Lilian Thuram dénonce les catégories dans La pensée blanche

L’ancien footballeur international a publié un essai dans lequel il analyse la construction d’une pensée blanche dominante au cours des derniers siècles.

“Qu’est-ce que c’est “être blanc””, “Avez-vous déjà vu une personne de couleur d’une feuille de papier blanc ?”, “A quel âge devient-on blanc ?” Ce sont les questions que se pose Lilian Thuram dans son nouveau livre La pensée blanche, paru aux éditions Philippe Rey le 1er octobre 2020. “La pensée blanche” est un terme qui revient à plusieurs reprises dans cet ouvrage. A travers ce livre, l’ex-footballeur international et président de la Fondation Education contre le racisme, veut “mettre en lumière des pans de l’histoire négligés, voire ignorés, qui ont pourtant construit l’identité blanche”. Mais sans pour autant “condamner le racisme en des termes généraux.”

Dès son arrivée en France au Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, Lilian Thuram est confronté au racisme. A l’âge de 9 ans, le futur footballeur international se fait insulter de “sale Noir” par ses camarades de classe de CM2. Une blessure toujours ancrée dans la mémoire de l’ancien champion du monde 1998 qui a fait partie de la génération “black, blanc, beur”. Lilian Thuram réalise alors qu’il est entré dans une catégorie, celle des “Noirs”. En y repensant, l’auteur s’aperçoit que les gens ont la conviction que les Noirs sont inférieurs aux Blancs. Autrement dit : “Etre Blanc, c’est mieux.”

L’auteur se souvient même d’une étonnante discussion avec son second fils footballeur, Khephren. Il lui demande : “Mon chéri, tu es le seul noir de ta classe ? Son fils répond : “Mais papa, je ne suis pas noir, je suis marron.” Son père reprend : “Ah bon ? Et les autres de ta classe sont de quelle couleur ?” “Ils sont roses”, conclut alors le fils.

“On ne naît pas blanc, on le devient”

Ce livre, comme aime à le dire Lilian Thuram au regard de ses interviews à ce sujet, ne renvoie pas à la “pensée des Blancs”. L’ancien footballeur veut mettre l’accent sur le fait que, le “blanc” n’est pas une couleur de peau. C’est une pensée. Autrement dit pour l’auteur : “On ne naît pas blanc, on le devient”, en emprunt à la célèbre phrase de la philosophe Simone de Beauvoir : “On ne naît pas femme, on le devient.”

Pour expliquer cette “pensée blanche”, Lilian Thuram remonte le temps en faisant un détour par l’Histoire. C’est elle qui “apporte un éclairage précieux qui permet de comprendre, par la connaissance des évènements du passé, notre présent et de construire notre futur”, explique l’auteur dans son livre. Un tableau va justement l’aider à construire son raisonnement sur la “pensée blanche”, celui du peintre français Marcel Verdier (1817-1856), Châtiment des quatre piquets dans les colonies (1843). Ce tableau, qui renvoie au XIXe siècle, dénonce la violence de l’esclavage à l’époque.

Un jour au cours de l’année 2019, Lilian Thuram, accompagné de jeunes enfants, se rend au musée d’Orsay à Paris pour voir l’exposition “Le modèle noir”. C’est là qu’il aperçoit donc cette peinture de Marcel Verdier. L’une des organisatrices de l’exposition lui déconseille cependant de montrer ce tableau aux enfants en raison de son côté violent, raconte l’auteur dans son ouvrage. Ce tableau, selon Lilian Thuram, “expose la brutalité absolue, la soumission qui étaient imposées aux Noirs et permet de rendre très concret ce qui, sinon, pourrait sembler théorique à des écoliers du XXIe siècle.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

LE TABLEAU DE MARCEL VERDIER : “Le châtiment des quatre piquets dans les colonies” (1843). Wikipedia.

“Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine.”

Lilian Thuram dans La pensée blanche.

Sortir des prisons identitaires

Pour Lilian Thuram, les êtres humains intériorisent très tôt le fait d’appartenir à une catégorie, en vue de leur appartenance ethnique. En évoquant ce qu’il appelle dans le livre, le “suicide de la race”, le président de la Fondation Education contre le racisme préconise de sortir des prisons identitaires pour se voir comme des hommes et des femmes souhaitant construire une solidarité. L’auteur conclut son ouvrage ainsi : “Ayons le courage d’ôter nos différents masques, de Noir, de Blanc, d’homme, de femme, de juif, de musulman, de chrétien, de bouddhiste, d’athée (…) pour défendre la seule identité qui compte : l’humaine. Le “Je” c’est “Nous”.”

Ces noirs, premiers à marquer l’histoire !

Pour célébrer notre culture, l’histoire qui fait notre ADN, nous souhaitions nous tourner sur la célébration de qui nous sommes et d’où nous venons. Voici donc un article sur ces noirs qui ont été les premiers à marquer les mémoires.  Nous avons tous entendu parler de Mme C.J Walker, de Ruby Bridges ou encore Rosa Parks. Si, ces afro-américaines, en ont inspiré plus d’un. Pour cette édition, à la rédaction d’ESIMBI, on s’est dit qu’il serait bien de mettre un petit coup de projecteur, sur ces hommes et ces femmes qui ont par leurs actions, ouvert la voie à tant d’autres, ici en Europe.  

 

Les noirs sont talentueux dans de nombreuses catégories. Commençons par la politique. Même si à ce jour, elle reste encore insuffisante, il y a et il y a eu, une forte contribution des élites noires dans les jeux politiques européens. Ici, notre top 10 des hommes et des femmes influents qui ont réussi à faire changer les lois et faire évoluer les mentalités.  

1. Cyrille Bissette (1795-1858) - Était une figure très influente dans la politique martiniquaise. Si les livres d’histoire nous enseignent le nom de Victor Schoelcher, comme celui qui a réussi à se débarrasser de l’esclavage. La vérité est que lorsque Schoelcher voulait maintenir l’esclavage quoi qu’il arrive, Cyrille Bissette se battait pour mettre fin à cette abomination. Le 27 Avril 1848, cet homme, membre du gouvernement de l’Etat à l’époque, signe un décret en faveur de l’abolition de l’esclavage en Martinique..

2. Learie Nicholas Constantine (1901-1971) - A été l’un des premiers grands joueurs de cricket des Caraïbes, mais il est également connu pour son implication politique. Ce qu’il a fait pour la politique et l’égalité raciale au cours de son service au Haut Commissaire du Royaume-Uni, restera et marquera l’histoire des Noirs en Angleterre.

3. Ignatius Sancho (1729-1780) - Toujours dans l’histoire du Royaume-Uni, Ignatius Sancho a été le premier électeur noir britannique reconnu. Né esclave, Ignatius Sancho a reçu une éducation qui lui a permis de devenir un compositeur respecté et un Homme de lettres. En utilisant ses compétences, M. Sancho s’est imposé comme une figure dans le mouvement en faveur de l’abolition de la traite négrière et a pris le droit de vote lors d’une élection britannique.

4. Manon Tardon (1913-1989) - Née à Fort-de-France, Manon Tardon était impliquée comme dirigeante dans la secrète résistance française. À 30 ans, cette jeune femme qui vivait à Paris, décide d’être membre de l’A.F.A.T, forces spéciales de l’armée. Elle était l’une des seules femmes de ces forces spéciales à avoir participé à la défaite nazie.

5. Diane Julie Abbott (1953-Aujourd’hui) - est entrée dans l’histoire en devenant la première femme noire à être élue au Parlement anglais. En tant que pionnière, elle savait à quel point son rôle dans le gouvernement britannique était important. “J’ai rejoint la politique parce que je savais à quel point la vie était difficile pour mes parents et leurs amis. Je savais à quel point la vie des Noirs est difficile en général et je voulais faire quelque chose à ce sujet.”, déclare-t-elle. Elle laisse ainsi sa marque dans l’histoire en s’engageant pour sa communauté.

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6. Wole Soyinka (1934-Aujourd’hui) - est un auteur et un militant politique. Une grande partie de ses écrits concerne l’oppression du gouvernement nigérian et de ses dictateurs sur la population. Il n’a jamais dissocié son engagement politique de son travail. Ce même travail lui a permis d’être le premier Africain à être honoré par un prix Nobel de littérature en 1986.

7. Wangari Muta Maathai (1940-2011) - Autre première africaine à avoir été honorée avec un prix Nobel, Mme Wangari Maathai. Cette politicienne et militante écologiste kényane a été la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix, en 2004. “En tant que première femme africaine à recevoir ce prix, je l’accepte au nom du peuple du Kenya et de l’Afrique, et même du monde. Je suis particulièrement attentif aux femmes et à l’enfant. J’espère que cela les encouragera à élever la voix et à prendre plus de places dans le leadership.” déclare-t-elle.

8. Christiane Taubira (1952-Aujourd’hui) - est une femme politique née en Guyane française. Cette ancienne ministre de la Justice est considérée comme une femme de pouvoir, pleine de convictions. Elle rentre dans l’histoire en étant la première femme noire nommée ministre de la Justice en France par Jean-Marc Ayrault. Fière de son passé et de son histoire, Christiane Taubira a été la voix de beaucoup de noirs en France en donnant son nom à la loi qui reconnaît la traite négrière et l’esclavage de l’Atlantique comme un crime contre l’humanité. Pour cela, nous lui disons, merci Mme Taubira.

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9. Blaise Diagne (1872-1934) - Il n’aurait peut-être pas eu de Christiane Taubira sans un Blaise Diagne. Ce Sénégalais né à Gorée, a trouvé sa place dans le gouvernement Français et a été le premier député africain, nommé à la Chambre des députés en 1914.

Les noirs brillent par leur intelligence mais aussi par leur force. Raison pour laquelle, nous avons décidé de mettre en lumière trois noirs qui ont marqué l’histoire par leur combativité. Ce qui a sans doute permis d’ouvrir des portes dans le domaine du sport et de l’armée.

1. Raoul Diagne (1910 – 2002) - Son père était le premier noir à jouer un rôle dans la politique française. Comment n’aurait-il pas pu marquer l’histoire, lui aussi ? Le fils de Blaise Diagne a décidé de poursuivre une autre direction en devenant le premier joueur noir sélectionné en équipe de France de football. Sans lui, il n’aurait jamais eu de Lilian Thuram, N’Golo Kante ou Samuel Umtiti.

2. Amadou Mbarick Fall (1897 – 1925) - Amadou Fall appelé Battling Siki est né au Sénégal et a déménagé en France pendant son adolescence. Siki a toujours eu une passion pour la boxe et a commencé une carrière professionnelle très jeune. Avec la Première Guerre Mondiale, Siki rejoint l’armée Française et prouve sa bravoure pendant les batailles. Après cela, il est retourné à sa carrière de boxe et est devenu le premier Africain à gagner un championnat du monde de boxe. Il est mort à l’âge de 28 ans à New York, abattu par un policier blanc.

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3. Lilian Bader (1918 - 2015) - Née à Liverpool et originaire de la Barbade, Lilian Bader est l’une de ces femmes puissantes qui détruisent les stéréotypes. Son père a servi pendant la Première Guerre Mondiale, alors quand la Seconde Guerre Mondiale a éclaté, Lilian s’est enrôlée dans la Royal Air Force et est devenue l’une des premières femmes noires à rejoindre les forces armées britanniques.

Derrière toutes ces histoires, tant d’autres noms que quelques-uns connaissent... Ira Aldridge, Katucha Niane, Dr Shirley Thompson, Wilma Rudolph, Christina Jenkins, Daniel Hale Williams. Des noirs d’Europe ou d’Amérique qui nous influencent tous par leur force. 

À nous de nous concentrer sur ce qui compte vraiment... la construction de notre avenir par la revendication de notre brillant passé. 

Ces reines africaines qui ont protégé leurs terres de l'invasion étrangère

L’Afrique est une terre pleine d’histoire. Et dans chaque pays, il y a eu une reine. Cette année, nous avons célébré l’histoire des noirs et avons décidé de mettre en lumière 8 reines africaines qui ont tout fait pour protéger leurs terres des invasions étrangères.

Queen Ranavalona I, de la dynastie des Merina, accède au trône après la mort de son mari Radama I. Le règne de Ranavalona I, de 1828 à 1861, se caractérise par l’affirmation de la souveraineté de son pays, contre les pressions des conquêtes Européennes. En tant que nationaliste intrépide, elle mène une lutte sans merci contre l’expansion des religions étrangères et mène la vie dure aux missionnaires européens, installés dans son pays avant son accession au trône. Radama I avait ouvert le pays à l’Europe, à son arrivée au pouvoir sa femme a radicalement rompu avec ses méthodes. Elle s’est battue pour ne pas voir son pays changer par la culture européenne et les influences politiques. Elle interdit le christianisme dans son pays et chasse les missionnaires européens en 1835.

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Avant leur expulsion, elle leur écrivît une lettre, dans laquelle elle déclare : ”Si je vois certains de mes sujets vouloir changer les règles établies par les douze grands rois, mes ancêtres, je ne pourrai pas consentir; parce que je ne permettrai pas aux hommes de venir changer tout ce que j’ai reçu de mes ancêtres, et dont j’ai accepté, sans honte et sans crainte, toutes les idées. Vous êtes libres d’enseigner à mon peuple la science et la sagesse; mais pour ce qui est de toucher aux coutumes des ancêtres, c’est un travail vain, et je m’y opposerai entièrement”. Ranavalona Ier, reine de Madagascar. 

Sans doute la plus connue de notre liste de reines africaines, Cléopâtre. Cette reine d’Égypte et dernière dirigeante de la dynastie ptolémaïque, a inspiré beaucoup de films et autres tragédies de divertissement. La dernière des reines d’Egypte restera l’une des femmes les plus exceptionnelles de l’histoire de l’humanité pour son intelligence et son efficacité. Réputée pour être têtue, Cléopâtre était prête à tout pour son royaume. Son goût pour les alliances politiques ou son talent pour trouver des amants bien placés, fait d’elle une femme si respectée, que le mythe continue aujourd’hui. Cléopâtre est l’exemple parfait de ce que veut dire tout risquer pour la liberté. 

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Les Ahosi de Dahomey, de la province du Bénin, étaient de grandes combattantes. Souvent appelées Amazones de Dahomey, elles étaient plus fortes que les hommes pour ce qui relevait de la maîtrise de l’art martial. Les Ahosi étaient très instruites et avaient une position très agressive contre les colonialistes blancs. Elles étaient des combattantes féroces et avaient la réputation de décapiter les soldats au milieu de la bataille.

La quatrième grande combattante vient d’Haïti et a fait tomber beaucoup d’hommes sous le coup de son épée. Sanite Belair, Officier de l’armée de Toussaint Louverture, Sanité Belair est née en 1781 et morte en 1802. Pour l’histoire haïtienne et pour l’histoire des Noirs, le nom de Sanite Belair est  très important. Elle a joué un rôle majeur pour l’indépendance d’Haïti. En tant que sergente, elle voulait désespérément aider Haïti à obtenir son indépendance. Avec son mari, elle a commencé une insurrection soutenue par la quasi majorité de la population asservie contre leurs oppresseurs.  

Le 5 octobre 1802, Sanite et son mari sont condamnés à mort. Les livres d’histoire disent qu’avant d’être abattue, elle aurait crié: « Viv Libète anba esklavaj! »  soit « Liberté, pas esclavage ». 

Hadja Aissatou Mafory Bangoura. Reine des temps modernes dans les années 70, Miss Bangoura est née en 1910 et est décédée en 1976. Figure inoubliable de l’indépendance de la Guinée, Hadja Bangoura est sans aucun doute une femme de fer. Même si sa tombe a été récemment profanée, elle reste répertoriée dans les livres d’histoire comme une femme politique puissante qui a combattu contre les colons blancs.

Phila Portia Ndwandwe, née en 1964, a fait partie du Congrès national africain sous la direction de Muzi Ngwenya, en 1985. Elle s’est jointe à ce mouvement anti-apartheid alors qu’elle était étudiante en médecine dentaire à l’Université du Kwa-Zulu Natal. Trois ans après son entrée dans l’ANC, Phila Ndwandwe a été enlevée et torturée par des membres de la police de l’Apartheid, dans l’espoir d’être transformée en informateur. Quand ils ont réalisé qu’elle ne leur serait pas utile, ils l’ont abattu d’une balle dans la tête. Pour avoir été déterminée à rester fidèle à la défense de la cause des noirs en Afrique du Sud, Phila Portia Ndwandwe, a été exécutée, alors qu’elle n’avait que 24 ans.

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L’histoire de toutes ces femmes noires nous rappelle notre devoir de continuer à lutter pour la liberté des nos semblables partout à travers le monde.

Une voie ferrée à 1,1 milliards de dollars

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D’après la déclaration faite par le chef d’État tanzanien, John Magufuli, la construction d’une voie ferrée entre la Tanzanie et le Rwanda devrait avoir lieu. Le projet ferroviaire énoncé devrait relier la ville de Isaka située au nord de la Tanzanie à Kigali, la capitale officielle du Rwanda. Cela favoriserait par ailleurs les échanges commerciaux entre les deux pays, mais pas seulement puisque la République démocratique du Congo ainsi que la plupart des pays de l’Afrique de l’Est devrait pouvoir bénéficier également de ce chemin de fer.

Le projet ayant déjà fait l’étude d’une faisabilité commencerait selon les autorités des deux pays en début de 2018.  Celle ligne ferroviaire atteignant plus de 400km de long coûterait la somme 1,1 milliards de dollars soit 900 millions d’euros. Ce montant sera partager entre les deux territoires qui s’assureront que le projet soit mené à terme.

 

 

 

A la découverte des secrets de Kinshasa

Capitale de la République du Congo, elle est aujourd’hui la 3ème plus grande ville du continent Africain. Kinshasa, communément appelé Kin, s’étend sur plus de 10 000 km2 et accueille plus de 12 millions d’habitants, composés d’environ 250 ethnies. Coeur économique du Congo et de l’Afrique, son développement complexe et sans limites est au coeur des discussions au sein des organisations internationales. En effet, la situation économique et politique du Congo peut inquiéter. Kinshasa se plonge dans une crise d’inégalité encore rarement vu, où les bidonvilles côtoient les buildings et où les voitures de luxe côtoient les bus empilants des dizaines de personnes. Un environnement difficile, auquel il faut ajouter pollution, misère et corruption. Un ensemble qui vous effraye ? Pas si vite...

Kinshasa c’est avant tout une ville authentique, qui mêle tradition et modernité, dans un paysage tout aussi unique qu’incroyable. Elle n’est autre que le fondement du Congo actuel, de par son histoire et sa place dans le pays. Construite à travers l’architecture colonialiste, elle est le berceau culturel du Congo et est l’origine de sa personnalité.

Bordant le Fleuve Congo, la capital est idéalement située, proche de nombreux lieux culturels et touristiques. Sa région, pleine d’activités, vous étonnera par sa diversité. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’équipe ESIMBI souhaiterait vous faire voyager : Direction Kinshasa et sa région. 

Imaginez, un climat tropical en pleine Afrique, composé d’une saison sèche de 4 mois et d’une autre pluvieuse de 8 mois. Une population ultra accueillante, souriante, vivant d’un rythme décontracté et joyeux... Quoi de mieux pour des vacances ? 

Tout d’abord, explorons le centre ville de Kinshasa. Au milieu des Grands Boulevards vous trouverez bien entendu toute sorte de commerce, mais également de nombreux marchés qui entourent la ville. Comme toute capital, elle est composée de communes et de quartiers qui ont tous leurs caractères et leurs histoires. N’hésitez pas à visiter les quartiers de Renkin, temple de la mode des sapeurs, ou de Gombe, centre des affaires. Dans ce dernier vous pourrez y trouver d’excellents restaurants, comme « Chez Philou », qui propose une cuisine gastronomique traditionnelle. Au coeur du centre ville se trouve également le jardin botanique qui vous feras découvrir pas moins de 100 espèces. Enfin, pour une autre exploration culturelle, rendez-vous à l’académie des beaux arts, située dans le quartier de Gombe. C’est avec joie que les jeunes talents Congolais vous présenterons leurs oeuvres. Concernant le logement, le choix sera très large, même si nous vous conseillons de séjourner au Pullman Hotel, le plus grand hôtel de la ville.

Kinshasa, c’est aussi une découverte de la nature. Eloignez-vous un peu du centre ville et vous y découvrirez de merveilleuses communes. Nous pouvons vous citer la commune de Kinkole, où, le temps d’une journée, vous pourrez vous prendre pour un pécheur. Vous y trouverez un petit marché chaleureux ou encore des pirogues pour vous baladez sur le lac Congo. Au 24 Juin, la fête du poisson y est par ailleurs célébrée, un moment de partage et convivialité à ne pas manquer.

Rendons-nous désormais au Sud de Kin, à 30 minutes environ, pour y découvrir le lac « Ma Vallée ». Un lieu de détente parfait pour les amoureux de la nature, que ce soit en groupe ou seul. Les amateurs de sensations s’y retrouveront également  au travers d’Africa Park Aventure, un parc d’attraction situé autour du lac, proposant tyrolienne, vélo, centre aquatique, etc. Pour vous vider l’esprit, vous pourrez emprunter l’un des nombreux paysages de randonnées qui bordent le lac. Enfin, pour vous rafraîchir et vous remplir le ventre, les petits restaurants du lac seront ravis de vous faire goûter les meilleures plats locaux.

A quelques minutes à peine du lac « Ma Vallée », un lieu incroyable vous attend, le parc naturel LOLA YA BONOBO. Cette havre de paix vous permettra d’approcher les bonobos dans leur habitat naturel, pour partager un moment unique et instructif. Tout au long de la journée, vous serez guidé par les gardiens du parc, des passionnés qui sont aussi les protecteurs de ses animaux magnifique. Au delà d’être le sanctuaire des bonobos, LOLA YA BONOBO est avant tout une organisation qui se consacre a préserver, soigner et accompagner les Bonobos, espèces aujourd’hui en danger. 

Enfin, après toutes ces aventures pourquoi ne pas camper à la belle étoile ? Pour cela, rendez-vous sur les Plages de Mfuti, le long du fleuve Congo. Un paysage naturel et paradisiaque vous y attend. Néanmoins, ne comptez pas vous baigner à cause d’un courant trop dangereux. Profitez en plutôt pour vous baladez dans les collines des alentours ou bien, pourquoi pas, tout simplement , faire l’étoile de mer sur ces plages de sables fins.

Kinshasa, une capital et région magnifique, pleine de surprises. Nous pourrions vous présenter d’autres lieux plus fantastiques les uns que les autres, comme le musée de la préhistoire, Safari Beach, le Théâtre de Verdure, les chutes de Lukaya, les Monts Ngaliema ou Amba et pleins d’autres encore. Cependant, après avoir lu ces quelques lignes, nous espérons que choisirez de vous rendre au Congo, pour contempler par vous même, l’incroyable trésor naturel que renferme Kin.

Source : hamajimagazine.com

Source : hamajimagazine.com

Patrice LUMUMBA, l’héros indépendant.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un Noir on disait “tu”, non certes comme à un ami, mais parce que le “vous” honorable était réservé aux seuls Blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître la loi du plus fort.
Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.
— Patrice Lumumba.

Il a inspiré de nombreux Hommes et peuples.

Patrice Lumumba l fut l’un des premiers Africain anti-colonialiste, devenu symbole de la liberté et de l’indépendance Congolaise. Aujourd’hui, nous commémorons la mort de Patrice Lumumba, exécuté le 17 Janvier 1961 à Mwadingusha (Katanga).Lumumba ou l’homme qui libéra l’Afrique des griffes colonialistes. Cet homme politique, qui aura été plusieurs fois emprisonné, aura marqué l’histoire africaine par ses discours et son implication en faveur de l’indépendance des pays du continent et plus particulièrement du Congo. C’est en 1954 que tout commence lorsqu’il reçois sa carte « d’immatriculé » de la part de l’administration Belge.  Cela lui permettra d’évoluer et d’accéder a des fonctions de directions. 

Suite à ça, il créa en 1958 son propre parti indépendantiste, le Mouvement National Congolais (MNC). C’est avec l’aide ce mouvement que Lumumba obtiendra l’indépendance du Congo le 30 Juin 1960. C’est le même jour qu’il s’exprima, avec un discours touchant, profond et pleine de vérité. « Nous avons compris que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agit d’un blanc ou d’un noir. » Par ces mots forts, il s’attira les foudres des pays occidentaux colonisateurs et des dirigeants africains corrompus. 6 mois plus tard, il sera en fin de compte exécuté, considéré comme un danger par le système colonial. En 2002, le gouvernement Belge reconnu par ailleurs sa responsabilité dans les événements qui avaient conduit à sa mort. Il s’excusa auprès du peuple Congolais et de la famille de Patrice Lumumba, qui restera le premier dirigeant politique librement élu de la RDC.

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