bien sûr ! Dans ce projet, il y a des sons dans lesquels je parle de moi, mais pas 100%. Je parle quand-même un peu de ce que j’ai vécu et aussi de ce que mes proches ont vécu, c’est-à-dire mes amis, ma famille, les gens qui m’entourent.

Dans “Genesis”, il y a également des collaborations avec Scridge dans “Meuf carrée”, avec Wilson dans “On y go”, et avec Sensey dans “Rien à prouver”. Comment les avez-vous approchés pour ce projet ?

Je connaissais Sensey personnellement. Je l’avais rencontré lors d’un concert à Laval (Mayenne). Nos musiques se ressemblaient un peu. C’est ce qui a crée un contact et c’est tout naturellement que la collaboration s’est faite. C’est lui qui m’a présenté Scridge et Wilson. C’est pratiquement le même délire et je me suis dit que j’allais les inviter sur mon projet. Ils ont accepté et c’est ainsi qu’on a travaillé ensemble.

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Quels sont les retours que vous avez reçus sur l’EP ?

Grâce à Dieu, je n’ai que des bons retours. Les gens aiment beaucoup mes chansons et ça fait plaisir. Ça me donne de la force et ça m’encourage pour le prochain projet.

LIMO. Photo : Jaiye Music Group.

LIMO. Photo : Jaiye Music Group.

Les gens aiment beaucoup mes chansons et ça fait plaisir.
— Limo

D’autres clips arrivent ?

Bien sûr ! Le projet comporte 14 titres et on en a clippé qu’un seul. Il y a d’autres chansons qu’on va clipper pour faire parler du projet qu’on continue à défendre.

Un mot pour les personnes qui vous soutiennent et aiment votre musique ?

Attendez-vous à la suite parce que ça va être très très lourd ! On va monter la barre encore plus haut. On ne va pas s’arrêter là, on va continuer de travailler !

WeRe-VaNa : "Je vais essayer de plaire à un plus large public" (Interview)

WeRe-VaNa, de son vrai nom Evariste-Pierre Geoffroy est un artiste incontournable de la scène musicale antillaise et aux 22 millions d’abonnés sur YouTube.

Après des titres comme “Komprann sé Jé”, “Voleur de coeur” ou encore “Misié Cancer”, le chanteur a sorti son dernier single “Casanova”. Ce titre est le fruit de la collaboration avec les labels Play Two et Just Winner que WeRe-VaNa a rejoint en 2020. Le chanteur espère désormais un public plus large et porter sa musique à l’international.

were-vana. photo : ZIKOM AGENCY.

were-vana. photo : ZIKOM AGENCY.

Propos recueillis par Kevin Sonsa-Kini.

ESIMBI Magazine : Vous avez intégré les labels Play Two et Just Winner en septembre 2020. Comment avez-vous été approché ?

WeRe-VaNa : Ça s’est fait par étape. Ils sont passés dans nos studios. Ils ont entendu ce qu’on faisait et ils nous ont dit qu’ils aimaient bien. On dit qu’on allait essayer de frapper aux portes et voir ce que ça allait donner. Et puis ça a fonctionné.

C’est le début d’un nouveau chemin artistique

Peut-être pas un nouveau chemin artistique mais en tous cas c’est sûrement une nouvelle aventure. Après, je vais quand-même rester moi-même. Je vais essayer de plaire à un plus large public. Je veux trouver une nouvelle alchimie et faire en sorte que cette aventure soit la plus belle possible.

C’est auprès de ces deux labels que vous avez sorti votre dernier single “Casanova” qui est un succès (près de 4 millions de vues sur YouTube). Que vouliez-vous raconter à travers cette chanson ?

En réalité, c’est le côté « Casanova » qu’on met en avant. On fréquente des filles. On en a vu et on en voit. Parmi celles-ci, il y en a une qu’on a envie de garder et qu’on n’a pas envie de perdre. De toute façon, on a tous un petit côté « Casanova » en nous.

Vous vous considérez comme un chanteur romantique ?

Oui, j’aime bien parler d’amour. Après je peux parler de tout. Mais c’est vrai que je parle beaucoup d’amour dans mes chansons parce que c’est quelque chose qui me touche et je trouve qu’on en a besoin dans cette vie.

Je parle beaucoup d’amour dans mes chansons parce que c’est quelque chose qui me trouve et je trouve qu’on en a besoin dans cette vie.
— WeRe-VaNa
WERE-VANA. PHOTO : ZIKOM AGENCY

WERE-VANA. PHOTO : ZIKOM AGENCY

Vous vous attendiez à un tel succès pour cette chanson notamment sur TikTok et Spotify

Ah non ! Après c’est vrai que, lorsqu’on fait un morceau, on a toujours envie que cela fonctionne. On met tout en œuvre, mon équipe et moi pour que le morceau connaisse le plus grand succès possible. Et avec « Casanova », on est agréablement surpris. On espère que ça va continuer et que les choses iront de mieux en mieux.

Ce single fera partie de l’album que vous préparez actuellement. A quoi peut-on s’attendre ?

Ca va être la fumée ! En réalité, on travaille énormément pour faire en sorte que l’album soit le meilleur possible, le meilleur que j’ai fait.

Est-ce qu’il y a des artistes que vous avez invité pour participer à cet album ?

Oui. Mais je ne dirai rien parce que je garde la surprise pour la sortie de l’album. Mais on a déjà des collaborations et d’autres qui arrivent.

L'interview "Première fois" de Lyna Mahyem (vidéo)

La chanteuse, qui est en couverture de l’édition spéciale business, s’est prêtée au jeu de l’interview “Première fois”.

À quand remonte la première fois que Lyna Mahyem est montée sur scène ? À quand remonte sa première rencontre avec un ou une de ses fans ? Qui est la première personne à avoir cru en elle ? Voici quelques questions auxquelles la chanteuse de l’album “Femme forte” est confrontée dans sa première interview vidéo pour Esimbi Magazine ci-dessous. Interview réalisée à Paris en décembre dernier.

Lyna Mahyem, la nouvelle sensation urbaine

Elle est sans doute la révélation musicale Rn’b du moment avec son premier album “Femme forte” sorti le 23 octobre dernier. Lyna Mahyem, chanteuse originaire d’Algérie et née à Argenteuil dans le Val d’Oise est en couverture de ce numéro spécial business. Dans cet entretien accordé à ESIMBI Magazine, la jeune artiste de 25 ans très suivie sur les réseaux sociaux, nous parle de son album, de sa collaboration avec Maybelline New York, de sa vision du busines et de ses projets futurs.

Propos recueillis par Tina Lobondi et Kevin Sonsa-Kini.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Lyna Mahyem pour ESIMBI Magazine. Styliste: Tina Lobondi. Photo : Kate Aseeva.

Magazine ESIMBI: Commençons par une présentation de vous. Qui est Lyna Mahyem en privé?

Lyna Mahyem: Lyna en privée, c'est la Lyna de tous les jours. Je suis la même personne que je montre à mon public.

Votre premier album s'intitule Femme forte. Qu'est-ce qui définit la femme forte selon vous?

La femme forte selon moi, c'est avant tout ma mère. C'est aussi beaucoup de courage, de la rigueur et un grand cœur.

Qui sont vos influences musicales?

Mes influences musicales, c'est d'abord le R'n'b français avec Wallen, Kayna Samet, Kayliah, K-Reen. C'est aussi la variété française comme Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, Diane Tell et Stromae.

Votre album a été réalisé avec le soutien de Maybelline New York qui est à l'origine du clip «Outro», le dernier titre de l'album. Comment avez-vous été contacté par la marque?

Maybelline New York m'a contacté en 2019. Ils ont voulu innover en faisant appel à plusieurs personnes de milieux différents que ce soit le pied, la musique, le handicap ou autres. Avec la marque Maybelline New York, nous avons fait des campagnes pour le fond de teint «Fit Me». Ils m'ont suivi dans mon projet d'album qui les avait fort intéressés.

Aviez-vous anticipé une si grande collaboration pour votre premier projet d'album?

Non, du tout! Je ne m'y attendais absolument pas. Franchement, c'est quelque chose de très positif. J'en suis très contente et très fière.

Comment Maybelline New-York a-t-il réussi à changer et sublimer votre image?

Aujourd'hui, j'ai plus pris goût au make-up. Ce n'était pas le cas avant. L'équipe de Maybelline New York a mis à ma disposition des personnes pour bien apprendre à me maquiller. Aussi, il y a l'ascendance entre la jeune femme et la femme que je suis devenue aujourd'hui. C'est vrai que quand j'avais 20 ans, je prêtais beaucoup moins d'attention à mon image. Mais aujourd'hui à 25 ans, je me rends compte que c'est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n'ai pas le droit de me louper. L'équipe de Maybelline New York m'a beaucoup appris. J'ai pu sublimer mon image et j'en suis ravie.

Est-ce que c'est avec Maybelline New York que vous avez créé une sorte de «persona» pour la pochette de votre album ou vous aviez déjà une idée de commentaire vous vouliez être représenté en tant que «femme forte»?

Non, c'était bien avant Maybelline. La couverture, je l'avais déjà réalisée il y a quelque temps avec quelqu'un de mon équipe, Malou. En revanche, sur une boîte réalisée avec Maybelline. Ils sont très inspirés de la couverture de mon album.

A 25 ans, c’est très important pour moi de prendre soin de mon image, car je suis une femme et je n’ai pas le droit de me louper.
— Lyna Mahyem
Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Lyna Mahyem .Robe rouge par Tina Lobondi. Ceinture et collier ras du cou par Zara.

Notre édition est consacrée au business. Quelle est votre définition du «business» en tant qu'artiste?

Le business pour moi, c'est une évolution, une suite logique. En tant qu'artiste, sur un aussi d'autres passions à côté. C'est enrichissant d'apprendre de nouvelles choses, de relever des nouveaux défis.

Que pensez-vous des artistes qui allient l'entreprenariat et la musique comme créer leur propre label par exemple?

Je trouve ça top parce que ce sont des gens qui réfléchissent. Et je pense que c'est ce qu'il faut faire. Quelqu'un qui veut faire du business doit savoir placer son argent, c'est important.

À travers le coffret de maquillage «Lyna Mahyem Femme forte» faite par Maybelline New York, l'idée de créer votre propre marque de cosmétiques vous est-elle lieu à l'esprit?

Le cosmétique, ce serait très restreint au niveau des produits parce que je me maquille de façon très légère. Mais je suis aussi un adepte du crayon à lèvres et du gloss. Moi, je suis plus intéressé par les vêtements que dans le maquillage.

2020 fut, une année difficile pour tout le monde, en particulier le monde du spectacle. Comment tout ceci a impacté vos projets?

Cela a juste retardé la sortie de mon album. Mais je prends ça comme un avantage parce que ça m'a permis de prendre du recul et d'avoir plus de contenu. Au départ, j'étais partie sur un album solo et puis, grâce au confinement (mars à mai 2020), j'ai pu faire des connexions pour ensuite, après le déconfinement, rencontrer les personnes avec qui j'ai collaboré et valoriser d 'autant plus mon album. Donc en soi, je n'ai pas trop mal vécu l'année 2020.

L'industrie du cinéma vous intéresse. Vous avez déjà fait des projets cinématographiques. Pouvez-vous nous parler de cette expérience que vous avez vécu dans ce monde-là?

J’ai adoré ! C’est vraiment une chose dans laquelle j’ai envie d’accorder plus de temps. Je le fais à travers mes clips aussi. J’ai tourné dans des web séries (SERIE OSE, Vaillantes) qui ont super bien marchées sur YouTube. C’est comme ça aussi que je me constitue un CV dans ce milieu qui n’est pas facile non plus. Le cinéma, c’est que j’envisage vraiment de faire dans mes futurs projets.

Quelle est la principale leçon que vous avez apprise depuis vos débuts artistiques ?

Dans le passé, j’ai dû faire face à quelques échecs auxquels il m’est arrivé de pleurer sur mon sort. Mais cela ne m’a pas vraiment fait avancer. La leçon que j’ai apprise, c’est de toujours relativiser pour mieux partir. C’est en partie ce qui m’a inspiré pour le titre de l’album.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

Lyna Mahyem. Pochette fait main en maille par Sia Arnika. Human tailleur en cuir par Leftfig.

C’est enrichissant d’apprendre de nouvelles choses et de relever des nouveaux défis
— Lyna Mahyem

Pensez-vous que les artistes du continent africain ont besoin de plus de soutien ou de collaborer ?

Oui. On manque beaucoup de solidarité dans le côté féminin.

Qu’est-ce qui coince selon vous ?

Je mets un gros point d’interrogation à cette question à laquelle je ne saurai répondre. Parfois, tu peux faire des petits featurings avec des personnes tellement talentueuses, mais qui ne connaissent pas le succès ou la notoriété. Moi, en ce moment, je prépare quelque chose avec des artistes du Nigeria, de l’Afrique centrale, du Maghreb… J’essaie de faire tout un tas de connexions parce que ça permet d’apprendre beaucoup de choses. Ça nous sort aussi de notre zone de confort.

Avec qui vous rêveriez de faire un duo ou un film ?

Un duo de rêve, c'est un grand mot. Mais j'apprécie beaucoup Stromae, Cardi B. J'aime beaucoup aussi Fally Ipupa que j'avais rencontré au Ghana (lors de l'AFRIMA 2018). Ce sont des artistes avec qui j'aimerais faire un duo pour avoir de nouveaux horizons et faire voyager ma musique. En film, j'aimerais collaborer avec Jamel Debbouze, Omar Sy, Leila Bekhti ou encore Marion Cotillard…

Quel (s) conseil (s) donneriez-vous-vous à vous-même si vous pouviez retourner dix ans en arrière?

La vie est trop difficile. Les gens ne sont pas forcément bienveillants en soi surtout quand tu ne t'y connais pas certaines choses. On essaie toujours d'avoir de l'emprise sur toi et quand on voit quelqu'un de supérieur à nous, par exemple un professionnel, on se laisse guider. Il faut être curieux mais pas éviter la naïveté.

Pour finir, que souhaitez-vous pour 2021?

On espère que la situation actuelle se calme, que tout rentre dans l'ordre et qu'il y ait moins de soucis sur terre. Rien que ça, ça nous fera un grand bien au moral pour qu'on puisse reprendre à bien nos activités.



2021, année post-apocalyptique : comment réapprendre à vivre ?

Voilà, c’est fini ! Les fêtes de fin d’année sont passées. Nous sommes officiellement en 2021 depuis treize jours. Nul besoin de nous le répéter, 2020 a été une année exceptionnelle dans tous les sens du terme. Et si à cause du COVID, pour certains d’entre nous, cette année s’est avérée être la pire de leur existence, il serait logique de s’interroger sur l’après. Comment reprendre une vie normale, avec de nouveaux objectifs et des bonnes résolutions pleins la tête, après une année décrite comme apocalyptique ? Nous aussi, à la rédaction d’ESIMBI Magazine, on s’est posé la question, et voici quelques pistes de réponses. 

 

5, 4, 3, 2, 1.... Bonne année ! Alors, oui, on sait, le passage à cette nouvelle année ne s’est pas fait comme à l’accoutumée. Cette année, nous avons été privés de la grande beuverie annuelle, des pétards, des confettis, et de l’oncle Roger, couché à moitié mort depuis 22H30 sur le canapé. Toutefois, vous en conviendrez, cela reste une grâce énorme, d’avoir eu la chance de pouvoir fêter à six (restrictions obliges), la fin de cette affreuse année 2020. A jamais dans le camp des optimistes infatigables, à la rédaction, on a quelque peu analysé la situation. Comme vous, on se dit que, concrètement, 2020 se termine pour laisser place à 2021, Oui, mais toujours avec son lot de crises. Car, si 2020 a vu naitre le début de la crise sanitaire, celle-ci est loin d’être derrière nous. En plus de devoir apprendre à vivre sur la durée avec Madame COVID, il va falloir encaisser les coups de matraques que la crise économique, qu’elle a engendré, va laisser à notre porte-monnaie. Bref, la liste des bricoles qui vont nous tomber sur la tête est encore longue. Donc, première bonne résolution, pour réapprendre à vivre en 2021, on s’extirpe coûte que coûte de ce climat d’angoisse sociétal, qui n’est pas du tout bon pour le moral.  

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Par quels moyens ?  

Et bien, tout d’abord, on se recentre sur l’essentiel. 2020 a été brutale, en 2021 on est radical. On se débarrasse de tout ce qui ne contribue pas à notre bien-être, tant sur le plan psychique que physique. Pour y arriver, posez-vous les bonnes questions. De quoi avez-vous besoin dans votre vie ?  Qu’est-ce qui vous est nécessaire ? Vous l’aurez compris, le retour à l’essentiel, c’est l’évacuation des quêtes superflues. Pour y arriver, on applique le conseil de Platon. “L’essentiel n’est pas de vivre mais de bien vivre.”  

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Une fois l’élimination des tentations vaines et des encombrants, tant humains que matériels, effectuée, on passe à la phase d’initiative et d’entreprenariat. Pour appliquer correctement le conseil du philosophe Platon, on n'attend pas de se faire surprendre par le séisme économique. Car pour bien vivre sur cette terre, malheureusement ou heureusement, tout dépend du point de vue. On a toujours besoin d’argent. Attention, nous n’avons pas dit qu’il fallait devenir milliardaire à tout prix. Juste que cette année, plus que les autres, vous devez vous concentrer sur la manière d’atteindre votre point d’orgasme du bien-être intérieur, pour vous permettre de vivre votre vie convenablement. Pour éviter de se prendre une claque sur le plan économique, on innove, on anticipe, on entreprend, on fait des plans, on se concentre sur l’action. Car s’il y a bien une leçon que 2020, nous a permis de retenir, c’est bien, comment appréhender une crise, non ?

Face à l’incertitude économique, on crée un espace sécurisé pour son porte-monnaie en misant avant tout sur ses compétences et sa créativité. En bref, cette année, on prévoit un plan B, C, D, E, F, G, au cas où notre employeur principal mettrait la clé sous la porte.  

Une fois que vous avez accompli ces deux premières phases, il ne vous reste plus qu’à enclencher la phase finale. PROFITER. Oui, oui, vous avez bien lu. A partir de 2021, on transforme chaque minute de vie en instant magique. Certains diront que c’est utopique, mais encore une fois, l’utopie se crée à partir de la conscience de chaque individu. En somme, si vous décidez d’être les acteurs de votre vie, et que vous voulez en tirer le meilleur parti, il vous suffit de profiter de chaque instant de celle-ci.

Faites de chaque moment avec votre famille, vos amis, vos collègues, votre chéri(e), des moments de bonheur à chérir afin de profiter de chaque fraction de seconde de cette année post-apocalyptique.  

 

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Lilian Thuram dénonce les catégories dans La pensée blanche

L’ancien footballeur international a publié un essai dans lequel il analyse la construction d’une pensée blanche dominante au cours des derniers siècles.

“Qu’est-ce que c’est “être blanc””, “Avez-vous déjà vu une personne de couleur d’une feuille de papier blanc ?”, “A quel âge devient-on blanc ?” Ce sont les questions que se pose Lilian Thuram dans son nouveau livre La pensée blanche, paru aux éditions Philippe Rey le 1er octobre 2020. “La pensée blanche” est un terme qui revient à plusieurs reprises dans cet ouvrage. A travers ce livre, l’ex-footballeur international et président de la Fondation Education contre le racisme, veut “mettre en lumière des pans de l’histoire négligés, voire ignorés, qui ont pourtant construit l’identité blanche”. Mais sans pour autant “condamner le racisme en des termes généraux.”

Dès son arrivée en France au Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, Lilian Thuram est confronté au racisme. A l’âge de 9 ans, le futur footballeur international se fait insulter de “sale Noir” par ses camarades de classe de CM2. Une blessure toujours ancrée dans la mémoire de l’ancien champion du monde 1998 qui a fait partie de la génération “black, blanc, beur”. Lilian Thuram réalise alors qu’il est entré dans une catégorie, celle des “Noirs”. En y repensant, l’auteur s’aperçoit que les gens ont la conviction que les Noirs sont inférieurs aux Blancs. Autrement dit : “Etre Blanc, c’est mieux.”

L’auteur se souvient même d’une étonnante discussion avec son second fils footballeur, Khephren. Il lui demande : “Mon chéri, tu es le seul noir de ta classe ? Son fils répond : “Mais papa, je ne suis pas noir, je suis marron.” Son père reprend : “Ah bon ? Et les autres de ta classe sont de quelle couleur ?” “Ils sont roses”, conclut alors le fils.

“On ne naît pas blanc, on le devient”

Ce livre, comme aime à le dire Lilian Thuram au regard de ses interviews à ce sujet, ne renvoie pas à la “pensée des Blancs”. L’ancien footballeur veut mettre l’accent sur le fait que, le “blanc” n’est pas une couleur de peau. C’est une pensée. Autrement dit pour l’auteur : “On ne naît pas blanc, on le devient”, en emprunt à la célèbre phrase de la philosophe Simone de Beauvoir : “On ne naît pas femme, on le devient.”

Pour expliquer cette “pensée blanche”, Lilian Thuram remonte le temps en faisant un détour par l’Histoire. C’est elle qui “apporte un éclairage précieux qui permet de comprendre, par la connaissance des évènements du passé, notre présent et de construire notre futur”, explique l’auteur dans son livre. Un tableau va justement l’aider à construire son raisonnement sur la “pensée blanche”, celui du peintre français Marcel Verdier (1817-1856), Châtiment des quatre piquets dans les colonies (1843). Ce tableau, qui renvoie au XIXe siècle, dénonce la violence de l’esclavage à l’époque.

Un jour au cours de l’année 2019, Lilian Thuram, accompagné de jeunes enfants, se rend au musée d’Orsay à Paris pour voir l’exposition “Le modèle noir”. C’est là qu’il aperçoit donc cette peinture de Marcel Verdier. L’une des organisatrices de l’exposition lui déconseille cependant de montrer ce tableau aux enfants en raison de son côté violent, raconte l’auteur dans son ouvrage. Ce tableau, selon Lilian Thuram, “expose la brutalité absolue, la soumission qui étaient imposées aux Noirs et permet de rendre très concret ce qui, sinon, pourrait sembler théorique à des écoliers du XXIe siècle.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

“Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine.”

Lilian Thuram dans La pensée blanche.

Sortir des prisons identitaires

Pour Lilian Thuram, les êtres humains intériorisent très tôt le fait d’appartenir à une catégorie, en vue de leur appartenance ethnique. En évoquant ce qu’il appelle dans le livre, le “suicide de la race”, le président de la Fondation Education contre le racisme préconise de sortir des prisons identitaires pour se voir comme des hommes et des femmes souhaitant construire une solidarité. L’auteur conclut son ouvrage ainsi : “Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine. Le “Je” c’est “Nous”.”

Chadwick Boseman tire sa révérence dans Le blues de Ma Rainey (Ma Rainey's Black Bottom)

L'acteur américain décédé le 28 août dernier interprète Levee dans le nouveau long-métrage de George C. Wolfe diffusé sur Netflix le 18 décembre 2020. Il s'agit du dernier rôle de Chadwick Boseman au cinéma.

Il restera pour beaucoup, l'inoubliable Panthère Noire de Black Panther. Chadwick Boseman aurait eu 44 ans le 29 novembre 2020. Il est décédé des suites d'un cancer du côlon le 28 août 2020. Sa disparition a suscité une vague d'émotions chez les fans de la star hollywoodienne.

La maladie n'a cependant pas empêché l'acteur de tourner partager l'affiche du nouveau film de George C. Wolfe intitulé Le blues de Ma Rainey ( Ma Rainey's Black Bottom ) qui sort sur Netflix le 18 décembre 2020. Produit par Denzel Washington et inspiré d'une histoire vraie, ce biopic est adapté de la pièce de théâtre Ma Rainey Black Bottom écrite en 1982 par August Wilson, écrivain américain décédé en 2005.

Chadwick Boseman dans le rôle de Levee. Crédit photo : David Lee - Netflix

Chadwick Boseman dans le rôle de Levee. Crédit photo : David Lee - Netflix

Aux côtés de Viola Davis qui incarne le personnage de Ma Rainey, Chadwick Boseman s'illustre en trompettiste talentueux, ambitieux et déterminé à percer dans le monde musical. Il rêve même de fonder son propre groupe.

Chadwick Boseman (Levee) et Viola David (Ma Rainey). Crédit photo : David Lee - Netflix

Chadwick Boseman (Levee) et Viola David (Ma Rainey). Crédit photo : David Lee - Netflix

«Il a réalisé un travail exceptionnel»

Avant la diffusion du film sur Netflix, Chadwick Boseman a déjà reçu quelques éloges, notamment de Ted Sarandos. Le co-directeur général de Netflix a salué la performance de l’acteur au média américain Entertainment Weekly : “Chadwick était un super-héros à l’écran et dans la vie, c’est impensable de l’imaginer atteindre un tel niveau de travail alors qu’il combattait vaillamment sa maladie. Son héritage en tant que personne et artiste va inspirer des millions de gens.” Denzel Washington s’est également exprimé au New York Times : “Il a réalisé un travail exceptionnel, et maintenant, il est parti. Je n’arrive toujours pas à y croire.”

Une nomination à titre posthume aux Oscars 2021

Crédit photo : David Lee - Netflix

Crédit photo : David Lee - Netflix

Grâce à sa prestation dans le film de George C. Wolfe, Chadwick Boseman est nominé par Netflix à titre posthume aux Oscars 2021 dans la catégorie “Oscar du meilleur rôle”. Il est également en lice pour l’Oscar ‘du meilleur acteur dans un second rôle” pour son rôle dans Da 5 Bloods de Spike Lee. L’acteur américain Kyle Buchanan est même convaincu que Chadwick Boseman sera récompensé coûte que coûte à la 93e cérémonie des Oscars en 2021. “Chadwick Boseman remportera presque certainement l’Oscar du meilleur acteur, maintenant que Netflix a officiellement décidé de faire campagne pour lui en tant qu’interprète principal dans Ma Rainey’s Black Bottom. Il est si bon dans sa dernière performance cinématographique que cela semble indéniable”, a-t-il exprimé sur Twitter le 21 octobre 2020.

“Chadwick Boseman est si bon dans sa dernière performance cinématographique que cela semble indéniable” (Kyle Buchanan sur Twitter le 21 octobre 2020)

Malgré sa courte carrière, Chadwick Boseman laissera sans doute une marque indélébile dans le cinéma américain et international.

La bande annonce du film Le blues de Ma Rainey (Netflix)

Chicago, 1927. Un studio d'enregistrement. La tension monte entre Ma Rainey (Viola Davis), un ambitieux musicien (Chadwick Boseman) et les producteurs blancs...

L’Afrique fait son cinéma : Quel place pour le noir dans le 7ème art ?  

#Oscarssowhite, #Cesarssiblancs ou #BlacksCesars. Que ce soit au pays de l’Oncle Sam ou pour la France libre du Général De Gaulle, le constat est le même. Pour eux comme pour nous, plane le souci majeur de la représentation du noir dans l’industrie culturelle qu’est le cinéma. Si aux Etats-Unis, les acteurs afro-américains réussissent progressivement à déboulonner la vision que se fait l’impérialiste blanc du noir sur grand écran. En France aussi, des voix s’élèvent pour faire bouger les mentalités.  

Depuis quelques années, on voit se multiplier de véritables actions par des professionnels du secteur, amoureux de l’Afrique et de ses talents, qui mettent tout en œuvre pour ouvrir le champ des possibilités aux acteurs de la communauté. C’est dans ce contexte que s’est créé le festival international du film panafricain en 2004, ou qu’a vu le jour, le festival, l’Afrique fait son cinéma, créé par Blaise Pascal Tanguy, il y a deux ans.  

Si ces deux festivals portent des noms différents, ils ont pourtant, la même vocation : porter au-delà des frontières la richesse de la culture africaine et de ses talents, en donnant une vitrine à ces acteurs noirs, qui font des pieds et des mains pour réussir à se faire une place dans le 7ème art.  

 

Il est possible de tourner la problématique dans tous les sens. L’image du noir, la place du noir, la représentation du noir... Dans son article paru en juillet 2020, Le Figaro titrait : le cinéma français a-t-il peur du noir ? La seule interrogation qu’il y a derrière tous ces termes en réalité, c’est tout simplement, la question du noir. Lors des Césars 2020, l’actrice Aïssa Maïga avait bien résumé cette question du noir.  ″Ça fait plus de deux décennies que je ne peux pas m’empêcher de compter lors des réunions du métier... J’ai toujours pu compter sur les doigts d’une main le nombre de non-blancs.” 

La marraine de la deuxième édition de l’Afrique fait son cinéma, qui se tiendra au cinéma le Lincoln à Paris, les 22 et 23 décembre 2020, se positionne comme fer de lance d’une communauté mobilisée qui multiplient les actions marquantes pour ENFIN, se faire entendre. Et à juste titre. Car, aujourd’hui plus que jamais, être comédien noir en France, ce n’est pas se cantonner au rôle du nègre comique ou assujetti. Au même titre que le jeu d’acteur blanc peut être varié, le jeu d’acteur noir demande à être réévalué, à son unique, unité de valeur : un jeu d’acteur.  

C’est en ça que se trouve la force des festivals comme celui de l’Afrique fait son cinéma. Dans une interview son fondateur, Blaise Pascal Tanguy, déclarait : “Il est indéniable qu’un festival comme le nôtre permet de mettre en lumière le travail des cinéastes africains, et en particulier des comédiens. (…) Pendant cette rencontre, nous comptons projeter deux ou trois films africains, faciliter les rencontres entre les porteurs de projets, les producteurs, et bien entendu, tous les acteurs de l’industrie du cinéma. Je suis persuadé que les acteurs et actrices de cinéma africains et afro-descendants y trouveront leur compte.”  

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Trouver son compte, c’est de cela qu’il s’agit. Trouver son compte en tant qu’acteur noir dans une industrie qui jouit de sa liberté d’expression à travers des stéréotypes blessant, provenant du traumatisme de l’esclavage et de la discrimination.  

Car le cinéma tire son inspiration des scènes de vie qui se jouent en société. Ainsi, dans une société marquée par le racisme, comment le noir peut-il trouver sa place ? Et, comprenons-nous, pas “peut-il”, au sens, est-ce qu’il y arrivera ? Mais plutôt au sens, quels sont les moyens donnés et qu’il prend pour y arriver ?  

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L’enjeu, de l’organisation d’un tel festival à Paris, est bel et bien de montrer l’ampleur du talent des acteurs noirs aux professionnels du métier, qui peinent à se sentir concernés par la question de la représentation des minorités, parce qu’ils sont blancs.  

Avec en tête d’affiche, des grands noms du cinéma français et américains, que sont Aïssa Maïga et Eriq Ebouaney, le but est de dire, “nous sommes là, que vous preniez en considération notre appel ou pas, et on ne vous lâchera pas”. Quitte à faire les choses soient-mêmes...pourquoi pas ?  

 

 

Lutte contre le cancer du sein : L’incroyable exploit de Christophe Maleau

Avez-vous déjà envisagé de vous transcendez pour une cause qui vous tenait à cœur ? Vous dépassez comme jamais vous ne l’aviez fait pour faire réagir votre entourage, voire le monde, face à un sujet qui vous prend aux tripes. Si la réponse est oui, vous savez alors pourquoi, depuis des jours, les médias du monde entier ne cessent de relater l’incroyable exploit de Christophe Maleau. A 12 ans, ce jeune martiniquais nous a donné à tous, une leçon. Comment ? En éveillant les consciences sur la lutte contre le cancer du sein, en parcourant, à la force de ses bras, les 40km qui séparent les îles de Sainte-Lucie et Sainte-Anne. Un acte que l’on pourrait presque qualifier d’héroïque, qui n’a bien entendu, pas échappé au regard bienveillant de la rédaction. Retour sur un exploit, qui restera pour longtemps archiver dans les annales... 

 

40km à la nage ! Une distance qui n’équivaut même pas à la distance qui sépare les côtes marocaines et espagnoles. La traversée du détroit de Gibraltar étant de 15km, à peine. 40km à la nage ! Une distance jamais parcouru d’une traite par un athlète olympique, en compétition dans la catégorie de natation en eau libre. 40km à la nage ! C’est pourtant la distance qu’a parcouru en 13h, Christophe Maleau, à peine âgé de 12 ans.  La question que tout le monde se pose alors c’est : d’où ce petit homme, à la porte de l’adolescence a tiré sa force et sa motivation ? La réponse c’est lui-même qui l’apporte à la fin de son exploit. “Il y a des moments où j’ai douté mais comme c’était pour la bonne cause, je me suis dit qu’il fallait que je continue.”  

“La bonne cause” en question ici ? La maman du jeune garçon, atteinte d’un cancer du sein. Invité sur le plateau de Cyril Hanouna dans TPMPChristophe Maleau a adressé un message d’espoir à sa mère, et indirectement, à toutes les femmes souffrant de cette maladie. “J’ai voulu lui montrer qu’il fallait se battre contre la maladie.” lance-t-il, le regard pétillant et plein d’espoir.  

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Si cette traversée fantastique a été réalisée dans le cadre du mouvement Octobre rose, pour la sensibilisation de la lutte contre le cancer du sein. Il est quand même bon de rappeler que Christophe Maleau est un prodige de la natation, loin d’être à son coup d’essai. Il y a trois ans, âgé donc de 9 ans, le jeune martiniquais parcourt 6km à la nage entre l'Anse Mitan aux Trois-Îlets et la Française à Fort-de-France. Un an plus tard, il réitère en effectuant cette fois, 26km de distance à la nage, entre le Diamant et Schœlcher. Différents coups de maitres à un si jeune âge qui laisse présager un avenir plus que prometteur. Le 10 octobre dernier, à peine avait-il achevé son exploit qui fait aujourd’hui, encore parler, qu’il teasait de prochaines surprises à venir.  

Hâte de voir jusqu’où ira Christophe Maleau.  

Défilé "Eco conscious chic " de l'agence Sy Events & Co

Ce samedi 17 octobre, l’équipe d’Esimbi a eu l’occasion de participer au défilé “Eco-conscious chic” organisé par l’agence événementielle Sy Events & Co. 
Cet évènement défend l’idée qu’il est possible de concilier une mode responsable, tout en restant élégant, dans une démarche durable sur l’ensemble du cycle de vie du vêtement.
Impulsée par le désir d’accompagner de jeunes créateurs, Syldacia Ribot, fondatrice de l’agence, a choisi au travers de cet évènement, de révéler le potentiel de trois créateurs de mode engagés, mais aussi de présenter les enjeux environnementaux et sociaux relatifs à ce secteur.

Élue entreprise de l’année en 2018-2019, Congana est une marque proposant des vêtements de sport mixte en imprimés wax. Le nom exprime la fusion entre le Congo et l’Espagne, les origines respectives des deux créateurs, Francisca ELUKI DIHANDJU et José-Manuel GARCIA, unis dans la vie comme dans leur projet.
En plus de proposer des produits éco-responsables, la marque prône le body positif. Les tenues sont conçues pour habiller toutes les morphologies, du XS au XL.

Congana


La crise sanitaire a complétement bouleversé les mariages. Même si à l’heure actuelle, des incertitudes pèsent au sujet des rassemblements de plus de six personnes, rien ne nous empêche de nous projeter pour une éventuelle cérémonie. Si vous êtes une femme rêvant depuis toujours d’un mariage de princesse alors vous serez séduites par les créations de la marque « Sublime et vous ». Créée depuis peu par Syldicia Ribot, la créatrice a pour ambition de sublimer toutes les morphologies. Par ailleurs si vous êtes une adepte du style vintage, vous trouverez certainement votre bonheur. 

Sublime et vous


Si la singularité était une marque, elle se nommerait « Meïko 1.3 ». Créée en Roumanie par Raluca Bratu, Meïko 1.3 propose des pièces classiques associées à des détails excentriques.

Meïko 1.3

Que vous soyez un homme ou une femme au style décalé et hors du commun, vous trouverez sans doute votre compte parmi les pièces proposées par la marque.
Pour plus de renseignements sur la marque et les produits, nous vous invitons à suivre les actualités via le compte Instagram Meïko 1.3. 

 

 

 

Ces noirs, premiers à marquer l’histoire !

Pour célébrer notre culture, l’histoire qui fait notre ADN, nous souhaitions nous tourner sur la célébration de qui nous sommes et d’où nous venons. Voici donc un article sur ces noirs qui ont été les premiers à marquer les mémoires.  Nous avons tous entendu parler de Mme C.J Walker, de Ruby Bridges ou encore Rosa Parks. Si, ces afro-américaines, en ont inspiré plus d’un. Pour cette édition, à la rédaction d’ESIMBI, on s’est dit qu’il serait bien de mettre un petit coup de projecteur, sur ces hommes et ces femmes qui ont par leurs actions, ouvert la voie à tant d’autres, ici en Europe.  

 

Les noirs sont talentueux dans de nombreuses catégories. Commençons par la politique. Même si à ce jour, elle reste encore insuffisante, il y a et il y a eu, une forte contribution des élites noires dans les jeux politiques européens. Ici, notre top 10 des hommes et des femmes influents qui ont réussi à faire changer les lois et faire évoluer les mentalités.  

1. Cyrille Bissette (1795-1858) - Était une figure très influente dans la politique martiniquaise. Si les livres d’histoire nous enseignent le nom de Victor Schoelcher, comme celui qui a réussi à se débarrasser de l’esclavage. La vérité est que lorsque Schoelcher voulait maintenir l’esclavage quoi qu’il arrive, Cyrille Bissette se battait pour mettre fin à cette abomination. Le 27 Avril 1848, cet homme, membre du gouvernement de l’Etat à l’époque, signe un décret en faveur de l’abolition de l’esclavage en Martinique..

2. Learie Nicholas Constantine (1901-1971) - A été l’un des premiers grands joueurs de cricket des Caraïbes, mais il est également connu pour son implication politique. Ce qu’il a fait pour la politique et l’égalité raciale au cours de son service au Haut Commissaire du Royaume-Uni, restera et marquera l’histoire des Noirs en Angleterre.

3. Ignatius Sancho (1729-1780) - Toujours dans l’histoire du Royaume-Uni, Ignatius Sancho a été le premier électeur noir britannique reconnu. Né esclave, Ignatius Sancho a reçu une éducation qui lui a permis de devenir un compositeur respecté et un Homme de lettres. En utilisant ses compétences, M. Sancho s’est imposé comme une figure dans le mouvement en faveur de l’abolition de la traite négrière et a pris le droit de vote lors d’une élection britannique.

4. Manon Tardon (1913-1989) - Née à Fort-de-France, Manon Tardon était impliquée comme dirigeante dans la secrète résistance française. À 30 ans, cette jeune femme qui vivait à Paris, décide d’être membre de l’A.F.A.T, forces spéciales de l’armée. Elle était l’une des seules femmes de ces forces spéciales à avoir participé à la défaite nazie.

5. Diane Julie Abbott (1953-Aujourd’hui) - est entrée dans l’histoire en devenant la première femme noire à être élue au Parlement anglais. En tant que pionnière, elle savait à quel point son rôle dans le gouvernement britannique était important. “J’ai rejoint la politique parce que je savais à quel point la vie était difficile pour mes parents et leurs amis. Je savais à quel point la vie des Noirs est difficile en général et je voulais faire quelque chose à ce sujet.”, déclare-t-elle. Elle laisse ainsi sa marque dans l’histoire en s’engageant pour sa communauté.

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6. Wole Soyinka (1934-Aujourd’hui) - est un auteur et un militant politique. Une grande partie de ses écrits concerne l’oppression du gouvernement nigérian et de ses dictateurs sur la population. Il n’a jamais dissocié son engagement politique de son travail. Ce même travail lui a permis d’être le premier Africain à être honoré par un prix Nobel de littérature en 1986.

7. Wangari Muta Maathai (1940-2011) - Autre première africaine à avoir été honorée avec un prix Nobel, Mme Wangari Maathai. Cette politicienne et militante écologiste kényane a été la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix, en 2004. “En tant que première femme africaine à recevoir ce prix, je l’accepte au nom du peuple du Kenya et de l’Afrique, et même du monde. Je suis particulièrement attentif aux femmes et à l’enfant. J’espère que cela les encouragera à élever la voix et à prendre plus de places dans le leadership.” déclare-t-elle.

8. Christiane Taubira (1952-Aujourd’hui) - est une femme politique née en Guyane française. Cette ancienne ministre de la Justice est considérée comme une femme de pouvoir, pleine de convictions. Elle rentre dans l’histoire en étant la première femme noire nommée ministre de la Justice en France par Jean-Marc Ayrault. Fière de son passé et de son histoire, Christiane Taubira a été la voix de beaucoup de noirs en France en donnant son nom à la loi qui reconnaît la traite négrière et l’esclavage de l’Atlantique comme un crime contre l’humanité. Pour cela, nous lui disons, merci Mme Taubira.

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9. Blaise Diagne (1872-1934) - Il n’aurait peut-être pas eu de Christiane Taubira sans un Blaise Diagne. Ce Sénégalais né à Gorée, a trouvé sa place dans le gouvernement Français et a été le premier député africain, nommé à la Chambre des députés en 1914.

Les noirs brillent par leur intelligence mais aussi par leur force. Raison pour laquelle, nous avons décidé de mettre en lumière trois noirs qui ont marqué l’histoire par leur combativité. Ce qui a sans doute permis d’ouvrir des portes dans le domaine du sport et de l’armée.

1. Raoul Diagne (1910 – 2002) - Son père était le premier noir à jouer un rôle dans la politique française. Comment n’aurait-il pas pu marquer l’histoire, lui aussi ? Le fils de Blaise Diagne a décidé de poursuivre une autre direction en devenant le premier joueur noir sélectionné en équipe de France de football. Sans lui, il n’aurait jamais eu de Lilian Thuram, N’Golo Kante ou Samuel Umtiti.

2. Amadou Mbarick Fall (1897 – 1925) - Amadou Fall appelé Battling Siki est né au Sénégal et a déménagé en France pendant son adolescence. Siki a toujours eu une passion pour la boxe et a commencé une carrière professionnelle très jeune. Avec la Première Guerre Mondiale, Siki rejoint l’armée Française et prouve sa bravoure pendant les batailles. Après cela, il est retourné à sa carrière de boxe et est devenu le premier Africain à gagner un championnat du monde de boxe. Il est mort à l’âge de 28 ans à New York, abattu par un policier blanc.

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3. Lilian Bader (1918 - 2015) - Née à Liverpool et originaire de la Barbade, Lilian Bader est l’une de ces femmes puissantes qui détruisent les stéréotypes. Son père a servi pendant la Première Guerre Mondiale, alors quand la Seconde Guerre Mondiale a éclaté, Lilian s’est enrôlée dans la Royal Air Force et est devenue l’une des premières femmes noires à rejoindre les forces armées britanniques.

Derrière toutes ces histoires, tant d’autres noms que quelques-uns connaissent... Ira Aldridge, Katucha Niane, Dr Shirley Thompson, Wilma Rudolph, Christina Jenkins, Daniel Hale Williams. Des noirs d’Europe ou d’Amérique qui nous influencent tous par leur force. 

À nous de nous concentrer sur ce qui compte vraiment... la construction de notre avenir par la revendication de notre brillant passé. 

Didi Olomidé : icone mode confirmée. Pourquoi les plus grandes marques se l’arrachent ?

Si le terme “It-Girl” était encore à la mode, ça aurait sans conteste, été l’expression adéquate pour décrire l’icône mode de l’année : Didi Stone Olomidé. A 20 ans, la fille du chanteur Koffi Olomidé a su comment tirer son épingle du jeu et séduit aujourd’hui les marques les plus prestigieuses du monde de la mode et de la beauté. A la fois, mannequin et influenceuse, toute sa vie, Didi Stone Olomidé, s’est consacrée à sa passion pour la mode, et à l’affirmation de son personnage. Un style singulier qu’elle sait particulièrement bien mettre en avant et qui lui ont permis cet été, de signer l’un des plus gros contrats de son début de carrière. Didi Stone Olomidé, icône mode confirmée. Pourquoi les plus grandes marques se l’arrachent ?  

 

“J’essaye de créer une cohésion dans mon style. J’aime conserver mon identité tout en la façonnant. Je m’inspire des looks de défilés et des archives. L’idée est de réussir à rendre hommage au designer sans pour autant perdre ce qui fait ma singularité. Mon identité compte beaucoup et je ne veux pas la perdre.”  Voilà ce que déclarait Didi Stone Olomidé dans une interview accordée à Jeune Afrique. 

Cette singulière identité, Didi Stone Olomidé, l’a façonné en observant son père, le chanteur congolais, Koffi Olomidé. Car oui, le goût du style, c’est de famille. Que ce soit dans ses textes ou son approche de la mode, le créneau de Koffi Olomidé a toujours été de se différencier. En bon enfant du pays de la sapologie, Koffi Olomidé n’hésite jamais à jouer sur LA TOUCH, qui pourrait paraître extravagante. Méthode savamment adoptée par sa fille, qui puise aussi son inspiration, du côté de sa maman, Aliya. Prestance et classe attitude sont les maîtres mots de la mère du jeune mannequin. Et c’est sur ce parfait combo que Didi, construit aujourd’hui sa carrière.  

Une carrière qui démarre à l’âge ingrat, quand en se promenant dans les rues de Paris avec sa mère, elle se fait repérer par un chasseur de tête. Si les choses évoluent doucement au début de son adolescence, son visage angélique n’échappe pas à l’œil avisé des rédacteurs de l’emblématique Vogue Magazine

À, à peine 16 ans, Didi Olomidé, a l’honneur d’être référencée comme la “nouvelle belle du jour” à suivre. Elle affirme déjà à l’époque, ne pas avoir peur d’essayer des choses “non conventionnelles”, comme son idole Rihanna

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”J'aime beaucoup Rihanna, car elle n'a jamais peur d'essayer des choses nouvelles” dit-t-elle. 

Une déclaration qui a certainement retenu l’attention de la barbadienne, car 4 ans plus tard, la marque Fenty de l’artiste américaine, fait partie des premières marques influentes à associer son image à la fille du chanteur congolais.  

Une porte ouverte et des relations avec les plus grands noms de la mode, qui permettent à Didi Olomidé de s’imposer de plus en plus rapidement, comme une évidence aux yeux de tous.  

Aujourd’hui mannequin, entrepreneur et personnalité des médias sociaux, habillée par BalmainVivienne Westhood, ou Jean-Paul Gauthier, Didi Stone Olomidé monte d’un cran grâce à sa collaboration avec L’Oréal.  

Une gratification dévoilée en août 2020 sur les réseaux sociaux de la jeune femme et relayée officiellement par L’Oréal.  

Si certains considèrent que cette couronne d’égérie ne scier pas à Didi, la stratégie adoptée par la marque française depuis quelques années, démontre le contraire. Même s’il y a toujours eu une volonté d’inclusion de multi culturalité dans les spots publicitaires de l’Oréal Paris. Le fait est que le succès de Fenty Beauty a changé la face de l’industrie cosmétique.  

Avec ses différentes casquettes, Didi Olomidé séduit, car son profil rentre dans la catégorie de cette nouvelle génération de mannequin, influente sur les réseaux, dont la notoriété permet d’étendre un peu plus le pouvoir des marques sur des consommateurs 3.0.   

Ces reines africaines qui ont protégé leurs terres de l'invasion étrangère

L’Afrique est une terre pleine d’histoire. Et dans chaque pays, il y a eu une reine. Cette année, nous avons célébré l’histoire des noirs et avons décidé de mettre en lumière 8 reines africaines qui ont tout fait pour protéger leurs terres des invasions étrangères.

Queen Ranavalona I, de la dynastie des Merina, accède au trône après la mort de son mari Radama I. Le règne de Ranavalona I, de 1828 à 1861, se caractérise par l’affirmation de la souveraineté de son pays, contre les pressions des conquêtes Européennes. En tant que nationaliste intrépide, elle mène une lutte sans merci contre l’expansion des religions étrangères et mène la vie dure aux missionnaires européens, installés dans son pays avant son accession au trône. Radama I avait ouvert le pays à l’Europe, à son arrivée au pouvoir sa femme a radicalement rompu avec ses méthodes. Elle s’est battue pour ne pas voir son pays changer par la culture européenne et les influences politiques. Elle interdit le christianisme dans son pays et chasse les missionnaires européens en 1835.

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Avant leur expulsion, elle leur écrivît une lettre, dans laquelle elle déclare : ”Si je vois certains de mes sujets vouloir changer les règles établies par les douze grands rois, mes ancêtres, je ne pourrai pas consentir; parce que je ne permettrai pas aux hommes de venir changer tout ce que j’ai reçu de mes ancêtres, et dont j’ai accepté, sans honte et sans crainte, toutes les idées. Vous êtes libres d’enseigner à mon peuple la science et la sagesse; mais pour ce qui est de toucher aux coutumes des ancêtres, c’est un travail vain, et je m’y opposerai entièrement”. Ranavalona Ier, reine de Madagascar. 

Sans doute la plus connue de notre liste de reines africaines, Cléopâtre. Cette reine d’Égypte et dernière dirigeante de la dynastie ptolémaïque, a inspiré beaucoup de films et autres tragédies de divertissement. La dernière des reines d’Egypte restera l’une des femmes les plus exceptionnelles de l’histoire de l’humanité pour son intelligence et son efficacité. Réputée pour être têtue, Cléopâtre était prête à tout pour son royaume. Son goût pour les alliances politiques ou son talent pour trouver des amants bien placés, fait d’elle une femme si respectée, que le mythe continue aujourd’hui. Cléopâtre est l’exemple parfait de ce que veut dire tout risquer pour la liberté. 

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Les Ahosi de Dahomey, de la province du Bénin, étaient de grandes combattantes. Souvent appelées Amazones de Dahomey, elles étaient plus fortes que les hommes pour ce qui relevait de la maîtrise de l’art martial. Les Ahosi étaient très instruites et avaient une position très agressive contre les colonialistes blancs. Elles étaient des combattantes féroces et avaient la réputation de décapiter les soldats au milieu de la bataille.

La quatrième grande combattante vient d’Haïti et a fait tomber beaucoup d’hommes sous le coup de son épée. Sanite Belair, Officier de l’armée de Toussaint Louverture, Sanité Belair est née en 1781 et morte en 1802. Pour l’histoire haïtienne et pour l’histoire des Noirs, le nom de Sanite Belair est  très important. Elle a joué un rôle majeur pour l’indépendance d’Haïti. En tant que sergente, elle voulait désespérément aider Haïti à obtenir son indépendance. Avec son mari, elle a commencé une insurrection soutenue par la quasi majorité de la population asservie contre leurs oppresseurs.  

Le 5 octobre 1802, Sanite et son mari sont condamnés à mort. Les livres d’histoire disent qu’avant d’être abattue, elle aurait crié: « Viv Libète anba esklavaj! »  soit « Liberté, pas esclavage ». 

Hadja Aissatou Mafory Bangoura. Reine des temps modernes dans les années 70, Miss Bangoura est née en 1910 et est décédée en 1976. Figure inoubliable de l’indépendance de la Guinée, Hadja Bangoura est sans aucun doute une femme de fer. Même si sa tombe a été récemment profanée, elle reste répertoriée dans les livres d’histoire comme une femme politique puissante qui a combattu contre les colons blancs.

Phila Portia Ndwandwe, née en 1964, a fait partie du Congrès national africain sous la direction de Muzi Ngwenya, en 1985. Elle s’est jointe à ce mouvement anti-apartheid alors qu’elle était étudiante en médecine dentaire à l’Université du Kwa-Zulu Natal. Trois ans après son entrée dans l’ANC, Phila Ndwandwe a été enlevée et torturée par des membres de la police de l’Apartheid, dans l’espoir d’être transformée en informateur. Quand ils ont réalisé qu’elle ne leur serait pas utile, ils l’ont abattu d’une balle dans la tête. Pour avoir été déterminée à rester fidèle à la défense de la cause des noirs en Afrique du Sud, Phila Portia Ndwandwe, a été exécutée, alors qu’elle n’avait que 24 ans.

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L’histoire de toutes ces femmes noires nous rappelle notre devoir de continuer à lutter pour la liberté des nos semblables partout à travers le monde.

NAWEL DEBBOUZE : "Miser sur la jeunesse africaine, c'est miser sur l'avenir du continent"

Son nom vous le connaissez bien, mais savez-vous vraiment qui est Nawel Debbouze ? Car si son patronyme est un atout, Nawel Debbouze est loin d’être que la sœur de... Impliquée dans d’importantes actions caritatives comme, l’opération Ne baissons pas les masques, qui œuvre pour aider les familles marocaines à surmonter la crise du COVID-19, s'il y a une particularité importante à souligner chez Nawel Debbouze, c’est son éternel main tendue pour aider les autres. Au-delà de son grand cœur, la jeune femme de 30 ans, a su s’affirmer au fil des années comme une bussiness modeuse accomplie, en créant notamment sa ligne de sacs à main. De son amour pour la mode, est né la volonté de montrer au monde, la multitude de talents qui comme elle, se dépasse pour réussir à faire de leur passion un métier. Grâce à l’African Fashion Talent, qu’elle lance en 2018, Nawel Debbouze marque son attachement au continent, et donne sa chance aux talents émergents. Pour ESIMBI, Nawel Debbouze a accepté de revenir sur son parcours et sa passion pour la mode et son attachement à la mode africaine.  

 

ESIMBI :  Nawel Debbouze bonjour, question classique, pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment est-ce que vous vous décrieriez ? Qui est Nawel Debbouze ?  

NAWEL DEBBOUZE :  “Je suis une femme avant tout. Une jeune femme de 30 ans, passionnée de mode et maman d’un petit garçon qui s’appelle Yanis.”  

ESIMBI : Pouvez-vous me donner 5 moments incontournables de votre vie qui ont forgé la femme ambitieuse que vous êtes aujourd’hui ?  

ND : “Premièrement, je dirais mes études à l’étranger. J’ai étudié en Angleterre et au Canada, et c’est ce qui m’as permis d’avoir cette ouverture d’esprit sur le monde.  

Deuxièmement, je dirais tout simplement que ma vie a été jalonnée par de belles rencontres. Des rencontres telles que Precious Motsepé, qui est une grande entrepreneuse en Afrique du Sud, qui a organisé la Fashion Week pour le groupe Mercedes. C’est une grande femme, entrepreneuse, qui a un parcours merveilleux.  

Ma rencontre avec Monica Belluci aussi, m’a également beaucoup inspiré tout au long de mon parcours. Ces deux femmes ont marqué l’histoire pour moi.  

Troisièmement, je dirais que l’année de création de ma marque de sacs à main, JudeJude, fait partie des moments incontournables de ma vie.  

Quatrièmement, l’organisation du Festival African Fashion Talent et cinquièmement, bien évidemment la naissance de mon fils, Yanis, qui a 9 ans aujourd’hui et qui m’a complètement épanoui et accompli en tant que femme.”  

ESIMBI : Si je vous dis ‘mode’, qu’est-ce que vous me répondez ?  

ND : “Pour moi, la mode se résume en trois mots. Passion, liberté et expression.  Passion parce que c’est quelque chose qui ne se décide pas, qui se vit. C’est inné en fait la passion. La liberté, parce que la mode est un art qui vous permet d’être libre, ça parle à l’humanité. Et puis l’expression, parce que c’est un langage universel la mode. C’est un langage qui ne se verbalise pas. Pour moi, chacun est libre de s’exprimer de sa façon. La mode c’est l’expression d’une personnalité, ça englobe pleins de choses en fait la mode, mais pour moi ce qui en ressort de fondamental c’est la passion, la liberté et l’expression.“ 

 

ESIMBI : Vous êtes créatrice d’une marque de sacs à main nommée JudeJude. Pouvez-vous nous dire comment les codes culturels qui vous imprègnent se manifestent dans vos créations et dans votre éthique de travail, en règle générale ? 

ND : “La création de ma marque de sacs à main et être dans la mode, pour moi déjà, c’est un rêve que j’ai depuis toute petite. Ma mère avait deux trois sacs à main en haut de son armoire, et il ne fallait pas les toucher. Quand j’en prenais un, c’est quand elle était absente, mais vraiment il ne fallait pas les toucher. (rires) C’est vraiment une histoire qui me tient à cœur depuis toute petite. Et puis les sacs à main de ma maman, c’était vraiment quelque chose de précieux, comme un bijou. Ils étaient emballés dans des housses etc... Donc, voilà, c’est vraiment un rêve depuis toute petite de vouloir créer ma marque, et je l’ai concrétisé avec le lancement de JudeJude en 2018.  

La marque JudeJude parle d’elle-même. Ce terme signifie ‘générosité’ en arabe littéraire. C’est un métissage, c’est un mélange de culture, c’est à la fois une culture maghrébine, africaine et occidentale. Je mélange pleins de codes couleurs dans mes créations.  

L’éthique de travail je l’ai et elle me tient à cœur, parce que toutes mes créations sont faites selon un savoir-faire précieux et ancestrale issu d’Orient. Et puis à travers mes sacs je voulais vraiment explorer la sensibilité et le raffinement de mon pays. Il y a beaucoup de tissus que je retravaille d’ailleurs, qui sont des tissus 100% marocains. A travers ma marque, c’est vraiment une histoire que j’essaye de créer et d’agrandir.  

En ce qui concerne mes ambitions... j’en ai pleins. J’ai encore envie de créer d’autres festivals de mode, d’agrandir ma marque, de partir dans le prêt-à-porter. C’est vrai que là je suis autour de la maroquinerie mais j’aimerais vraiment m’élargir à ce niveau-là.”  

 

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ESIMBI : Maintenant si je vous dis ‘mode africaine’, qu’est-ce que cela vous évoque ?  

ND :  (rires) - “Ahh, la mode africaine elle m’évoque beaucoup de chose. Elle est whaouuu ! La mode africaine pour moi ça représente la joie de vivre, vraiment. Les couleurs sont vibrantes. La fantaisie des motifs, c’est juste impressionnant. Je suis une amoureuse du wax. D’ailleurs, pour mon premier défilé, j’ai fait toute la collection autour du wax. Voilà, ce que représente la mode africaine pour moi, c’est la joie de vivre.“ 

 

ESIMBI : Vous êtes initiatrice de l’African Fashion Talent, lancé pour la première fois en 2018. En quelques mots, pouvez-vous nous parler de cet événement ?  

ND : AFRIFATA c’est un événement qui avait pour but de révéler les jeunes talents d’une quinzaine de pays, de mettre en lumière cette nouvelle génération, qui ont présenté une collection de folie d’ailleurs. Chaque créateur raconte son histoire à travers ses collections et puis franchement, ça s’est vu sur la première édition en 2018.  

L’idée de créer cet événement m’est venu car moi-même, en tant que créatrice, je trouvais qu’on n'avait pas assez de possibilité, en tant que jeune créateur, de se mettre en avant. On a nos sacs, on les vend, on fait du classique quoi, du commercial. Mais j’avais envie de mettre en avant ces jeunes créateurs, par un autre biais, plus impactant pour eux et qui serait vraiment utile à l’arrivée. J’en ai rencontré des dizaines qui m’ont dit que leur plus grande difficulté c’était le manque de plateforme existante. On parle de créateurs qui n'étaient pas forcément connus, qui ne savaient pas comment exploiter, comment mettre en avant leurs créations et du coup, pour moi, c’était important de créer cette plateforme, cet événement au Maroc. D’une part, parce que je suis d’origine marocaine et puis parce que j’ai vu la possibilité de faire bénéficier tous ces créateurs de mon expérience et de mon carnet d’adresses. J’ai travaillé dans l’événementiel et je me suis dit pourquoi ne pas mettre en avant ces jeunes designers qui ont un potentiel de folie.”  

ESIMBI : Vous auriez pu vous centrer sur la mise en lumière de la mode orientale. Mais dans une interview vous avez déclaré qu’il était important pour vous de “rendre hommage à l’Afrique et à son vivier d’artistes”. Pourquoi cela vous tient à cœur ?  

ND : “Moi en tant que marocaine, j’ai eu cette chance de mettre en application ma passion. Et pour moi, c’était important de révéler à travers cet événement, ces jeunes artistes d’Afrique dont est fiers. Sachant qu’il y’a 60% des africains qui ont moins de 24 ans, je dirais même que miser sur la jeunesse africaine, c’est miser sur l’avenir du continent. Je n’invente rien. Sa majesté Mohammed VI l’a bien souligné en disant que ‘l’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse’.”  

ESIMBI : L’événement existe depuis 3 ans. Comment concrètement l’AFRIFATA a répondu ou répond au besoin de développement du secteur de la mode africaine sur le continent et à l’échelle internationale ?  

ND : “Cet événement a eu pour impact la révélation de certains talents. Ça a aussi été la consécration d’une carrière pour d’autres. Ce festival n’a pas été uniquement un défilé de mode, mais une plateforme d’échange avec des politiques, des financiers, des artistes, à travers des tables rondes sur les trois jours du Festival. Ça a été au-delà d’un simple défilé de mode. L’AFRIFATA, c’est la connexion entre les talents et les professionnels de l’industrie.”  

 

ESIMBI : Au regard de la situation du secteur de la mode africaine aujourd’hui, quels sont les défis que vous souhaiteriez à tout prix réussir à relever ?  

ND :  “Ma passion, c’est une chose. Mais j’aimerais vraiment organiser d’autres festivals à travers toute l’Afrique. J’aimerais créer une caravane qui se balade à travers tout le continent. Toujours dans l’idée de mettre en avant les talents africains. C’est mon objectif, c’est mon but.” 

 

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ESIMBI : Si vous n’aviez pas été mannequin et créatrice de mode, quel autre métier auriez-vous pu faire ?  

ND :  “Alors, je n’ai pas été mannequin mais modèle pour plusieurs marques. Mannequin, il faut faire 1m80 et je ne les fais pas (rires). Mais pour répondre à votre question, j’aurais été créatrice de mode et modèle, car à mes yeux quand on a une passion, rien ne peut nous en détourner. “ 

ESIMBI : Il y a-t-il un fait que peu de gens savent sur vous que vous souhaiteriez partager avec les lecteurs d’ESIMBI ?  

ND:  Non, je laisse les lecteurs découvrir ma passion à travers mes créations, à travers mon univers. Je leur laisse le soin de me découvrir à travail mon travail et mon univers.”  

ESIMBI: Que voulez-vous que le public retienne de vous ?  

ND : ”Je veux que les gens retiennent que chaque réussite commence par un rêve. Ça a été mon mantra tout le long de ma vie. Il faut partir de quelque chose, il faut une base, un moteur. Il faut qu’on soit imprégné de quelque chose pour pouvoir réaliser ce qu’on veut. Pour pouvoir être quelqu’un, il faut être passionné.” 

Les applications de rencontre afro : A la recherche du partenaire qui nous ressemble

Infidèles pour les hommes, agressives pour les femmes. Aujourd’hui, difficile de passer à côté des stéréotypes entourant les noirs, qu’ils soient hommes ou femmes. Stéréotypes si profondément ancrés que beaucoup ont du mal à valoriser le couple noir. A l’inverse de certaines communautés, le couple noir n’est pas vu comme un #couplegoal. Pourtant, depuis environ trois ans, se développe la tendance Black Love. Le For Us By Us, ne se limite plus à la construction de nos entreprises, ce mantra prend tout son sens en ce qui concerne les relations amoureuses. De plus en plus d’hommes et de femmes noirs se sont mis à la recherche du partenaire qui leur ressemble en vue de construire un avenir en phase avec leurs convictions. Pour répondre à leurs besoins, l’émergence des dating app spécialisées commencent à envahir le marché des applications de rencontre.  

Application de rencontre afro : #BLACKLOVE  

Blacklove, Afrolove, quel que soit le nom que l’on lui donne, le constat est le même. Aujourd’hui, les noirs du monde entier ont besoin d’être valorisé, de se sentir valorisés et par-dessus tout de se valoriser. Aux vues des événements dramatiques que la communauté doit affronter, pour la jeune génération d’afro descendant du monde entier, il est devenu vital de transposer leurs revendications sociales par la matérialisation de leurs relations affectives.  

Comment militer pour les membres de sa communauté, si au quotidien nous en restons éloignés ? C’est la question qui s’est posée pour beaucoup de jeunes femmes et jeunes hommes noirs. Noirs et fiers, certes, mais pas dans l’intimité. Sortir avec une fille que mes collègues appellent “niafou” pour rigoler, difficile à assumer.  

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Durant des années, la conscience collective a nourri l’idée que le couple noir, ne rentrait pas dans la catégorie des couples qui font rêver. Le couple noir ne se limitait qu’à la vision d’un homme infidèle qui boit dans les bars avec ses amis, pendant que sa femme, s’occupe des enfants à la maison. Pas très glam, n’est-ce pas ?  

Pourtant, dans votre fil d’actualité Instagram, vous voyez souvent défiler depuis quelques temps, le hashtag Blacklove associé à celui de Couplegoal. Et oui, le mouvement s’est inversé et le Blacklove arrive en force.  

Venue des Etats-Unis, cette tendance qui vise à valoriser les relations amoureuses entre les noirs et casser les stéréotypes, prend peu à peu sa place en France, par le biais des applications de rencontre pour afropéens.  

Car si en 2016, l’application Smoochr a créé la polémique aux Etats-Unis à cause d’une configuration qualifiée de raciste. Aujourd’hui, d’autres ont repris le crédo et ça fonctionne plutôt bien.  

 

Application de rencontre afro : l’identité culturelle comme atout de séduction  

Dans son émission Black LoveOprah Winfrey met en avant des couples noirs qui évoquent les challenges qu’ils ont dû surmonter dans leur relation. Une des intervenantes décrit l’amour qu’elle porte pour son mari comme suit : “Blacklove is like selflove for two”. Traduction, “l’amour noir, c’est s’aimer soi-même mais pour deux.” 

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En surfant sur cette volonté de s’aimer pour ce que la culturelle noire représente, et signifie pour chaque être, les applis de rencontre destinées aux afropéens, proposent à ceux qui sont en quête de valorisation de leur identité, de trouver le partenaire idéal, en se basant précisément sur cette singularité culturelle.  

Lancée courant 2019, l’application My Black Circle rencontre un fort succès auprès de la communauté afropéenne. Sur le site, Nelly, la fondatrice de l’application, explique d’où est partie cette création.  

“Cette application est principalement dédiée à la communauté afropéenne. En effet, il existe une multitude d’applications de rencontre mais aucune n’est dédiée à cette communauté et il est extrêmement difficile de pouvoir se trouver, se découvrir et se rencontrer parmi les millions d’utilisateurs quand on recherche quelqu’un avec qui partager des valeurs similaires.”  

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L’identité culturelle est devenue un critère de séduction à part entière pour beaucoup d’hommes et de femmes noirs. Pour ces jeunes gens, il est très important de réussir à construire une relation durable sur les mêmes fondations et legs, reçus de la génération de leurs parents.  

“Notre souhait est avant tout de faciliter les rencontres entre les personnes de la communauté afropéenne voulant faire perdurer leur héritage et leur culture. (…) Nous voulons créer des histoires qui ont un sens et vous faire rencontrer la personne qui partagera votre vie et vos traditions.", poursuit Nelly la fondatrice de l’application.  

Sans vouloir politiser, il faut dire que les violences faites aux noirs des derniers mois, ont appuyé cette volonté d’avoir un partenaire qui non seulement nous ressemble, mais qui surtout nous comprend. La jeune génération a besoin de pouvoir s’impliquer dans des causes qui leurs sont chers, sans avoir à supporter le traditionnel commentaire de victimisation brandit par ceux qui n’ont aucune conscience de l’importance du poids du passé, dans la construction identitaire d’un afro descendant aujourd’hui.

Et puis, en toute franchise, après les Obama, qui peut nier qu’être un couple noir, ce n’est pas hyper glam !

 

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Mory Kanté, "une légende s'en est allée"

Le chanteur s’est éteint des suites de maladies chroniques à l’âge de 70 ans. Sa chanson “Yéké Yéké” restera l’un de ses plus grands succès internationaux.

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Après Manu Dibango, Aurlus Mabele, Idir ou encore Tony Allen, l'Afrique perd une autre pointe de la musique internationale. Mory Kanté est mort le vendredi 22 mai à l'âge de 70 ans à Conakry (Guinée). Selon son fils Bella Kanté à l'AFP, le chanteur «souffrait de maladies chroniques et voyageait souvent en France pour des soins». Ce qui «n'était plus possible» avec le coronavirus. Mory Kanté laisse derrière lui une carrière riche de près de 50 ans et une dizaine d'albums studio.

Né le 29 mars 1950 à Albadaria dans le sud de Guinée. Mory Kanté grandit dans une fratrie de 38 enfants où il est le plus jeune. Sa famille est constituée de poètes, chanteurs, journalistes et griots dont ses parents et son grand-père maternel. A 7 ans, le jeune Mory Kanté poursuit ses racines maliennes en s'installant à Bamako chez sa tante, Maman Ba ​​Kamissoko. C'est d'ailleurs dans cette même ville qu'il intègre en 1968, l'Institut des Arts de Bamako. Il y reste jusqu'en 1969. L'aventure musicale de Mory Kanté commence en 1971 quand rejoint à 21 ans le groupe Super Rail Band de Bamako après avoir été repéré par le saxophoniste Tidiani Koné (décédé en 2001). C'est au sein de ce groupe qu'il rencontre un certain Salif Keita, grande figure de la musique malienne. Après le départ de Salif Keita en 1973,

Début de carrière solo et premier triomphe européen

La carrière solo de Mory Kanté a commencé en 1981 avec la sortie de son premier album Courougnègnè. Sa notoriété sur le continent africain grandit. Cependant, son désir de conquérir un oublic européen se fait sentir. C'est ainsi qu'il arrive en France en 1984, à une époque où la musique du monde se développe. La même année, il enregistre l'album éponyme Mory Kanté. Cet opus connaît un bel accueil public et critique et le chanteur devient ainsi une grande vedette en Italie. C'est dans ce même pays qu'il fait en 1986 la rencontre du producteur américain David Sancious. Ensemble, ils enregistrent l'album Ten Cola Nutsqui sort sous le label Barclay. Devenu une révélation sur le continent européen, Mory Kanté se produit alors sur de nombreuses scènes européennes dont la Mutualité, le New Morning, le Printemps de Bourges. Il est également convié par Jacques Higelin à Bercy en 1985.

«Yéké Yéké», son tube planétaire

L'un de ses titres les plus phares de son répertoire restera «Yéké yéké», album chanson extraite de son Akwaba Beach sorti en 1987 et qui devient disque d'or en octobre 1988. Ce titre aux sonorités afro-beat et dance music propulse Mory Kanté au rang des artistes les plus populaires d'Afrique où sur le surnomme «le griot électrique». Grâce à cette chanson, il remporte en 1988 une Victoire de la musique en 1988 dans la catégorie «Album de la communauté francophone». Après une pause de quelques années, le chanteur guinéen revient sur le devant de la scène en 2001 avec l'album Tamala - Le Voyageur. En 2012, il sort son dernier album La Guinéenne.Mory Kanté aura tout de même clôturé sa carrière sur une récompense, celle du Grand Prix des musiques du monde décernée par la Sacem en 2017.

«Un parcours exceptionnel»

Les hommages ne se sont pas faits attendre dès l'annonce de la mort de ce géant de la musique africaine. Dans le milieu politique, sur Twitter, le président guinéen Alpha Condé a salué «un parcours exceptionnel» et «exemplaire» de Mory Kanté. Cekou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques et ancien premier ministre guinéen (2004-2006) a publié sur son compte Facebook: «Une légende s'en est allée se rend derrière elle toute une nation orpheline. L'héritage musical que nous lègue Mory Kanté constitue un patrimoine culturel dont tous les guinéens sont fiers. (...) J'adresse mes condoléances les plus émues à la famille et au peuple de Guinée ».Autre hommage émouvant, celui de son ancien partenaire du Super Rail Band de Bamako, Salif Keita, pour qui Mory Kanté était «la famille». «C'est une perte énorme. Repose en paix mon frère » , une page de l'artiste malien sur Facebook le vendredi 22 mai.